Dans quelle mesure peut-on dire que le rire est libérateur ?

ement oublier les problèmes et peut être un anesthésique dans une situation grave. On peut donc ici parler de rire libérateur.

Le visage se déforme, les zygomatiques entrent en action. C’est le rire libérateur - le signe de la détente. Le rire se révèle être un remède contre l’absurdité de notre existence et un moyen d’oublier son quotidien. Par exemple, en fréquentant les clubs de rire les seniors oublient leur solitude et les employés oublient leur stress. D’ailleurs, même le rire nerveux finit par calmer la personne concernée et désamorce l’angoisse. Comme le souligne Olivier Mongin, nous vivons dans une société anxiogène et le rire permet aux gens de se défouler. Lors d’une situation de conflit dans un groupe, éclater de rire pour une raison ou une autre permet même de faire baisser la tension. En outre, le rire libérateur peut être mis en parallèle avec les clowns du rire médecin qui se rendent dans les services de pédiatrie des hôpitaux. Même s’il ne guérit pas la maladie de l’enfant, rire lui permet d’oublier temporairement sa souffrance, lui offre un peu de rêve et de fantaisie lors de son séjour à l’hôpital. Il a comme fonction ici de libérer l’enfant de sa tristesse, même temporairement, et de vivre des moments de bonheur. Comme le dit le Docteur Madan Kataria, nous ne rions pas parce que nous sommes heureux mais nous sommes heureux parce que nous rions.

Le rire est aussi libérateur dans la mesure où elle dédramatise les événements de la vie. Par exemple, le film de Dany Boon « Bienvenue chez les CH’TIS » traite un sujet difficile relatif aux préjugés contre les CH’TIS. Mais le public rit de la mise en scène de ces critiques transformées en situations comiques. Par ailleurs, le foisonnement de blagues et les photo-montages qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 reflètent un besoin de dédramatiser un événement choquant ou une sorte de thérapie par le rire pour évacuer l’angoisse ; même si ces plaisanteries sont jugées de mauvais goût par beaucoup. Ceci rejoint un peu l’idée de Charlie Hebdo, dont la UNE a fait polémique en France avec le dessin montrant un crash aérien ayant causé la disparition de 228 personnes qui signifie, selon l’hebdomadaire satirique, 228 abstentions de plus aux élections européennes. Une fois de plus, c’est un exemple de plaisanterie jugée de mauvais goût par beaucoup de Français. Pour se défendre, l’hebdomadaire a déclaré que l’objectif n’était pas de faire rire d’une tragédie mais plutôt de la dédramatiser.

La réflexion de départ s’agissait de comprendre dans quelle mesure on peut dire que le rire est libérateur. Certes, le rire ne résout pas les problèmes mais il les dissout et dans ce sens, il est libérateur. Non seulement il est une arme contre le stress et la routine mais il permet également d’oublier temporairement sa tristesse et sa souffrance et de dédramatiser les événements de la vie. Le rire libérateur est ainsi le chemin vers l’optimisme et le bonheur.