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En Quoi De Gaulle Apparaît Comme Celui Qui Rassemble Et Celui Qui Reste Seul ?

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it contraste avec ces ruines », « Quant à la foule, criant sa joie sur la place du Capitole où elle s’était massée pour m’entendre, ou bien rangée dans les rues en deux haies d’acclamations, elle avait fourni la même démonstration ». Il aspire donc à réunir un peuple, en inculquant de véritables valeurs.

Choisi pour la reconstruction du pays, il est l’incarnation d’un chef, presque d’un héros. Il affirme dans L’Ordre que c’est « [son] affaire de tenir les rênes », que c’est donc lui qui prend en charge la reconstruction de la France encore fragile. Il souhaite rebâtir son pays qui n’est à ce moment que ruines. Mais son but ne peut être réalisé que par le rassemblement des Français selon lui. De Gaulle se présente alors comme l’homme des foules, comme celui capable d’unir autour de sa personne tous ceux qui combattent pour la même France que lui. Il lance en quelque sorte un appel à l’unité pour mener à bien cette mission qui lui est confiée. Et s’il parvient à rassembler ce peuple, De Gaulle ne peut le devoir qu’à sa maîtrise des discours. Comparable à Cicéron ou bien César, on peut bel et bien le définir comme un très bon orateur. Il a su se faire entendre au près des Français qui lui ont répondu avec ferveur et passion. Un rapport particulier se crée alors entre De Gaulle et la France. Il devient le guide de ce peuple qui cherche à se reconstruire. A la fin de La Libération, il affirme d’ailleurs lui-même qu’ « entre le peule et son guide le contact s’est établi ». La relation de confiance qui existe désormais est donc clairement exprimée. Et c’est cette confiance des Français en vers De Gaulle qui lui permettra d’être celui qui rassemble, d’être le « sauveur » du pays. C’est donc de façon évidente que se dessine, dès le début du Salut, la figure du guide incarné par De Gaulle.

Mais son statut de guide et de sauveur se maintient-il réellement tout au long de ses Mémoires ? De Gaulle nous apparaît plus tard comme un homme solitaire et à l’écart. De quelle façon parvient-il à dresser cet autoportrait contraire à l’image du héros qu’il a longtemps incarné ?

Dans les chapitres suivants La Victoire la figure emblématique du guide qu’est De Gaulle commence peu à peu à se dissiper. Notamment à partir de Désunion, où l’on voit que le rôle de celui qui se désigne comme « le champion de la France, non point celui d’une classe ou d’un parti » commence à s’affaiblir. L’exaltation des foules que rencontrait De Gaulle n’est plus aussi présente que dans les chapitres précédents. La grandeur et l’importance de De Gaulle vient parfois même à se faire oublier, comme on peut le voir à la fin de Désunion : « l’homme des tempêtes […] devait laisser sa place ». Conscient de ce changement, De Gaulle se prépare à « quitter les choses avant qu’elles ne [le] quittent ». Son retrait de la vie politique, suite à des désaccords, se fait plus officiel dans Départ, il souhaite « partir en homme moralement intact ». Cette étape marque alors le basculement vers une vie plus solitaire.

Ce tout dernier chapitre nous montre un autre visage de De Gaulle, encore inconnu aux lecteurs, celui de l’homme qui reste seul. La solitude est même personnifiée, puisque De Gaulle fait d’elle une personne, presque un personnage à part entière dans ce chapitre : « Dans le tumulte des hommes et des événements, la solitude était ma tentation. Maintenant, elle est mon amie ». Il décide de se retirer à Colombey-les-Deux-Eglises, où il y restera le temps de sa « traversée du désert ». De Gaulle se laisse aller à parler de sentiments, et crée ainsi une ouverture sur le « moi intime » qui n’est jusqu’à présent jamais évoqué dans ses Mémoires. Cette pudeur qu’il gardait tout au long de ses Mémoires s’efface peu à peu, pour laisser place à un éclairage sur sa vie privée, qui nous rapproche du personnage de façon plus personnelle, et pourtant qui nous éloigne de l’image du héros légendaire qui s’était établie au début du Salut. Dans les derniers paragraphes de Départ, il évoque par exemple sa vie de famille et notamment la perte de sa fille : « Aux vacances, nos enfants, nos petits-enfants, nous entourent de leur jeunesse, à l’exception de notre fille Anne qui a quitté ce monde avant nous ». On voit alors l’image d’un homme ordinaire, bien loin des artifices de la vie politique. C’est donc un chapitre beaucoup plus lyrique que De Gaulle rédige. Mais le lyrisme se fait également présent grâce à l’évocation de la nature. En effet, De Gaulle accorde beaucoup d’importance aux paysages de Colombey, ainsi qu’aux forêts qui entourent l’endroit qui « [le] submerge de nostalgie ». Ces lignes écrites sur

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