Entre romantisme et formalisme : la modernité
Note de Recherches : Entre romantisme et formalisme : la modernité. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresoù se perdre c'est aussi se retrouver.
3. " LE VIN " (poèmes CIV à CVIII), première des grandes tentations de la chair.
4. " FLEURS DU MAL " (poèmes CIX à CXVII), autre florilège des vices et " péchés " de la chair, où les " femmes damnées " voisinent avec les Béatrice et les Vénus, pour le désespoir d'un être qui n'a jamais trop de courage pour " contempler (son) cœur et (son) corps sans dégoût ".
5. " REVOLTE " (poèmes CXVIII à CXX), moment de la colère et de l'anathème contre le Dieu " menteur "; moment de la compromission avec Satan, lui aussi victime, marginal et " aliéné ".
6. " LA MORT " (poèmes CXXI à CXXVI), dernier pari, mais peut-être aussi ultime tentation et suprême artifice où le " pauvre ", l'" amant " et l'" artiste " confient au miracle d'un dernier " Voyage " l'espérance d'une réconciliation et d'un salut.
La dualité qui fait le drame de Baudelaire, et qu'il identifiait aussi dans le Tannhaüser, de Wagner, comme " la lutte de deux principes qui ont choisi le cœur humain pour principal champ de bataille, c'est-à-dire de la chair avec l'esprit, de l'enfer avec le ciel, de Satan avec Dieu ", n'est pas plus effacée par les artifices de l'existence qu'elle n'est dépassée par la mystique de l'outre-tombe.
La poétique baudelairienne
Malgré ses louanges, Rimbaud reprochera plus tard à Baudelaire de n'avoir pas vu que " les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles ". L'auteur des Fleurs du mal, c'est vrai, n'est pas un grand novateur en matière de poétique. L'usage répété qu'il fait de l'alexandrin, du quatrain à rimes plates et du sonnet le prouve assez. Opposera-t-on à cela les " petits poèmes en prose " du Spleen de Paris, ce recueil disparate, conçu à l'imitation du Gaspard de la nuit, d'Aloysius Bertrand ? Certes, la souplesse de la phrase, la discontinuité des séquences et quelques audaces lexicales y servent bien la volonté du créateur de traduire son errance difficile dans " le grand désert d'hommes " du monde moderne. Néanmoins, et même si l'on excepte le phénomène des nombreux " doublets ", l'écriture de Baudelaire, loin d'inventer dans la prose un espace nouveau d'expression paraît rester en deçà d'elle-même et souffrir de l'antériorité à la fois chronologique et esthétique du vers.
Mais dans tous les cas, l'originalité de Baudelaire est ailleurs : dans un subtil travail de l'imaginaire poétique. Pour lui, en effet, l'imagination, qui " est la plus scientifique des facultés ", ne doit être ni simple pouvoir d'ornementation ni creuset de fantasmes et de délires, non pas " fancy " mais, comme chez Edgar Poe, " constructive imagination ". Puisque l'existence échoue toujours face à la dérobade de l'essence et du sens, il faut donc imaginer ceux-ci, c'est-à-dire les mettre en images, les inscrire dans les " pièges " du tissu poétique. C'est là que s'impose la théorie chère à Baudelaire des " correspondances ". L'unicité réconfortante et l'infaillibilité absolue de l'image poétique sont les seuls et durables moyens d'exorciser la multiplicité dispersée et angoissante du monde.
Un héritage
Classique par conscience et formation, moderne par conviction et intuition, Baudelaire lègue à
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