Grande Distributio
Dissertations Gratuits : Grande Distributio. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresls considèrent comme l'essentiel : les prix. Wal-Mart a construit son empire, en ouvrant ses premiers magasins en 1962, sur cette philosophie. Au point d'en faire une obsession. Alors que l'entreprise cherchait, jusque dans les années 90, à "n'acheter qu'américain", elle joue maintenant la carte de la globalisation. Ainsi, si les importations de Wal-Mart ne représentaient que 6 % de tous ses produits en 1995, elles en constituent maintenant plus de 50 %. Question de prix. Augmenter la cadence Selon un reportage paru en novembre dernier dans le Los Angeles Times, dans une usine de confection de San Pedro Sula, au Honduras, les ouvrières travaillent dix heures par jour, pour un salaire hebdomadaire de 35 dollars. Sous la pression de Wal-Mart, le patron demande toujours plus. D'autant qu'il faut, philosophie Wal-Mart oblige, toujours apporter un "plus" au géant mondial. Les prix doivent baisser ou la qualité s'améliorer. Impossible, pour un fournisseur, d'offrir le même produit au même prix d'une année sur l'autre. Dans l'usine hondurienne, ce sera quelques cents de moins sur une chemise, que Wal-Mart achète 3 dollars pour un prix de détail dans ses supermarchés de 8,63 dollars. Les salariés de San Pedro Sula ont donc dû augmenter la cadence, et souvent oublier les jours de congé. "Nous savons même que, quand certains fournisseurs envoient une facture, ils reçoivent un paiement amputé de 10 %", affirme Dan Swinney, directeur du Center for Labor and Community Research, spécialisé dans le développement durable et basé à Chicago. Bref, quand la ristourne tarde, Wal-Mart l'anticipe... William Wertz refuse d'admettre que les fournisseurs sont soumis à ce genre "d'efforts", mais confirme toutefois que "la recherche de la qualité au meilleur prix est permanente avec les fournisseurs. Nous ne nions pas que nous sommes des négociateurs de choc".
Au salaire minimum Tous les fournisseurs sont logés à la même enseigne. Et quand Wal-Mart est le plus gros client, comme c'est souvent le cas, il faut bien s'adapter. C'est le cas de Chattem, Inc., à Chattanooga, dans le Tennessee, qui fournit des produits solaires et des onguents sportifs au géant. "Les demandes de Wal-Mart ne sont pas déraisonnables", assure pourtant Dean Patten, le directeur de l'usine d'emballage. Mais pour tenir, l'entreprise a dû "rationaliser" sa production. En embauchant par exemple des intérimaires (qui constituent 50 % des équipes) de façon régulière. Ils sont payés au salaire minimum, sans autre avantage. Wal-Mart met en concurrence ses dizaines de milliers de fournisseurs américains et étrangers, de même que les pays dans lesquels ils opèrent : les Etats-Unis contre l'Amérique centrale, l'Amérique centrale contre Hong Kong, la Chine contre Hong Kong, les provinces reculées de la Chine contre les régions côtières plus développées. La Chine a le vent en poupe chez Wal-Mart qui a doublé ses importations en provenance de ce pays sur les cinq dernières années. Sur les 12 milliards de dollars d'exportations chinoises vers les Etats-Unis en 2002, 10 % sont destinées à Wal-Mart. Si certains fournisseurs individuels ont une dépendance totale vis-à-vis de Wal-Mart, certains pays sont dans le même cas. (…) Wal-Mart a non seulement une influence sur le paysage de la distribution locale au Mexique (les gérants des autres supermarchés ont désormais le droit - sinon le devoir - de s'aligner sur les prix du géant américain) mais aussi un impact sur toute l'économie. Le même phénomène se retrouve dans d'autres pays. Ainsi, le distributeur américain a absorbé 14 % des 1,9 milliard de dollars de vêtements exportés par le Bangladesh aux Etats-Unis l'an dernier. "Au niveau local, WalMart a recours à des méthodes de lobbying pour essayer de convaincre les autorités municipales d'accepter l'implantation d'un "supercenter", par exemple. Nous estimons qu'elle agit de la même façon dans d'autres pays, y compris dans les pays fournisseurs, pour faire pression", déclare Dan Swinney. Mais les pays en développement ont-ils le choix ? […] Si les salariés de plusieurs chaînes de supermarchés américains se sont mis en grève, l'hiver dernier, en Californie et ailleurs aux Etats-Unis, c'est avant tout en raison de la menace Wal-Mart. Peu présent en Californie, le géant de la distribution a décidé de s'y implanter plus largement, en ouvrant 40 "supercenters" dans les cinq ans qui viennent. Or les petits supermarchés locaux ne peuvent pas soutenir la concurrence. N'ayant pas le pouvoir de faire baisser les prix des fournisseurs à la façon de Wal-Mart, ils doivent trouver des solutions, souvent à base de diminution des salaires et des avantages sociaux, traditionnellement négociés par les syndicats. Pour lutter contre l'arrivée de Wal-Mart, les supermarchés du sud de la Californie, fortement touchés par une grève, avaient ainsi "offert" aux syndicats un gel des augmentations de salaires pendant deux ans, des salaires plus bas pour
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