Géosystème Agraires : Des Espaces Aménagés Mais Fragiles
Compte Rendu : Géosystème Agraires : Des Espaces Aménagés Mais Fragiles. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresde la population mondiale par continent en 2007
Continent Population Pourcentage de la
population mondiale
Asie 4 030 000 000 60,5 %
Afrique 965 000 000 14,0 %
Europe 731 000 000 11,3 %
Amérique latine et Caraïbes
572 000 000 8,6 %
Amérique du Nord
339 000 000 5,1 %
Océanie 34 000 000 0,5 %
Pour nourrir, cette population galopante, une solution est d'augmenter la productivité des surfaces agricoles. Pour y arriver, on dispose de trois pistes
1. augmenter la productivité des travailleurs (avec l'aide des machines agricoles),
2. améliorer l'apport en nutriments (engrais) et en eau aux sols
3. aider les plantes de culture à éliminer les concurrentes et à se défendre contre les prédateurs
Malgré cet effort de productivité, la question de l’alimentation n’est toujours pas réglée et « dans certaines régions tropicales, comme l’Afrique au sud du Sahara, la production alimentaire par habitants a en réalité décliné »
Progrès techniques et politiques agricoles
Les progrès techniques et scientifiques ont permis de mettre à la disposition des agriculteurs des machines (tracteurs, moissonneuses...) et des produits chimiques efficaces et accessibles. D'un autre côté, les lobbies industriels très actifs incitent à la consommation de ces produits. Les agriculteurs (aidés par les gouvernements) peuvent investir dans l'intensification.
La logique économique a aussi changé, les agriculteurs ont pensé augmenter leur productivité pour augmenter leur marge amoindrie par le coût des investissements. L’intensification de l’agriculture exigeait économiquement une intensification plus importante.
Quantité d’ingrédients utilisés ou vendus (kg) 2000-2002
Etats-Unis 332 181 000
France 92 263 000
Canada 41 980 000
Mexique 38 037 000
Royaume - Uni 32 873 000
Allemagne 29 248 000
Belgique 9 386 000
Pays-Bas 9 199 000
République tchèque 4 460 000
Autriche 3 348 000
Danemark 2 931 000
Suède 1 700 000
Suisse 1 401 000
Norvège 573 000
Tous les pays développés, et mêmes certains pays émergents ont succombé aux promesses de ces produits chimiques
L’aménagement des espaces agricoles
Les zones agricoles se sont greffées sur des écosystèmes (forêt, savane) qui étaient des biomes naturels complexes. On détruit l'équilibre naturel de ces écosystèmes pour créer un espace artificiel. Cet espace artificiel n’a pas le même niveau de complexité que les biomes. En effet, l'agriculture ne privilégie que quelques espèces rendant les espaces agraires très peu diversifiés et par conséquent trop fragiles. Parmi les plantes utiles, on ne sélectionne que les espèces à hauts rendements. Ce qui de facto appauvrit les écosystèmes agraires. Désormais « l’alimentation du monde repose essentiellement sur quatorze espèces de plantes cultivées (…) Six espèces de plantes seulement (blé, riz, maïs, pomme de terre, patate douce et manioc) fournissent directement ou indirectement 80% de toutes les calories consommées par l’homme ». On ne se contente pas de sélectionner les espèces. A l’intérieur d’une même espèce, il n’y que quelques variétés qui sont privilégiés
La recherche systématique de rendements toujours plus importants passe par deux phases : détruire les concurrentes biologiques des plantes sélectionnées par les agriculteurs et booster la croissance de ces dernières. La première phase passe par les pesticides et la seconde par les engrais.
Pour garder cette homogénéité et récupérer le maximum de production, les espèces concurrentes ou prédatrices des plantes sélectionnées sont systématiquement éliminées par des attaques chimiques (trois types de pesticides précisément)
1. les herbicides sont destinés à détruire les mauvaises herbes (en faite à éradiquer toute concurrence biologique)
2. les insecticides éliminent les insectes nuisibles pour la plante de culture. Pour les élevages, les animaux sont souvent traités avec des antibiotiques.
3. les fongicides sont utilisés pour se débarrasser des champignons
La plante, sans concurrentes et sans prédateurs, peut se développer pleinement. Pourtant, pour le monde agricole, c'est encore insuffisant. On booste donc sa croissance par l'apport de nutriments. Et on ne se contente pas du fumier d'autan, ce sont désormais des engrais chimiques azoté ou phosphaté.
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Géo systèmes fragiles et impacts sur l’environnement
La course aux pesticides
Ces plantes sélectionnées, protégées par l’homme s’avèrent paradoxalement assez vulnérables. Et des champs sont exposés à des destructions rapides du fait même de leur faible biodiversité. « Nous allons prendre la pomme de terre comme exemple du rôle joué par la diversité génétique dans l’histoire d’une plante cultivée et dans ses perspectives. Il existe plus de 60 espèces de pommes de terre, dont la plupart n’ont jamais été cultivées, ainsi que des milliers de lignées cultivées différentes. En dépit de cela, la plupart de nos pommes de terre cultivées descendent d’un petit nombre de variétés introduites en Europe à la fin du XVI è siècle. Cette uniformité génétique est la cause directe de la grande famine survenue en Irlande en 1846 et 1847, au cours de laquelle les cultures de pomme de terre ont pratiquement été anéanties par le mildiou provoqué par Phytophthora infestans . En trois ans, la population de l’Irlande est tombée de 8,5 à 6,5 millions »
A contrario, les herbes folles et les parasites des plantes développent avec le temps de la résistance aux pesticides, autrement dit elle sont de moins en moins sensibles à ces agressions chimiques. Et un moment, un pesticide peut s’avérer complètement inefficace. La résistance de pesticide augmente dans son utilisation. Dans les années 40, les fermiers ont perdu aux Etats-Unis 7% de leurs récoltes aux parasites, tandis que depuis les années 80, le pourcentage perdu a grimpé jusqu'à 13, quoique plus de pesticides soient employés. Plus de 500 espèces des parasites ont développé une résistance à un pesticide. D'autres sources estiment que le nombre pourrait être autour 1000 espèces depuis 1945. Ces résistances obligent les industries chimiques à développer de nouvelles molécules. On rentre inévitablement dans une course aux produits de synthèses, sans pour autant en maîtriser sa dispersion et son impact sur les êtres vivants.
La diffusion des pesticides
L’augmentation de l’utilisation des pesticides et d’engrais (si elle a bien augmenté les rendements), ne s’est pas avérée complètement efficiente. Les plantes ont rapidement montré que le modèle de croissance correspond plus au modèle de Verhuslt. D’un autre côté, une partie des produits utilisés n’atteint pas les cibles visées et se diffuse dans tous les écosystèmes voisins des écosystèmes agraires.
1. Dispersion atmosphérique
De nombreux travaux expérimentaux ont étudié les transferts atmosphériques qui ont lieu pendant les applications par pulvérisation, nommés dérive. Les facteurs impliqués sont identifiés (conditions météorologiques, modes d'application – hauteur de la rampe, par exemple...), et cette voie de transfert fait l’objet d’estimation pour les dossiers d’homologation.
2. Rétention et dégradation dans le sol
Les processus de rétention des pesticides dans le sol réduisent leur mobilité et diminuent ainsi, au moins temporairement, leur transfert vers l'air ou l'eau. Pour les molécules non ionisées, la rétention augmente avec la teneur en matière organique du sol. Pour les autres molécules, polaires ou ionisables, la prédiction de la rétention est plus délicate. La rétention évolue néanmoins dans le temps et peut devenir à peu près irréversible jusqu'à créer des résidus liés, non extractibles, dont on ne connaît ni la nature chimique exacte, ni la capacité de libération ultérieure. Le processus de dégradation est un facteur de dépollution majeur des compartiments environnementaux contaminés par les pesticides, s’il aboutit toutefois à une minéralisation totale (lorsque ce n'est pas le cas, une pollution
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