DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Histoire Littéraire Allemande

Commentaires Composés : Histoire Littéraire Allemande. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 25

cient (zweckbestimmtes Handeln).

La littérature de l’Aufklärung se veut éducative (erzieherisch) et critique (kritisch). On cultive les formes didactiques (Lehrformen) de la poésie et de l’épique comme l’épigramme (das Epigramm), la fable (die Fabel) et le roman d’éducation (der Bildungsroman). Mais la plus importante forme littéraire de l’Aufklärung est sans conteste le drame (das Drama) théâtral. La tragédie bourgeoise (das bürgerliche Trauerspiel) rompt avec les règles de la tragédie classique, selon lesquelles seul des nobles (der Adelige) peuvent en être les protagonistes (der Handlungsträger) et exprimer des sentiments élevés; dorénavant le Destin (das Schicksal) sera aussi représenté sur scène par des hommes et des femmes issus de la bourgeoisie.

Les époques et courants de “l’Empfindsamkeit” (cf. chap. 2) et du “Sturm und Drang” (cf. chap. 3) se déroulent parallèlement au courant général de l’Aufklärung.

– Christian Fürchtegott Gellert (1715-1769): Fabeln und Erzählungen mit volkserzieherischer Tendenz.

– Georg Christoph Lichtenberg (1742-1799): Aphorismen.

– Gotthold Ephraim Lessing (1729-1781): sommet de la litt. de l’Aufkl. Théâtre: Minna von Barnhelm (1767), Emilia Galotti (1772), Nathan der Weise (1779).

– Albrecht von Haller (bernois), Johann Chr. Gottsched, etc.

2. Empfindsamkeit (1740-1780)

En même temps que l’Aufklärung se manifeste une poésie privilégiant l’expression du sentiment, appelée Empfindsamkeit (“sensibilité”). Une vision du monde sentimentale la caractérise, en réaction à l’excès rationnaliste de l’Aufklärung. Cette vision est d’abord significative sur le plan religieux, mais intervient aussi dans les autres domaines de la vie. L’Empfindsamkeit est liée étroitement au Piétisme: cette orientation de l’église évangélique luthérienne réhausse – contre la rigidité de la raison (Starrheit des Verstandes) - la ferveur du sentiment (Innigkeit des Gefühls) et la vie propre de l’âme (seelisches Eigenleben). On s’identifie à ses sentiments et on réfléchit au développement de sa personne. La poésie se fait éminemment lyrique, avec des accents préromantiques, et l’on cultive le roman épistolaire (Briefroman) plein d’exaltation. Les biographies, surtout de femmes - sans doute les considérait-on comme plus “sensibles” - fleurissent. Le Werther de Gœthe (1774) est certes attribué au Sturm und Drang (cf. chap. 3), mais doit beaucoup à l’atmosphère (die Stimmung) émotive de l’Empfindsamkeit. La Nature devient objet de saisissement mystique et de perception sensorielle (sinnliche Wahrnehmung).

– Friedrich Gottlieb Klopstock (1724-1803): Der Messias (1748), Oden (1771)

– Matthias Claudius (1740-1815): poèmes dans “Der Wandsbecker Bote”, journal qu’il édite de 1771 à 1775).

3. Sturm und Drang (1767–1785)

“L’époque littéraire dans laquelle je suis né”, écrit Gœthe dans son autobiographie Dichtung und Wahrheit (1813), “s’est développée à partir de la précédente par contradiction.” Gœthe caractérise ainsi le bouleversement (der Umbruch) qui s’accomplit en plein milieu du 18ème siècle, entre Aufklärung et exaltation préromantique, entre raison et sentiment. Ce sont surtout de jeunes gens qui se révoltent contre une vie surdéterminée par la Raison et par une finalité rationnelle, en y opposant cœur, sentiment, pressentiment (Ahnung) et instinct (der Trieb). On croit ainsi se rapprocher de la Nature, que l’on idéalise (panthéisme). Les représentants de cette époque exigent la liberté totale pour l’esprit créateur, c.-à-d. le “génie” (das Genie), et le droit à l’individualité. Shakespeare, redécouvert déjà par Lessing, est pour eux le phare.

La poésie géniale (sic: geniale Dichtung ) est, pour cette époque, poésie d’expérience personnelle (Erlebnisdichtung). avec ses tendences à l’autobiographisme. C’est le drame qui rend le mieux compte du conflit entre “l’homme naturel” (der Naturmensch) et la société établie, entre nature et culture, comme dans la première œuvre de Schiller, Les brigands (cf. plus bas). J.-J. Rousseau y a sa part d’influence.

– Johann Wolfgang Gœthe (1749-1832): Götz von Berlichingen (1773), Die Leiden des jungen Werthers (1774), Mahomets Gesang (1774).

– Friedrich Schiller (1759-1805): Die Räuber (1781)

– Johann Gottfried Herder (1744-1803): Von deutscher Art und Kunst (1773); traductions de Shakespeare.

– Gottfried August Bürger (1747-1794): Lenore (1773).

4. Klassik (1786–1832)

Qualifier une époque de “classique” appelle des significations diverses. Le terme même désigne un moment culminant de la vie culturelle (kultureller Höhepunkt), comme par exemple l’ère de Périclès dans la Grèce antique (das antike Griechenland), celle de l’Angleterre élisabethaine (avec Shakespeare) ou celle de Louis XIV en France (avec Corneille, Racine, La Fontaine etc.). En outre, le terme de “classicisme” contient une valorisation (Wertung) parfois problématique d’un idéal artistique (das Kunstideal) “ valable ” pour tous les temps. L’on y attache aussi une exemplarité (Vorbildlichkeit) digne d’être imitée, mais jamais égalée. De ce fait, les premières œuvres de Gœthe et de Schiller appartiennent encore à l’ère précédente ; La Klassik sera aussi nommée Gœthe– und Schillerzeit, auteurs auxquels se joint Friedrich Hölderlin, bien qu’il fut rejeté (zurückweisen) par Schiller. Hölderlin, dont la fin de sa longue vie fut marquée par la folie (r Wahnsinn), a laissé une œuvre d’une beauté sublime, de caractère sacral (sakral), peu goûtée de son vivant; il faudra attendre l’après–1ère Guerre mondiale pour qu’elle soit enfin (re)découverte.

La littérature de la deutsche Klassik débute avec le voyage en Italie (Italienreise) de Gœthe (1786-88), au cours duquel il développe, au contact des vestiges (Überreste) du monde antique, de nouvelles idées esthétiques et morales: Le Bien, le Vrai et le Beau (das Gute, das Wahre und das Schöne) sont réunis dans la notion (der Begriff) de l’humanité pure (die reine Menschlichkeit). A l’opposé du Sturm und Drang (cf. chap. 3), l’on s’élève à un ordre idéal de valeurs et de l’être (ideale Seins- und Wertordnung), au lieu de s’opposer à l’ordre établi.

Le style classique (der klassische Kunststil) vise ainsi à créer des symboles intemporels (zeitlose Sinnbilder) et à harmoniser l’action humaine. Face au Romantisme (cf. chap. E), la Klassik en tant qu’époque peut être désignée comme un art préoccupé d’achèvement (Vollendung) et de perfection (Vollkommenheit), auquel correspond la forme fermée (geschlossene Form); ainsi p.e. dans le drame (retour à des règles plus strictes).

En toute rigueur, l’ère classique ne dure que quelques années; pour certains elle ne dépasse pas le temps de l’amitié (e Freundschaft) entre Gœthe et Schiller (interrompue par la mort de ce dernier) à Weimar. C’est pendant la fameuse “année des ballades” (Balladenjahr), en 1797, que les deux écrivains déve-loppèrent le genre (e Gattung) classique dit de la “Ideenballade”, poème épique développant un idéal (amitié, joie, dignité, respect etc.).

La Révolution française (die französische Revolution, 1789) est l’évènement marquant pour Schiller (Gœthe n’a pas apprécié la Terreur) qui se fait le porte-voix des idéaux des Droits de l’Homme (Menschenrechte), notamment dans son dernier drame “Wilhelm Tell”. Immanuel Kant (1724–1804) est le philo-sophe-phare des classiques, dont les thèses se cristallisent en un idéalisme basé sur la liberté, elle-même fondée sur la raison et l’éthique.

– J.W. Gœthe: Théâtre: Iphigenie (1787); Faust I (1808), Faust II (1832). Poésie: Römische Elegien (1795), Balladen (1798), West-östlicher Diwan (1819). Roman: Wilhelm Meisters Lehrjahre (1796), Wilhelm Meisters Wanderjahre (1821), etc.

– F. Schiller: Théâtre: Don Carlos (1787), Wilhelm Tell (1804). Poésie: Balladen (1798) ; ästhetische und historische Schriften, etc.

– Friedrich Hölderlin (1770-1843): Hymnen und Elegien (1793), Hyperion (roman épistolaire, 1799), etc.

5. Romantik (1796–1835)

“Romantique” signifie à l’origine quelque chose comme “apparaissant dans les romans, irréel, fantastique”; cette désignation s’appuye et sur les romans populaires et de cour en vers (France) et sur les poèmes épiques médiévaux (Espagne), écrits en langue vernaculaire – à la différence de la littérature en latin. En outre cette notion désigne au 18ème siècle un paysage (die Landschaft) sauvage, pittoresque (malerisch), ainsi que le sentiment qui y est associé (‘Naturgefühl’; voir les tableaux de Caspar David Friedrich). A cet égard, en ce qui concerne le renouveau d’un certain piétisme mystique et individualiste d’une part, la sensibilité (die Empfindungsfähigkeit) à la Nature d’autre part, le romantisme peut être considéré comme une continuation (Weiterführung) de l’Empfindsamkeit et du Sturm und

...

Télécharger au format  txt (44.3 Kb)   pdf (310.4 Kb)   docx (27.6 Kb)  
Voir 24 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com