La Grille d’Ardoino pour contrer le stress professionnel négatif
Cours : La Grille d’Ardoino pour contrer le stress professionnel négatif. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar NicoleT • 1 Mars 2017 • Cours • 2 828 Mots (12 Pages) • 1 865 Vues
La Grille d’Ardoino pour contrer le stress professionnel négatif
Par Nicole Tinant,
Dans le monde du travail, le stress est souvent considéré comme «un objet fourre-tout aux contours particulièrement imprécis»1. Différentes disciplines ont mené des recherches sur ce terme. Après les physiologistes, les psychologues se sont intéressés aux réactions de l’individu à son environnement. Certains chercheurs ont étudié les évènements potentiellement stressants. D’autres se sont penchés sur la manière dont les individus parvenaient à s’y adapter, en fonction de leur histoire, de leur personnalité, et de leur entourage. Par ailleurs, l’épidémiologie et la médecine du travail ont centré leur attention sur les causes et les conséquences du stress. D’autre part, les chercheurs qui considèrent le stress comme une construction sociale tentent de comprendre la manière dont les individus se représentent ce qui se passe dans leur corps et dans leur tête et y donnent sens. Des recherches plus récentes montrent que l’étiquette «stress» est particulièrement utilisée pour caractériser les difficultés éprouvées lorsque la dimension relationnelle dans le métier est une motivation dans le travail. Toutes ces approches complexifient le travail de l’animateur lorsqu’il aborde cette problématique dans une dynamique d’éducation permanente. Utiliser la grille d’Ardoino permet d’élargir le cadre d’analyse et d’action face aux problématiques liées au stress dans le monde du travail.
UNE MÉTHODE EN 3 ÉTAPES
1. Repérer les situations problématique
La première étape consiste à repérer les situations concrètes et précises jugées commedes situations problématiques à l’origine de stress professionnel négatif, de les lister et d’identifier les causes ou facteurs principaux. Ce travail permet de s’interroger, d’échanger et de clarifier ses vécus et représentations liées au stress. Parmi les outils intéressants, «l’arbre à problèmes»3 éclaire les causes profondes et les effets d’un problème. Il identifie aussi plus aisément les vraies racines d’une situation insatisfaisante.
2. Les classer
Les diverses situations problématiques sont ensuite classées par les participants, selon la grille d’Ardoino. Dans certains cas, l’analyse montre que les causes se situent principalement à un niveau spécifique. La recherche de pistes de solutions et d’outils adéquats doit alors s’effectuer au même niveau. Si la problématique est essentiellement de type interpersonnel, choisir une solution de type organisationnel ne sera que peu pertinent.
Exemple:
Je n’arrive pas à gérer mon temps, je suis continuellement débordée et donc stressée. En fait, je suis incapable de dire non à ma collègue qui se décharge d’une multitude de tâches sur moi de manière non concertée (niveau interpersonnel). Il serait peu pertinent pour le responsable de solutionner cette problématique en introduisant une modification du règlement d’ordre intérieur (niveau organisationnel).
D’autre part, lorsque la problématique est transversale aux différents niveaux d’analyse, plusieurs pistes d’action peuvent être envisagées de concert.
Exemple:
Devoir gérer des tâches urgentes toujours en dernière minute peut avoir plusieurs causes:
o des difficultés à déterminer l’importance et l’urgence (niveau personnel);
o une répartition déséquilibrée des tâches dans une équipe, en fonction d’une dynamique collective particulière (niveau groupal);
o un choix organisationnel de surcharger l’équipe ou d’être soumis à des contraintes de subventionnement institutionnelles.
3. Choisir les outils de gestion du stress adaptés
La grille d’Ardoino est un outil pertinent, car elle poursuit plusieurs objectifs complémentaires et dynamiques: observer, analyser et comprendre toute situation sociale à partir de différents points de vue. Elle permet aussi de distinguer et de prendre en considération simultanément ce qui relève de la personne, de ses relations avec les autres, mais aussi des mécanismes organisationnels, institutionnels ou idéologiques. Ces distinctions permettent de mieux cerner les enjeux, d’affiner les stratégies d’action, de dépasser les niveaux relationnels ou personnels et de les poser au niveau de l’action collective4. Dans sa grille d’analyse, Jacques Ardoino a distingué cinq niveaux: le niveau personnel, interpersonnel, groupal, organisationnel et institutionnel. Concept emprunté à Alain Touraine, le niveau de «l’historicité» (ou idéologie) a été ajouté par Luc Van Campenhoudt à la grille d’Ardoino5.
tableau
Une lecture plurielle selon plusieurs niveaux permet de mettre en évidence des lectures distinctes et complémentaires d’un même problème, de clarifier et d’élargir les idées sur la question, d’envisager d’autres éclairages que ceux donnés spontanément et de faire avancer les discussions dans une équipe de travail, en évitant la confusion6.
LE NIVEAU PERSONNEL
Dans toute situation, chaque acteur peut être pris en compte séparément. Ce niveau d’analyse est souvent le premier qui vient à l’esprit. Lorsqu’il est privilégié, la personne est alors mise au centre de la réflexion avec ses caractéristiques physiques, psychologiques, émotionnelles et sociologiques, ses motivations, ses aptitudes, ses traits de caractère, etc.
Certaines situations problématiques
Les causes de situations problématiques jugées comme étant liées à l’individu peuvent être d’ordre différent. Le problème pourra être expliqué par la difficulté d’un collègue à gérer son temps et à organiser son travail. Pour un autre, les difficultés rencontrées puiseront leur source dans le fait de ne pas avoir d’objectif précis, d’avoir fait des mauvais choix dans les priorités, d’être dispersé ou incapable d’avoir une concentration suffisante pour réaliser la tâche, de vouloir en faire de trop en une fois, d’être toujours dans l’urgence, etc. D’autres causes peuvent être pointées, comme un manque de compétence au niveau de l’archivage ou du classement administratif, le fait d’être désordonné, distrait, impatient, avoir besoin de tout contrôler ou d’avoir des difficultés à gérer ses émotions.
Quelques outils et pistes de solutions
Les pistes de solutions et les outils proposés se focalisent sur le comportement, l’attitude et le changement personnels. L’individu aura à apprendre à se connaître, à repérer ses forces et ses faiblesses. Parmi les pistes d’action, on peut citer des outils permettant la visualisation des charges réelles de travail, la planification des tâches, la création d’un échéancier, la détermination de ce qui est urgent et important. D’autres outils permettront divers apprentissages: se fixer des objectifs personnels opérationnels et des priorités, gérer et utiliser un classement efficace des documents reçus,…
«L’Horloge biologique» permet de repérer les moments les plus productifs pour réfléchir, se concentrer, agir et communiquer.
Le Brain Gym propose aussi un ensemble d’activités rapides à exécuter, qui ont été conçues pour aider tout un chacun à penser positivement et moins stresser7. Ces exercices font appel à la coordination motrice fine et stimulent ainsi la production de G.A.B.A. qui agit positivement sur le calme et la concentration de l’individu8. On y retrouve la marche croisée, l’allongement du mollet et la concentration des points positifs9.
NIVEAU INTERPERSONNEL OU RELATIONNEL
A ce niveau, le critère d’analyse porte sur les règles de communication établies entre les personnes. Dans une interaction, chacun est amené à intégrer un point de vue autre que le sien. Ainsi, dans le contexte professionnel, l’observateur privilégie ce niveau lorsqu’il retient des éléments d’analyse prennant en compte les systèmes de
relation et de communication entre deux collègues, l’amitié ou l’inimitié, l’attraction ou le rejet, l’histoire de cette relation, leur rivalité ou leur complicité, leurs conflits, etc.
Certaines situations problématiques
Les causes de situations problématiques sont jugées comme étant la résultante de phénomènes socio-affectifs ou relationnels lorsque la personne a le sentiment de ne pas être comprise ou de ne pas comprendre ce qui est communiqué par ses collègues, son responsable, etc. Elles peuvent aussi provenir de l’incapacité de la personne de refuser une tâche ou de faire passer un message négatif. De même, le travailleur peut être stressé car il est continuellement interrompu dans son travail par des éléments extérieurs indépendants de lui (coups de téléphone, visiteurs imprévus, envois de mails, etc.). Il peut aussi être amené à devoir gérer les priorités des autres, sans concertation préalable.
Quelques outils et pistes de solutions
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