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La tradition conséquentialiste : l’utilitarisme de Bentham et Mill

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ales d’Aristippe, d’Epicure et de Bentham ? En quoi, néanmoins, la morale de Bentham diffère fondamentalement des 2 autres ?

Aristippe, Epicure et Bentham sont tout trois des théoriciens de l’hédoniste.

Pour Aristippe, la vie heureuse est une vie ascétique, se contentant de peu et sachant réfréner ses désirs : être heureux c’est trouver son plaisir dans les choses ordinaires et faciles à obtenir. L’enjeu majeur de la poursuite du bonheur est, ici, un idéal d’autonomie. Ainsi, la vraie finalité de l’hédonisme est l’autarkeia, l’autarcie, l’indépendance, la maitrise de soi par rapport au monde sensible et objectif. Malgré son sensualisme subjectif, l’hédonisme est avant tout une morale normative axiologique pour laquelle l’homme ne peut-être heureux que s’il est capable de faire preuve de modération dans ses désirs.

Epicure fonde l’épicurisme, une doctrine très proche de l’hédonisme, qui identifie également bonheur et plaisir. Cette théorie exige le respect du juste milieu ou le sens de la mesure : pas d’excès ! Autant le plaisir était pour Aristippe un mouvement paisible, autant le plaisir est pour Epicure le repos, l’absence de trouble ou ataraxie. Epicure illustre ainsi fondamentalement un esprit grec, tout pénétré des notions de mesure et de limite. On voit en quoi les morales d’Aristippe et d’Epicure ont de commun entre-elle.

Bentham est le fondateur d’un utilitarisme hédoniste et ce parce qu’il propose, comme l’hédonisme, de conduire le sujet moral vers le maximum de plaisir. Néanmoins, il se distingue des deux autres théoriciens, car pour l’hédonisme, l’authentique idéal moral résiderait dans l’autarkeia, l’autarcie, et non pas dans la poursuite du plaisir pour lui-même.

3) Quelle est la place du calcul dans l’utilitarisme de Bentham ? (49)

Selon Bentham, une mauvaise action n’est que l’issue fatale d’un jugement erroné sur les conséquences de nos actes : Mal agir, c’est avoir mal calculé. En cela, Bentham semble penser qu’idéalement, l’homme pourrait toujours agir parfaitement s’il conformait ses actes à des délibérations calculatrices permettant de déterminer où se trouve le maximum de plaisirs (pleasure) et le minimum de peine (pains) selon une sorte de grande combinatoire universelle.

* Bentham opère une classification des dimensions du plaisir, qui sont au nombre de sept :

* Intensité

* Durée

* Certitude

* Proximité

* Fécondité

* pureté

* Extension.

Comme il en va de même pour les déplaisirs, tout cela peut être mesuré et chiffré de manière rigoureuse. Bentham parle explicitement de « calcul moral » et qu’il définit la législation comme une « affaire arithmétique ».

Mais, les plaisirs étant hétérogènes ils ne sont pas comparables entre eux sans recours à un moyen terme quantitatif permettant de les ramener à une même échelle. Ce moyen terme quantitatif est l’argent. Plaisirs et déplaisirs sont indirectement comparables par la somme d’argent que le sujet moral est prêt à dépenser pour obtenir les uns ou éviter les autres.

4) Citez quelques domaines d’application du principe d’utilité de Bentham. (50)

Aux yeux de Bentham, ce sont notamment les problèmes constitutionnels et juridiques qui retiennent prioritairement sont attention. Le principe d’utilité lui inspire une importante réflexion sur :

* Le droit pénal : Selon l’utilitarisme, un criminel ne commet son délit que parce qu’il estime que les avantages son acte surpassent les inconvénients qu’il risque de devoir supporter. Par conséquent, le rôle de la peine doit être de modifier les données de cette équation. Elle doit aussi remplir une fonction dissuasive en faisant en sorte que plus personne ne puisse rationnellement attendre plus d’avantage que d’inconvénient d’un délit. Une telle approche ne justifie toutefois pas des peines extrêmement sévères car toute peine restreignant le bonheur de celui qui la subit demeure un mal. La peine juste est donc la plus faible qui soit suffisante pour dissuader la personne de commettre un crime.

Fonctions : 1. Fonction de dissuasion = La peine juste est, la plus faible qui soit suffisante pour dissuader la personne de commettre un crime.

2. Fonction rétributive = La peine est conçue comme une sanction venant punir l’acte criminel.

3. Fonction vindicative = La peine doit assouvir le désir de vengeance des victimes.

4. Fonction de protection = La peine doit impliquer l’exclusion du criminel hors de la société afin de protéger celle-ci.

5. Fonction de rétablissement de l’ordre social = la peine, en condamnant l’acte commis doit venir rappeler la validité de la norme transgressée.

* Le gouvernement (la théorie) : Bentham s’oppose aux conceptions contractualistes défendues par de nombreux philosophes modernes qui estiment que la légitimité de l’Etat repose sur un pacte fictif par lequel les citoyens acceptent de se soumettre à une autorité afin que leurs droits naturels soient garantis.

Selon lui, tout gouvernement naît de la même force et il ne peut acquérir de légitimité que si son action satisfait la majorité des individus qui sont soumis à son autorité. Le gouvernement légitime sera dés lors celui qui cherchera à réaliser « le plus grand bonheur du plus grand nombre ».

5) Quelles modifications Mill fait-il subir à l’utilitarisme de Bentham et quelles en sont les conséquences ? (51)

Si Bentham est le fondateur de l’utilitarisme, c’est Mill qui a fait de cette doctrine une authentique philosophie morale. Mill a principalement modifié deux points de la théorie de Bentham : Il a substitué le bonheur au plaisir, passant d’un utilitarisme hédoniste à un utilitarisme eudémonique.

Bonheur | Plaisir |

Utilitarisme hédoniste | Utilitarisme eudémonique. |

Il a transformé ce qui était pour Bentham un principe de bonne gouvernance en un principe strictement éthique en enjoignant à chaque personne d’opter pour l’action qui permettra d’adopter le plus grand bonheur au plus grand nombre.

Principe de bonne gouvernance | Principe strictement éthique |

Conséquence : Avec Mill, l’utilitarisme devient un eudémonisme social. La découverte de Mill est qu’on ne peut être heureux qu’en tournant son esprit vers quelque chose d’autre que son propre bonheur. L’homme bon est celui qui vit pour le bonheur des autres et contribue à ce qui est utile au monde dans son ensemble.

L’utilitarisme de Mill, à la différence de celui de Bentham, est une doctrine impérative. Une morale impérative considère qu’il est possible de faire le mal en connaissance de cause en raison de la faiblesse de notre volonté incapable de subordonner la recherche de notre propre bonheur au respect de la loi morale, c.à.d., pour l’utilitarisme, la recherche du plus grand bonheur pour le plus grand nombre.

6) Pensez-vous qu’on puisse opposer en morale la philosophie ancienne et la philosophie moderne à partir des notions de mesure et de calcul ?

Selon la philosophie moderne : mal agir, c’est avoir mal calculé. C’est-à-dire que l’homme pourrait toujours agir parfaitement s’il conformait ses actes à des délibérations calculatrices permettant de déterminer où se trouve le maximum de plaisirs et le minimum de peines selon une combinatoire universelle. Bentham est partisan du principe d’utilité, il mesure son approbation ou sa désapprobation d’un acte privé ou publique sur sa tendance à produire des peines ou des plaisirs. On constate dans la philosophie moderne le rejet de la métaphysique qui était pourtant d’application dans la philosophie ancienne. En effet, les philosophes grecs distinguaient soigneusement la mesure dont nous devions faire preuve de tout calcul arithmétique. Au contraire, pour Bentham, il est donc hors de propos de vouloir entreprendre des spéculations fumeuses sur la nature du réel et sur la place de l’homme dans l’univers.

*La métaphysique est une branche de la philosophie qui étudie les principes de la réalité au-delà de toute science particulière. Elle a aussi pour objet d'expliquer la nature ultime de l'être, du monde, de l'univers et de notre interaction avec cet univers.

7) Quelles objections peut-on adresser à l’utilitarisme ? (52-53)

1. Les actes gratuits : La réduction radicale du bien au plaisir pratiquée par Bentham va susciter une objection immédiate. Intuitivement, on a le sentiment que nous sommes souvent amenés à faire qqu chose de bien quoique nous n’en retirions pas de plaisir. Dans cette morale prônant la poursuite du plaisir, les actes gratuits semblent ne pas exister. On ne recherche que ce qui est utile.

2. Les actes intrinsèquement mauvais : Des actions ou des comportements traditionnellement dénoncés, tels que la lâcheté,

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