Le Château De Chambord

. Ce phénomène ne va pas tant concerner le style mais surtout la typologie même du bâtiment.

Aussi, nous voyons apparaitre des édifices qui annoncent la Renaissance comme le château Plessis Bourré ou l'hôtel Jacques Coeur. Ces derniers ont encore la trace du Moyen Âge avec des châteaux aux marques déffensives mais tentent à aller vers la Renaissance puisque nous voyons la notion de résidentielle apparaitre. Ainsi, le château de Chambord, lui, poursuit cette évolution et est même en plein dans le Renaissance, pour dire, à son apogée.

De base, le domaine de Chambord appartient aux Comptes de Blois, grands chasseurs, qui élèvent un château fort en ces lieux giboyeux. Ce bâtiment est rasé par François Ier en 1519, lorsqu'il décide de construire l'édifice actuel dont les travaux seront poussés avec passion. C'est un édifice qui n'est pas comparable aux autres construction du Roi. En effet, par ce château, il souhaite rendre hommage à la puissance de son royaume ainsi qu'à la sienne. Le château à donc pour but, comme l'a celui de Plessis Bourré, de montrer que la personne à qui il appartient n'est pas n'importe qui mais bien quelqu'un de puissant et riche. Chambord est né de la rencontre de François Ier et de Léonard de Vinci qu'il rencontre lors d'un séjour en Italie. En 1516, le roi la ramène en France et l'installe à Ambroise. Il y restera trois ans avant d'y décéder. Durant ces trois années, il lui confie plusieurs projets, en particulier celui d'un château à Romorantin, et sans doute celui de Chambord, dont le plan est établi dans les années 1518-1519.

Une maquette en bois est réalisée par Dominique de Cortone à cette époque mais nous en perdons la trace au XVIIe siècle. C'est donc en 1519 que les travaux du château de Chambord commence avec Pontbriant à la tête de la construction. Les travaux se poursuivront jusque dans les années 1560 mais le roi. François Ier a même voulu détourner la Loire pour l'amener au pied du château mais la tâche s'avérant être énorme, c'est simplement le Cosson qui le sera. Jusqu'en 1544, les travaux continueront avec l'aile Est. La construction est interrompue à la mort d'Henri II et ce n'est qu'au XVIIe siècle que l'aile Ouest aura sa toiture.

Ce château de l'ordre du gigantisme comporte les éléments typiques de la Renaissance avec ses côtés italiens comme ses côtés français.

Réserve de chasse depuis 1848, le parc du château est le plus grand parc forestier clos d'Europe avec 5 440 hectares dont la plus grande partie est composée de forêt. Un mur, le plus long de France, en fait le tour et est percé de six portes correspondant à six allées. Le Cosson, dérivé, passe devant le château. Il alimentait auparavant des fossés qui ont depuis été comblés. L'assiette du château s'en trouve donc alourdie.

Si le château date de l'apogée de la Renaissance, il n'en garde pas moins un plan féodal. En effet, nous y trouvons un donjon central à quatre tours et une enceinte. Cependant, cela n'évoque plus aucun souvenir guerrier, il ne reste bien du Moyen Âge que le plan. Chambord est une demeure de plaisance royale et sur le plan architectural, il combine les idées italienne qui sont les plus en vogue ainsi que les formes architecturales françaises bien plus traditionnelles. Le château est bâti selon le principe des églises d'Italie puisqu'il comporte un plan centré, cela rappelant les recherches qu'a fait Léonard de Vinci sur le chœur de la cathédrale de Pavie dans les années 1490. C'est avec ce château gigantesque que la France inaugure l'emploi des voûtes en berceau à caissons. Cette innovation est ,bien entendu, d'inspiration italienne et relie Chambord à l'architecture de la basilique de Saint-Pierre de Rome. Par ailleurs, chose qu'il n'y avait pas forcément dans l'architecture française – celle-ci s'occupant plutôt du confort – la symétrie. En effet, les façades sont d'une symétrie parfaite, code esthétique alors typiquement italien.

Si l'influence italienne est bien présente, tout n'en porte pas pour autant la marque. En effet, d'autres aspects de l'architecture même sont par contre, typiquement dans la tradition française. Nous pouvons ici citer le donjon central, cantonné par quatre tous rondes et entouré d'une enceinte ou encore l'escalier en vis dit « à doubles révolutions » puisqu'il s'agit de deux escaliers entourés l'un autour de l'autre. Ce dernier constitue une des parties les plus remarquables du château et s'inscrit dans la lignée architecturale française. Le donjon se trouve au centre de l'édifice et est construit dès 1519 avant d'être achevé en 1540. L'escalier se trouve en son centre et nous pouvons penser qu'il a été dessiné par Léonard de Vinci. Sa structure est assez particulière : deux montées se superposent et permettent ainsi à deux personnes de monter et descendre sans se rencontrer. La cage est ajourée, comme celle de l'escalier François 1er à Blois, si bien que toute la structure est transparente. Les chapiteaux de l'escalier sont ornés par des figures d'angles : des putti, des lézards ou un Pégase sans aile qui sort du temple de Mars. Au dessus du donjon, une lanterne couronne le grand escalier. Cette lanterne est surmontée d'une étroite tourelle, puis d'un lanternon.

A chacun des trois niveaux de l'escalier, ses quatre angles sont occupés par des appartements de plan carré. Chaque appartement est complété par un autre appartement placé dans la tour d'angle contiguë. Ainsi, la disposition permet de laisser libre l'espace cruciforme qui est occupé par quatre galeries par des voutes à caissons. Dans le projet primitif, ces galeries n'existaient pas. Il n'y avait qu'une simple terrasse et l'effet produit par le donjon était beaucoup plus ample. Les appartements privés du roi occupent, eux, l'angle Nord-Est de l'édifice. Le