Commentaire d’A une passante de Ch. Baudelaire

tercets : il dit qu’il « buvait », cad voit sa douleur à venir et forme au v. 8 son esthétique (cf intro) ; il commence à évoquer ce qu’il va ressentir. Par ailleurs, les vv. 2 & 3 riment en « tueuse », signe du destin du poète. Concept° romantiq du poète : un ê souffrant. Baudelaire l’accentue : le poète est maudit, m si c’est 1 bénédict° car la souffrance crée la beauté.

Les 2 tercets : les effets de la passante sur le poète désespéré

Au v. 9, CB opère une rupture : phrase non verbale. Le ! montre que la sérénité du tableau que forme la passante se rompt : il ne la décrit plus (« Fugitive beauté », « le regard »), mais dit ce qu’il ressent : il indique qu’elle ne s’arrêtera pas, qu’il ne peut la retenir. Il reprend le procédé au v. 12, phrase nominale : vers heurté grâce aux signes de ponctuation (2-4-2-4). La malédiction du poète est sûre. Les ! accentuent l’effet mélodramatique, la souffrance.

Le v. 10 montre toute l’ambiguïté de la vision de cette femme : l’œil du v. 7 est repris par le regard du v. 10. C’est un regard qui le « fait soudainement renaître », alors qu’au v. 1 la rue compacte l’écrasait. Pourtant, dès le v. 11, la question sonne le glas de l’espoir : « l’éternité » qui clôt ce vers renvoie à la femme « en gd deuil » du v. 2, comme l’annonce de la mort (seule réalité tangible chez CB). L’adverbe « jamais » est en italiques : bien que « peut-être » peut sembler le minorer (et forme la rime avec « renaître »), il indique la condamnation du poète à ne pouvoir accéder au monde, à la beauté, car ceux-ci lui échappent, passent. La f est-elle l’incarnation de la vie qui fuit (« Fugitive ») ?

Les deux derniers vers, par leur équilibre (6-6), semble marquer un retour au début : le poète a cru renaître grâce à la f, mais ce fut 1 illus° ; il retourne à la mort. Par contre, ici, il conserve le dernier vers comme effet final et clé du sonnet : l’amour aurait pu avoir lieu (utilisat° du subj. +-que-parfait pour un conditionnel), et la f le savait ; mais par son silence, elle le condamne à la mort.

Le poème A la passante concentre un certain nombre d’effets de l’esthétique baudelairienne : l’intérêt pour la beauté artificielle ; la femme comme moyen d’accéder à cette beauté ; l’impossibilité d’y accéder par l’indifférence ; la mort comme seule certitude.