Mers et océans : vecteurs essentiels de la mondialisation

TG 1        Géo Chap 1         Mers et océans : vecteurs essentiels de la mondialisation

L’exploitation des ressources des mers et océans se déroule à l’échelle mondiale. Avec la mondialisation et la maritimisation de l’économie, les espaces maritimes sont devenus fondamentaux dans les échanges commerciaux. Ils sont aussi des vecteurs de la circulation des hommes et des informations. l

Maritimisation : processus conduisant à l’accroissement de l’exploitation des ressources des mers et océans et à l’essor des échanges par voie maritime en lien avec la mondialisation.

Comment les mers et les océans participent-ils à la mondialisation ?

Pourquoi les activités maritimes participent-elles à la polarisation et à l'inégalité économique du monde ?

I . Mers et océans : espaces moteurs de la mondialisation

A. Des flux maritimes de marchandises considérables

85% des échanges commerciaux sont réalisés par la mer. Le transport maritime est en constante augmentation.

Les navires sont spécialisés en fonction des marchandises à transporter : pétroliers ou vraquiers (charbons, minerais, grains), et porte-conteneurs pour les produits manufacturés. L’invention du conteneur dans les années 1950 a représenté une véritable révolution technique et commerciale.

Ces boîtes métalliques aux dimensions standardisées facilitent le chargement et le déchargement des porte-conteneurs dans des ports spécialisés comme celui de Ningbo-Zhoushan (Chine) qui est depuis 2015 le 1er mondial. L’intermodalité (le passage d'un mode de transport à un autre) facilite les échanges entre l’avant-pays océanique et l’arrière-pays terrestre (Hinterland). Certains porte-conteneurs transportent plus de 20000 EVP, soit l’équivalent de 400 trains, de 10000 airbus A380 ou de 20000 camions.

EVP (équivalent 20 pieds) : unité de mesure qui équivaut à un conteneur d’une longueur de 20 pieds, soit 6.09 mètres.

Le transport maritime induit donc des économies d’échelle. Plus lent que les autres moyens de transport (un cargo met environ 40 jours entre la Chine et l’Europe), il est cependant beaucoup moins coûteux pour couvrir de longues distances car il permet d’acheminer de grandes quantités de marchandises dans un seul navire. Ainsi, expédier un conteneur de Shanghai à Marseille revient moins cher que de le transporter par camion entre Marseille et Avignon.

B. Les mers et océans, supports de flux d’informations et touristiques

Aujourd’hui, 1.3 million de km de câbles sous-marins (soit 32 fois le tour de la Terre) transportent 99% des données entre les continents. Ils acheminent presque instantanément et à très bas coûts via internet des flux considérables de données comme la voix, des textes, des images ou des vidéos. De nouveaux câbles sont régulièrement installés pour répondre à la très forte croissance du trafic internet qui sera multiplié par 4 entre 2017 et 2022. Inauguré en 2018, le câble Marea entre l’Europe et les Etats-Unis dispose du plus fort débit actuel. Il a été financé par Microsoft et Facebook. Les GAFAM sont à l’origine de 40% des commandes de câbles sous-marins.

Les mers et les océans sont aussi des supports de flux touristiques. Outre le tourisme balnéaire très présent sur de nombreux littoraux du monde, le tourisme de croisière s’accroît : on comptait 28 millions de croisiéristes en 2019. Le bassin caribéen, avec le port de Miami (1er port de croisières au monde), et la Méditerranée concentrent la majorité des croisières. Elles se développent également en mer du Nord et dans les mers de Chine, mais aussi en Arctique et en Antarctique. L’industrie des croisières est très concentrée autour d’un nombre limité de grands groupes de dimension mondiale tels Carnival, Royal Caribbean ou encore MSC Croisières.

C. Une exploitation industrielle et mondialisée des ressources maritimes.

Les ressources halieutiques (ressources vivantes des milieux aquatiques : poissons, mollusques) contribuent à nourrir plus d’un milliard d’êtres humains. Les navires de pêche industrielle sillonnent les mers du globe afin de satisfaire la demande croissante des consommateurs des pays riches et émergents, notamment asiatiques.

L'aquaculture pèse désormais près de 50% de la production mondiale des produits de la mer, mais elle requiert d'importantes ressources halieutiques.

Aquaculture : élevage ou culture de poissons, crustacés, coquillages.

Les mers et océans sont exploités pour leurs ressources énergétiques et minérales des mers.

Les nodules polymétalliques sont exploités tout comme les ressources de pétrole et de gaz.

Nodules polymétalliques : roches renfermant des métaux très recherchés comme le manganèse, le cuivre, le nickel ou le cobalt et reposant au fond des océans à plusieurs milliers de mètres de profondeur.

Les plateformes pétrolières offshore assurent 30% de la production mondiale de pétrole.

L’exploitation des énergies propres se développe également. Les champs d’éoliennes localisés au large des côtes bénéficient de la force et de la régularité des vents marins.

II. Mers et océans : reflet d’un monde polarisé et inégal

1. Une inégale répartition de l’activité maritime

Certaines façades maritimes sont des interfaces majeures de la mondialisation

Une interface : une zone de contacts et d’échanges entre deux entités géographiques différentes.

Les façades maritimes les plus dynamiques sont marquées par le processus de littoralisation (concentration des hommes et des activités sur les littoraux). Elles concentrent de puissants ports, de grandes métropoles, des zones industrialo-portuaires et des ZES.

La première façade maritime du monde s’étend de Tokyo à Singapour et comprend la Corée du Sud, le littoral chinois et Taiwan. La Chine, première exportatrice du monde possède les ports les plus actifs. 15 ports chinois sont classés parmi les 20 premiers mondiaux. Ils n’étaient que 4 en 2000.

L’influence du pays s’appuie sur le projet des « nouvelles routes de la soie » initié par le président Xi Jinping en 2013 pour affirmer l’hégémonie chinoise.

Nouvelles routes de la soie : stratégie initiée par la Chine en 2013 pour accroître et sécuriser le commerce avec l’Asie du Sud, l’Afrique et l’Europe, par voie terrestre mais aussi maritime.