Mondialisation Et Interdépendances

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B) La libéralisation des économies Le libéralisme a fortement progressé depuis 1945, caractérisé par :

- Un recul des barrières douanières tarifaires (mais les barrières non tarifaires : normes techniques, normes de sécurité, et sanitaires persistent).

- Un recul de l’interventionnisme (rôle de l’état dans l’économie) surtout depuis les années 80 : privatisations, déréglementations des tarifs, libre circulation des capitaux. Cette tendance, née aux Etats-Unis est encouragée par les institutions internationales (le FMI, l’OMC). Elle a gagné le Tiers Monde et les ex-pays communistes. Pour la première fois dans l’histoire contemporaine, la plupart des États sont d’accord pour laisser circuler de plus en plus librement les produits, les capitaux.

C) Des flux de toutes natures

- Les marchandises : les produits manufacturés (75% du total en valeur), les produits alimentaires (blé, café), énergétiques (pétrole, gaz), les matières premières (minerais) (+ cas particulier de la drogue).

Les Suds pendant longtemps vendeurs de matières premières vendent de plus en plus de produits manufacturés (surtout les N.P.I et les pays émergents).

Les Nords vendent surtout des services, des produits manufacturés mais parfois jouent un rôle essentiel dans la vente de produits primaires (E-U, certains pays de l’U.E exportent des produits agricoles).

- Les capitaux : un marché financier unique s’est formé fonctionnant 24h sur 24, du fait que toutes les places financières sont interconnectées, d’où la propagation très rapide des hausses et des baisses. Le volume quotidien des transactions atteint 3600 milliards de dollars en 2010.

- Les personnes: 3 catégories :

*Les flux de main d’œuvre, dirigés en majorité du Sud (pauvre et jeune) vers le Nord (riche et vieux). (Le choix du pays était dicté par la proximité, la langue..). Les grands foyers d’accueil restent l’Europe occidentale et les Etats-Unis. Ils ont cependant été freinés depuis le milieu des années 70 par des politiques plus restrictives. D’autres flux sont apparus à l’intérieur des Suds : des états les plus pauvres vers les états les moins pauvres (pays pétroliers par exemple). Tant que les inégalités demeureront, ces flux vont perdurer : les Etats-Unis voient rentrer chaque année 1 million d’immigrés sur leur territoire malgré des moyens très modernes de contrôle.

*Les flux de réfugiés, liés aux conflits armés, aux régimes autoritaires (Cubains à Miami). Ils entraînent la fuite des populations. Ils concernent surtout les PED, (Afrique…), même si l’Europe en a connu également..

*Les flux touristiques : 900 millions de personnes en 2009. C’est un flux grandissant lié à la hausse des revenus, du temps libre, l’augmentation de l’espérance de vie, l’abaissement des coûts des transports aériens. La plupart de ces flux sont internes aux États, mais ceux dirigés vers l’extérieur sont en augmentation.

II Les acteurs de la mondialisation

La Mondialisation a de nombreux acteurs : les états d’abord, mais aussi des acteurs non étatiques tels que les marchés financiers, les Firmes transnationales (FTN), les OIG, les ONG…dont les interventions se croisent, se combattent ou s’additionnent.

A) Les Etats

Def : partie de l’espace mondial délimitée par des frontières à l’intérieur desquelles s’exerce une autorité politique. L’état est la norme, sauf l’Antarctique et les océans qui n’appartiennent à aucun pays (sauf ZEE : environ 92 km au-delà de la côte, d’où l’importance des îles).

Il y a « environ » 193 états en 2010 (pb de def). Leur nombre a beaucoup augmenté depuis 1945 (décolonisation & balkanisation. La carte politique n’est donc pas figée et va encore changer.

Ces états sont très différents par la taille (Canada/Monaco), le fonctionnement politique (états fédéraux/états centralisateurs)…

Dans le processus de mondialisation, les Etats ont perdu une partie de leurs pouvoirs, mais ils gardent un rôle central de régulateur économique et social. Selon sa taille et sa puissance, il assure la défense de ses intérêts de ses entreprises, la stabilité monétaire, il rend l’espace national plus ou moins attractif par ses choix budgétaires, ses lois, sa politique d’aménagement du territoire (infrastructures…).

B) Les F.T.N (firmes transnationales) :

Les 80 000 F.T.N emploient 75 millions de salariés, réalisent le 1/3 de la production mondiale et plus des 2/3 du commerce mondial. Elles appartiennent en majorité aux pays de la triade où se trouvent leurs sièges sociaux et leurs centres de recherche (doc 1 p 26). Leurs activités se déploient à l’échelle planétaire ignorant les frontières et s’implantent dans un pays en fonction des conditions de production (ressources, coût de la main d’œuvre), des avantages financiers proposés par les états (ZES chinoises) et de la stabilité politique (avantage aux dictatures : Chine…) : leur but étant la recherche du profit maximum.

Leurs moyens financiers (cf doc 4 p 23) et les emplois qu’elles représentent leurs permettent d’exercer des pressions sur des états (Fidelity, le fond de pension us gère 162 milliards d'euros d'actifs en juin 2010).

C) Les OIG au service de la mondialisation

- Le F.M.I et la banque mondiale accordent des prêts contre un alignement économique sur le modèle libéral : réduction des dépenses publiques, privatisations. Lors de la crise financière de 2008, l’OIG est intervenue pour aider des pays l’Islande (2.1 milliards de $), l’Ukraine (16.5 milliards de $ ).

- Le GATT devenu OMC (153 membres en 2010), agit dans la résolution des conflits commerciaux internationaux et cherche à promouvoir le libre échange par la mise en vigueur de règles libérales. En septembre 2010, l’OMC condamne Boeing pour les 15 milliards d’euros d’aide publique que le groupe a reçu de l’état américain (recherche et exemptions fiscales).

- Les « clubs de riches » : * L’O.C.D.E : Organisation de coopération et de développement économique (1960). Il s’agit d’un forum de dialogue entre les Etats-Unis et l’Europe qui s’est élargi ensuite au Japon, à l’Australie et dans les années 90 au Mexique, la Corée du sud… On y prend des décisions pour assurer le bon fonctionnement de l’économie mondiale selon le modèle libéral.

* Le G8 : regroupe les chefs des gouvernements des 7 pays les plus riches : E.U, Japon, All, France, Italie, R.U, Canada + Russie (intégrée en 1997). Ils prennent des décisions pour régler les problèmes monétaires et économiques de la planète. La naissance du G20 lors du sommet de Londres de 2009 a marqué la mort ? de fait du G8.

On peut ajouter à ces OIG qui cherchent à favoriser la mondialisation le rôle des agences de l’ONU qui cherchent à la réguler : le PNUD ou l’Organisation Internationale du Travail (qui décrète des normes sur le travail, par exemple, pour interdire le Dumping social (le fait d’attirer les entreprises en mettant en avant faible coût de la main d’œuvre et l’absence de lois sociales)) se soucient de ces problèmes, mais elles disposent de peu de moyens et de peu de pouvoirs.

D) D’autres acteurs de la mondialisation

- Les O.N.G (Organisation non gouvernementale). Il s’agit d’organisations sans but lucratif, constituées par des personnes privées, qui veulent agir dans des domaines tels que le développement, l’alphabétisation, la santé (MSF), les droits de l’homme (Amnesty international), la protection de l’environnement (Greenpeace). Leur popularité liée à la justesse des causes défendues leur donne un poids croissant auprès de l’opinion mondiale.

- Les diasporas, populations issues de la même communauté qui gardent des liens entre elles. 35 millions de chinois outre mer qui jouent un rôle important de relais entre la Chine et le pays qui les a accueillis.

- Les organisations illégales : cartels de la drogue mexicains, triades chinoises... Leurs activités vont du trafic de drogue, d’organes, d’armes, de main d’œuvre clandestine, de prostituées, détournement de fonds publics à la contrefaçon… et se situent à une échelle mondiale.

III Les lieux de la mondialisation

A) Un espace mondial fragmenté

L’espace mondial se présente comme un ensemble hiérarchisé comportant des centres (espaces qui concentrent les pouvoirs de décision et d’innovation) et des périphéries (espaces qui dépendent des centres à des degrés divers et qui subissent soit une domination soit un effet d’entraînement).

1) Les centres :

- Aujourd’hui, le pouvoir politique et économique est contrôlé par les états développés de la Triade : Etats-Unis/Canada, Union Européenne (1er pôle commercial mondial grâce aux échanges intra-communautaires), Asie orientale. Les états qui en font partie représentent 20% de la population mondiale mais 80% du PIB mondial, 80% du commerce mondial, 72% de l’industrie, 85% de la recherche (doc 9 p 25), 80% des IDE (doc 8 p 25). C’est dans ces pays