Observation d'un enseignant

UNIVERSITÉ LIBANAISE

Faculté de Pédagogie – Doyenné

CAPES dans l’enseignement du français

Pratique I : Observation de classe

« Observation d’un enseignant qui enseigne »

Rapport N°2

Préparé par May KANAAN

Sous la direction de

Madame la Professeure Carméline ASSAF

Furn El Chebbak

2017

Identification du dossier

Prénom et nom : May KANAAN

Établissements d’accueil : Lycée privé du martyr Mohammad Saad

                                 Lycée public d’Abbassieh

Sommaire

1.        Introduction        4

2.        Présentation de l’observation        4

2.1.        Personnalité de l’enseignant        4

2.2.        Professionnalisme et éthique        5

2.3.        Gestion de la classe (Gestion du processus d’enseignement /apprentissage)        6

2.4.        Compétences d’ordre didactique/pédagogique        7

3.        Conclusion        9

4.        Références bibliographiques et sitographiques        11

1. Introduction

« Être enseignant, ce n’est pas un choix de carrière, c’est un choix de vie »1, déclare François MITTERRAND, ancien président de la République française, en 1989. De nos jours, la question de l’identité professionnelle des enseignants demeure au cœur des interrogations actuelles. L’image traditionnelle de l’enseignant, voué à sa mission, exerçant son métier par vocation, a-t-elle encore du sens ? Comment définir, organiser et évaluer la professionnalisation des enseignants ? Dans ce contexte, Sandra BÉLIER, dans le Traité des sciences et des techniques de la formation, considère que « la compétence permet d’agir et/ou de résoudre des problèmes professionnels de manière satisfaisante dans un contexte particulier, en mobilisant diverses capacités de manière intégrée »2.  Par conséquent, l’étudiant-futur enseignant est appelé à se frotter aux réalités et à côtoyer les enseignants qui sont déjà sur les lieux, en vue d’apprendre par l’expérience, et de se définir au fil du temps des techniques et astuces liées à la pédagogie pour la réussite de son travail. Après avoir fait une étude sur l’environnement propre à l’établissement scolaire, sujet de mon observation, il est pertinent de s’attaquer sur l’observation d’un enseignant qui enseigne, dans le but de s’interroger sur ses qualités et ses pratiques, à savoir si ce dispensateur du savoir est en même temps transmetteur de valeurs, comment il agit et réagit en classe. C’est donc à la suite de cette observation effectuée que naît le présent rapport. En vue de rendre compte de mon observation de l’enseignante en question, il s’avère logique que je décrive à titre préalable sa personnalité, tout en abordant son professionnalisme et son éthique. Puis il est évident que j’aborde sa gestion de la classe, avant de m’attarder sur ses compétences d’ordre didactique/pédagogique.

1. Présentation de l’observation

1. Personnalité de l’enseignant

Madame M. est enseignante de français du cycle secondaire. C’est une jeune femme d’une trentaine d’années. À première vue, on dirait une pédagogue, grâce à sa physionomie imposante et à sa tenue vestimentaire décente mais élégante. Elle aime les vêtements de coupe sobre, strictement pratiques, et porte toujours du maquillage discret et subtil. Elle a l’air détendu, mais son visage se crispe parfois, selon son humeur. Sa voix varie également en fonction de son état d’âme. Lorsqu’elle est énervée, sa voix devient stridente et aiguë.  Mais en général, Madame M. est éloquente : elle module bien sa voix, s’exprime avec aisance et articule bien ses mots. Le gestuel de son corps reflète d’ailleurs un caractère ébranlé et inspire une tension interne qui la domine. Bien que l’enseignante fasse souvent les cent pas devant et entre les pupitres des apprenants, son déplacement est loin d’être qualifié fonctionnel ; elle est trop frontale. Autrement dit, elle prend le plus souvent une place centrale au milieu de la classe.

1. Professionnalisme et éthique

Sur le plan professionnel et éthique, j’ai remarqué que Madame M. prend à la légère sa coordonnatrice – d’ailleurs aimable et compétente – et par conséquent, néglige la hiérarchie administrative. Au moindre obstacle ou malentendu (délai de remise de documents non respecté, conseils non sollicités dont elle assaillit constamment ses collègues, etc.), elle porte ses plaintes au personnel de l’administration, avec qui elle entretient une relation rapprochée, sans passer par la coordonnatrice, ce qui va à l’encontre du règlement de l’institution. En plus, vu son privilège affiché, Madame M. n’est pas du tout ponctuelle ; le plus souvent, j’arrivais bien avant elle en classe. Or, dès qu’elle y entre, elle se métamorphose complètement et revêt un nouveau visage quasi professionnel dans sa relation avec ses apprenants. En fait, Madame M. attache beaucoup d’importance à la qualité des relations que ses apprenants doivent établir et entretenir avec elle et entre eux. Elle les traite tous sur un pied d’égalité, mais souvent se laisse aller à ses sauts d’humeur en les grondant et les jugeant. En un mot, son comportement est tout à fait imprédictible : parfois, elle fait preuve d’indulgence en tolérant par exemple l’oubli du manuel ou une réponse donnée en arabe, mais face à un problème qui pèse, elle perd rapidement son contrôle et s’emporte. Par suite, elle n’est pas capable de maîtriser ses émotions et ne s’adapte pas facilement aux différentes situations de travail ; ainsi la trouve-t-on toujours plaintive. En outre, l’enseignante s’accapare souvent de la parole, lorsqu’il s’agit de l’explication d’une nouvelle notion, vu le niveau faible des apprenants - d’ailleurs c’est le prétexte qu’elle présente toujours. Cependant, elle favorise l’interaction avec eux, surtout dans le travail de groupe, ce qui leur offre l’opportunité de fixer leurs connaissances et d’enrichir leur bagage lexical.