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Ouvriers De Rimbaud

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s lyriques rompent avec l’aspect narratif du texte, trahissant une certaine incongruité que l’on retrouvera plus bas.

Il semble pertinent de s’arrêter un moment sur la phrase « Le Sud inopportun vint relever nos souvenirs d'indigents absurdes, notre jeune misère ». Tout d’abord, la polysémie du syntagme « Le Sud » ne peut être passée sous silence. En effet, cette évocation peut connaitre une double signification confirmée par la présence de la majuscule. Elle peut être considérée soit comme une synecdoque généralisante de l’expression « le vent du Sud », à valeur lyrique, soit comme une allusion à l’exotisme du Sud, à valeur quelque peu prosaïque. Ainsi, cette évocation, assimilée à un souffle exotique, offre une connotation de globalisation, de généralisation. Cette hésitation entre une valeur lyrique et une valeur prosaïque s’explique par l’ambivalence du verbe « relever », véritable métaphore in absentia du verbe « révéler » dont la proximité phonétique est loin d’être négligeable. Ainsi, « Le Sud » relève et/ou révèle les « souvenirs » comme le vent soulève les feuilles. Cette ambivalence apporte une connotation de réveil stimulant au « Sud » lequel est l’élément déclencheur d’une réminiscence.

L’expression « les indigents absurdes » est une manière métonymique et, plus particulièrement, euphémisante de désigner les ouvriers et leurs conditions de vie, en insistant sur leur situation de pauvreté. Confirmant « les indigents absurdes », le syntagme « notre jeune misère » révèle une double métonymie accompagnée d’un léger chiasme grammatical : l’adjectif « jeune » renvoie au substantif « jeunesse » et le substantif « misère » renvoie à l’adjectif « misérable ». Cependant, le qualificatif « jeune » peut également illustrer l’aspect récent, neuf de la « misère », mot qui reflète une connotation de familiarité. Par conséquent, la fin de phrase « nos souvenirs d’indigents absurdes, notre jeune misère » n’est pas sans connoter et confirmer une amertume, une frustration.

Par ailleurs, il semble que l’on soit en présence d’une isotopie de l’incongruité, de l’inopportun, de l’inadéquat dans les deux premiers paragraphes du texte. En effet, la touche lyrique initiale « Ô » ne manque pas d’incongruité ; le surgissement du vent du sud ne concorde par avec le mois de février ; le choix du mot « indigents » de la part de l’ouvrier relève curieusement du vocabulaire soutenu, alors que son choix devrait se diriger vers un lexique plus familier ; la description de la tenue de la protagoniste ne cache pas le caractère inadéquat du choix des vêtements, d’autant plus que l’association entre une étoffe aussi précieuse et luxueuse qu’un « foulard de soie » et un simple « bonnet à rubans » ne manque pas d’inconvenance ; l’adjectif « absurdes » trahit un non-sens.

L’expression « c’était bien plus triste qu’un deuil » révèle une comparaison entre la tenue vestimentaire de l’épouse et le sentiment de tristesse ressenti lors d’un deuil. Cette même expression confirme véritablement l’aspect caricatural et inopportun de l’allure de la protagoniste. De plus, cette comparaison est accompagnée d’une hyperbole du deuil perçue à travers la marque de jugement « qui a dû être portée au siècle dernier » de la part de l’instance énonciatrice. Cette sentence hyperbolique comporte des connotations de mépris, de rejet, de sarcasme, de sévérité. Les termes hyperboliques « ravagés » et « desséchés » ne font que confirmer le caractère pessimiste et négatif de la perception du monde par l’instance énonciatrice, prolongeant les effets du deuil et de la mort jusqu’à la fin du paragraphe. En outre, la métaphore illustrée par le verbe « excitait » traduit une reformulation de ses pensées avec un degré supplémentaire d’irritation depuis l’emploi du terme « relever ».

Cette forme d’exaspération se confirme par la phrase « Cela ne devait pas fatiguer ma femme au même point que moi », marquant une différenciation, un décalage entre les deux membres du couple. En effet, la femme se laisse aller à la rêverie vu l’attention qu’elle porte aux « très petits poissons » alors que son mari parait plus pragmatique, terre-à-terre et révolté. Ce décalage se confirme également à travers l’expression légèrement oxymorique « orphelins fiancés ». En l’occurrence, la solitude qu’inspire le premier mot se heurte à la fusion que confère le second terme. De nouveau, le dernier paragraphe ne manque pas de marques

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