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« Peut-On Critiquer La Démocratie ?»

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nc à se poser la question de l’identité de l’homme en société : le problème de l’homme moderne, qui, tantôt, faisant parti d’une collectivité, comme citoyen, tantôt à la recherche de ces propres intérêts, en tant qu’individu ou personne, c’est à dire comme une universalité qui a des droits et des devoirs irréfragables et inaliénables, serait sans cesse tirailler entre ses « objectifs » de liberté et d’égalité et l’intérêt collectif, au sein d’une communauté, ellemême gouvernée par un Etat. De nos jours, remettre en cause les valeurs de la démocratie, pour les trier, les séparer, les mettre au crible, s’avère un dilemme, tant les valeurs que ce système propage sont encrées dans l’inconscient collectif, en tant qu’ensemble de valeurs qui permet à une économie de marché de prospérer et qui possède, en plus, de nos jours, une légitimité incontestable, tant les fondements de ce système paraissent incontestables. En effet, parmi ces principes, si importants pour le citoyen, que la démocratie contribue à développer, figurent, l’égalité des droits et la liberté de penser. Aujourd’hui, le régime démocratique est connu comme régime qui permet à tous d’exprimer une opinion politique, car tout citoyen a les

mêmes droits. Ceci nous conduit à penser que, dans la démocratie, le pouvoir appartient au peuple, mais, pour autant, est-ce ce-dernier qui est le plus à même de gouverner ? En effet c’est en droit que nous pouvons nous interroger sur les compétences de l’homme à se diriger lui-même, autrement dit, nous questionner sur les avantages et désavantages d’une hiérarchie parmi les hommes, car il fut un temps où la démocratie n’emportait pas toujours toutes les voix de la Cité, un temps où la démocratie pouvait s’avérer dangereuse pour la liberté de penser, ainsi que pour les hommes de science et les philosophes, pensons, par exemple, dans l’antique Cité grecque au cas de Socrate. Il est donc possible, en droit comme en fait, de remettre en cause les valeurs que le système démocratique propage, c’est à dire, principalement, les valeurs de liberté et d’égalité, par une critique qui sera, tout d’abord, anthropologique et métaphysique puis par une critique institutionnelle ; pour enfin finir par une remise en cause de la place de l’homme, d’un point de vue ontologique, dans nos sociétés, en vue de le faire vivre mieux, dans un Etat, sans conflits et sans frontières. Pour cela, il est tout d’abord important de se poser la question de ce que vaut l’homme, autrement dit, de reconsidérer l’homme dans la société politique pour pouvoir, par la suite, le replacer dans le problème de l’homme moderne dans le contexte démocratique, actuel. Nous savons, depuis Rousseau, que dans l’état de nature, les hommes sont égaux entre eux : « il y a dans l’état de nature une égalité de fait réelle et indestructible, parce qu’il est impossible dans cet état que la seule différence d’homme à homme

soit assez grande pour rendre l’un dépendant de l’autre. Il y a dans l’état civil une égalité de droit chimérique et vaine, parce que les moyens destinés à le maintenir servent eux-mêmes à le détruire » (OC IV, p.524) Rousseau part là remet en cause l’égalité civile qui permet à chacun de posséder les mêmes droits politiques, en évoquant sa futilité. D’ailleurs, pour critiquer ces « moyens destinés à maintenir [l’égalité] », Rousseau s’en prendra, par la suite, à l’ordre social, instauré entre les hommes, qui ne vise qu’à créer de l’inégalité par la création de nouvelle idéologie comme celui d’« intérêt public » ou encore de « nouveaux » droits, sources de conflits, tel que le droit de propriété. Dans le même état d’esprit, en conservant l’idée que l’égalité est une valeur que devrait revendiquer une société politique, Tocqueville, dans son œuvre intitulé De la démocratie en Amérique (DA) nous dit que la société démocratique américaine, naissante, du XIXème siècle, se caractérise par la recherche de l’égalité. Plus précisément, Tocqueville parlera de « l’égalité des conditions ». Ainsi Tocqueville proposera, par exemple, la thèse suivant laquelle l’égalité des conditions serait la « cause génératrice de [nouvelles] lois et de [nouveaux] mœurs » faisant office d’ascenseur social pour les plus faibles, qui conduirait à ce que « […] les biens et les maux se répartissent également dans le monde ». De plus « [les] grandes richesses disparaissent ; le nombre des petites fortunes s’accroît ; les désirs et les jouissent se multiplient ; il n’y a plus de prospérités extraordinaires ni de misères irrémédiables. » ; tout comme « les mœurs sont douces », « la violence est rare » et « la cruauté presque inconnue » (DA tome II, partie IV, chapitre 7) L’égalité serait donc un régulateur, dans la société américaine, faisant office de passion universelle, c’est à dire désirée par tout individu. Comme l’écrira

Tocqueville lui-même : « le fait particulier et dominant qui singularise [l]es siècles [démocratiques], c’est l’égalité des conditions, la passion principale qui agite les hommes dans ces temps-là, c’est l’amour de cette égalité. » (DA, tome II, partie II, chapitre 1) C’est ordre nouvellement institué contribue-t-il à la perfectibilité de l’homme ? L’homme, peut-il exprimer la pleine mesure de ses capacités, dans cette société démocratique ? Pour Nietzsche, le processus démocratique, qui a lieu dans tout les pays d’Europe, conduit les hommes à réaliser « le bonheur du troupeau pour tout le monde, […], dans la sécurité, le bien-être, l’universel allégement de l’existence ; leurs deux comptines et doctrines les plus ressassées [étant] « l’égalité des droits » et la « la pitié pour tout ceux qui souffrent » (Par-delà bien et mal, aphorisme 44). En opposant le terme de « démocratie », qui est, selon l’auteur, un état de désorganisation de la volonté de puissance, par l’absence de toute hiérarchie en son sein, à celui d’ « aristocratie », c’est à dire, pour l’auteur, à un état d’esprit basé sur des valeurs tel que l’envie de conquête, le courage ainsi que le goût pour la création, Nietzsche veut nous montrer la perdition intellectuelle dans laquelle s’engage l’homme moderne. Comme le signifiera par ailleurs Tocqueville : « il résulte de la constitution même des nations démocratiques et de leurs besoins, que, chez elles, […]. […] la société y est naturellement plus agissante et plus forte, l’individu plus subordonné et plus faible : l’une fait plus, l’autre moins ; cela est forcé. » (DA, II, IV, 7) L’égalité ne contribue donc pas toujours, selon Tocqueville, à la

perfectibilité de l’homme : « A mesure que les citoyens deviennent plus égaux et plus semblables, le penchant de chacun à croire aveuglément un certain homme ou une certaine classe diminue. La disposition à en croire la masse augmente, et c’est de plus en plus l’opinion qui mène le monde. » (DA, II, I, 2) Dans le but de fonder une nouvelle science politique, en parallèle avec le renouveau politique en cours, en Amérique, Tocqueville s’interroge sur l’importance de l’individu dans la société démocratique ; un individu qui est plus égal ; qui a plus de droits pour participer aux affaires politiques de la société ; un individu qui est donc un citoyen à plein temps, mais qui, par la même occasion, se trouve affaibli, dans sa vie quotidienne et même dans ses propres opinions, par la présence des affaires politiques dans son intimité. Tocqueville écrira d’ailleurs que la démocratie en Amérique souffre de « l’omnipotence de la majorité ». Selon Kant, dans la seconde section de son article Théorie et Pratique, le phénomène d’une majorité d’opinion, chez un peuple, aurait pour la première fois vu le jour, lorsque le peuple à exprimer sa volonté générale, ce que nous pouvons aussi appeler le contrat « originaire », qui est la« loi fondamentale » de la vie en société, car c’est « le seul accord qui permet de fonder parmi les hommes une constitution civile […] et instituée une communauté. » Le « principe de la majorité » en est la conséquence, d’où sa puissance morale car l’Idée du contrat « originaire » est une Idée de la Raison qui consiste « à regarder toute chose dans le monde politique comme si elle dérivait d’une cause nécessaire absolument suffisante, afin d’y fonder la règle d’une unité systématique et nécessaire » ( Critique de la raison pure,

dialectique transcendantale ) . A Tocqueville d’ajouter que « la majorité est revêtue d’une force tout à la fois matérielle et morale, qui agit sur la volonté autant que sur les actions, et qui empêche en même temps le fait et le désir de faire. » (DA, I, II, 7) Ainsi, comme nous l’a montré ce « règne de la majorité », dans la société démocratique, que nous avons décrit plus haut, il est difficile de rechercher, dans une société démocratique « la liberté politique », car la liberté, en politique, se conçoit comme une tâche, une exigence démocratique : réfléchir sur la liberté c’est penser les conditions de réalisation de celle-ci. Dans quel champ de possibilité s’inscrit alors la liberté de l’homme ? Quand et comment peut-il la vouloir ? Est-il en accord ou en désaccord avec sa propre recherche d’égalité ? Comme l’écrit Kant, au XVIIIème siècle, la liberté est « téléogico-morale ». Dans le sens où la nature ne fait rien en vain, en plus de faire de l’homme un être sensible, cette-dernière

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