"Quelles Interprétations Pouvez-Vous Proposer De La Leçon Finale De Candide De Voltaire : "Il Faut Cultiver Notre Jardin"?

ts heureux et bons, il faut s'occuper. malgré tous les malheurs qui sont arrivés aux personnages, le travail de la terre leur permet de faire abstraction de leur douleur passée pour se concentrer sur le bonheur actuel, apporté par l'effort et l'insouciance, ainsi qu'éventuellement par les fruits de leurs efforts et le confort qu'il leurs apportent.

Cependant, on peut aussi interpréter cette phrase comme le point final à la quête du bonheur, de l'amour et de la richesse. En effet, aucun des personnages n'a pu conserver, du fait des circonstances, son bonheur acquis, l'a perdu et n'a pu le retrouver. Cette phrase présenterait alors la destruction du monde de contes de fées forgé par la philosophie de Pangloss pour ne conserver qu'un monde fait, finalement, de misère, de travail et d'insignifiance. Cette fin contraste avec le dénouement habituel des contes où "tout est bien qui finit bien, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Cunégonde joue le rôle de la princesse des contes, et, cependant, termine laide, amère et désagréable...

Une autre interprétation possible consisterait à comprendre cette chute comme l'échappatoire aux illusions. Le monde figé, le "meilleur des mondes" est finalement juste une parole sans conséquence et fiabilité réelle, rejoignant l'étymologie du nom de Pangloss, qui signifie "celui qui ne fait que parler". Candide comprend que toutes ces ambitions spirituelles de pureté, de perfection et de bonheur étaient vaines et que les discussions philosophiques qu'il affectionnait tant, notamment avec martin, étaient inutiles. Candide adopte donc une philosophie plus matérialiste, qui donne plus de sens à l'existence que les théories de Pangloss, en disant que, dans la vie, il "faut cultiver son jardin".

La dernière interprétation a un lien avec l'évolution de Candide, seul personnage à changer plus que superficiellement - Cunégonde ne change pas vraiment, devient simplement laide - et dont les idées ont été profondément bouleversée. En effet, étant issu d'un milieu noble, il ne doit pas travailler, mais, libéré de ses préjugés, de toutes les notions qui lui ont été inculquées, il décide de s'abandonner au travail. La conclusion qu'il tire serait alors une critique directe de l'aristocratie qui refuse tout travail.

Ainsi, il existe de nombreuses interprétations à cette phrase mythique prononcée par Candide. Sans doute, elle tint un peu de toutes les interprétations énoncées, mais dévoile l'ironie voltairienne qui suinte de tout le conte et de chacune des phrases.