Roi Arthur

possède une stature monumentale, un beau visage aux traits réguliers et une longue barbe, l’image d’un souverain sage et vénérable.

La formation d’Arthur :

Bien que la vignette du XIX ème siècle de Gustave Doré laisse entendre que Merlin ait assuré la formation d’Arthur chez Geoffroy de Monmouth, dans le Roman de Brut de Wace rien n’est dit au sujet de l’enfance d’Arthur sauf l’ordre de Merlin de le confier à un tueur. Antor est une nourrice, une femme noble qui lui transmettra ses vertus.

L’accession au trône / Lancelot-Graal / fin XIII ème siècle :

Robert de Boron (1215) dans son recit en prose, à la difference de Georges de Monmouthou Wace soumet Arthur à l’épreuve de l’épée fichée dans la pierre ou perron avant d’être enfin couronnée par l’archevêque dans la cathédrale de Logres. Ceci dit, les barons qui prennent Arthur pour un enfant (il a 15 ans) illégitime attendent une épreuve. Ce n’est qu’à la pentecôte qu’il sera reconnu comme sage et choisi par Dieu.

Le couronnement d’Arthur et le Mariage :

Rapidement, peu après son accession au trône, Arthur épouse Gwenièvre. Selon Robert de Boron, Gwenièvre est d’une beauté et d’une valeur sans pareilles est la fille du roi de Leodegan de Camelide. Arthur, amoureux de Gwenièvre demande conseil à Merlin qui va demander à son père…

La table Ronde :

Chez Wace, la première attestation de la Table Ronde (illustration : Winchester) qui « tourne comme le monde » doit accueillir les chevaliers de la Cour sans ordre de préséance. Elle pouvait rassembler 150 chevaliers et Leodegan savait que Arthur pouvait la remplir.

Le rayonnement d’Arthur :

Arthur apparaît tel un souverain heroïque capable de repousser les Saxons à la manière de la Chanson de Geste tels Charlemagne et Roland. Les éléments de son armure sont dignes d’un héros au destin exceptionnel : son haume etincellant est orné d’un dragon, emblème d’Arthur qu’il tient de son père, son écu porte la représentation de la Vierge, il est très chrétien, son épée Excalibur restera célèbre, sa lance ronde est impressionnante.

Les conquêtes d’Arthur :

Arthur acquiert et pacifie de nombreuses régions : le sud de l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande jusqu’en Suède. Puis 12 ans de paix fait suite à cette première vague de victoires. Cette parenthèse sera le théâtre des principaux romans arthuriens. Une seconde vague de conquête affectera la Gaulle et même Rome.

Le combat contre le Géant :

Selon les prédictions de la Sibylle, Arthur doit devenir le nouvel empereur de Rome, étant lui-même un descendant de Constantin. Aussi part-il combattre entre Bretagne et Normandie un géant qui terrorise la baie du Mont Saint-Michel. Il vient en aide à son allié, le roi de petite Bretagne, Hoël en venant à bout de ce géant qui avait tué et violé sa fille.

Des victoires et des échecs / Yvain le Chevalier au Lion ( La Joute)

Alors qu’il s’éloigne de Southampton pour aller combattre les Romains, Arthur vit en rêve un dragon venant d’Occident terrasser un ours. Or Arthur, dont le nom signifie ours sera vaincu par son neveu Mordred (ou son fils) qui en son absence conquit Gwenièvre. Pourtant Arthur était sur le point de dominer les Romains venus le défier en Gaulle.

Le dernier combat à Camlann :

Le règne d’Arthur et l’exaltation de l’esprit chevaleresque connaissant une profonde déchéance qui conduira à leur disparition. Mensonges et trahisons ont progressivement remplacé honneur et loyauté (Lancelot-Graal). Aussi Arthur lors de la bataille de Camlann affront son neveu Mordred.

Le dernier voyage vers l’île d’Avalon 542 après J-C (Geoffroy de Monmouth) :

La mort demeure mystérieuse car personne ne l’a contesté. Alors qu’il est blessé, Arthur passe la nuit dans la Noire Chapelle. Le lendemain, son fidèle serviteur Girflet jette son épée à l’eau. Une main la saisit puis l’engloutit. Arthur, avec ses armes et son cheval monte dans une nef remplie de dames dont sa sœur Morgane, qui s’éloigne à l’horizon.

Deuxième partie :

Les prolongements de la légende primitive :

* L’avènement de la courtoisie

* La place de Lancelot

* Le mythe du Graal

Une Cour riche et somptueuse :

La Cour d’Arthur acquiert des accents d’opulence et de grande renommée. Le roi invite tous les chevaliers qui souhaitent se rendre à la Cour et fait preuve à leur égard d’une réelle libération.

Une vie de Cour idéalisé :

Cependant, l’anachronisme n’est pas mince dans la mesure où les auteurs comme Waxe ou Chrétien de Troyes embellissent sans retenue la Cour d’Arthur pour élever au rang de perfection. Même Erec, le héros de Chrétien de Troyes se doit restaurer la « Joie de la Cour » en combattant Mobonagrain en se libérant de la cousine d’Enide.

Une expression récurrente de l’amour courtois :

Les dames sont honorées à la Cour. Elles bénéficient de portraits flatteurs où leur beauté est mise en valeur : les cheveux blonds, la stature est haute, la peau claire voire transparente. Dans les romans arthuriens de Chrétien de Troyes la dame ou la pucèle impose des épreuves au chevalier qu’il doit surmonter pour espérer conquérir l’estime et l’affection de sa douce amie. Il lui doit aussi protection.

La légende de Tristan :

Grand classique de l’amour courtois, la légende de Tristan et Iseut relève du folklore celtique. Ici par l’absorption involontaire du philtre d’amour par les deux personnages sera à l’origine d’une passion dévorante mais illicite donc impossible à vivre. Iseult, l’Irlandaise est destinée au Roi Marc de Cornouailles, l’oncle de Tristan.

Un dénouement tragique :

Ce manuscrit qui reprend le Trame de Beroul, la plus ancienne version de l’histoire évoque le malheur d’Iseut la blonde qui demande la mort car elle a du épouser malgré elle le roi Marc. Iseult soigne la blessure de Tristan au combat qu’il croira morte car son épouse Iseut aux Blanches Mains jalouse lui indiquera la présence d’un voile noir.

Arthur, l’un des neufs preux :

La vie de Cour qu’entretient a présence quasi emblématique du Roi Arthur deviendra une source d’inspiration pour les grands romanciers du Moyen-âge, la plupart du temps anonyme. Elevé au rang du mythe littéraire, Arthur comme Charlemagne et Geoffroy de Bouillon figurera parmi les trois preux chrétiens.

Une figure paradoxalement déclinante :

Malgré tout, la figure du Roi Arthur n’occupe pas toujours le devant de la scène. Dans de nombreux romans et chez Chrétien de Troyes, son rôle s’affaibli et sa présence se relève très confidentielle jusqu’à disparaître…

L’ascension fulgurante de Lancelot :

Le personnage de Lancelot déjà présenté chez Chrétien de Troyes va prendre une importance considérable. Lancelot est un chevalier courageux et téméraire réalisant de nombreuses prouesses. Il est fils de Roi Banc de petite Bretagne. ..

Lancelot, le chevalier à la charrette :

Cet épisode célèbre se retrouve tout autant chez Chrétien de Troyes dans Lancelot-Graal. Ayant affronté Méléagant fils du Roi de Gorre, Lancelot perd son cheval qui meurt lors du combat. Le ravisseur en profite pour prendre la suite mais Lancelot contraint de les suivre dans une charrette