Ruy Blas, scène d'exposition

ilieu des éclats de rire de la foule ». Il est condamné à l’exil.

L’avenir est ainsi tracé. Il part en Castille mais pose les jalons de sa terrible vengeance. Il semble avoir déjà conçu un projet qui repose en partie sur Ruy Blas : « j’aurai besoin de vous » et sur (un homme qui montre aux hommes de la garde un papier » et que Don Salluste fait monter. La première phase de réalisation du plan est imminente : la notation temporelle (dans 2 h). Il semble qu’elle mettra en jeu la reine, Ruy Blas et l’homme mystérieux.

Le mystère du projet : L’exposition n’est pas complète et il subsiste des zones d’ombre. Il n’y a pas de doute sur la détermination de Salluste à se venger mais le spectateur sent que le plan n’est pas encore totalement échafaudé. Il y a aussi un doute sur les modalités de la vengeance et l’identité de l’homme mystérieux appelé « le drôle que tu sais »

La sortie de Ruy Blas : la sortie et l’absence de Ruy Blas (personnage éponyme) ont surtout une valeur et un explication dans le dispositif dramaturgique de la pièce. Elle permet à Salluste de donner libre cours à sa colère et d ‘informer le spectateur de son passé de sa disgrâce et de ses projets. Puis que la vengeance doit se faire dans l’ombre (v34), il serait impensable que Salluste se laisse aller à cette diatribe devant son valet et le fasse, en revanche, devant Gudiel qui le sert depuis 20 ans. En outre Ruy Blas semble devoir jouer un rôle involontaire, on le pressent dans les projets de Salluste.

L’attitude de Ruy Blas

Est toute de soumission et d’obéissance – les didascalies en témoignent. Il n’est même pas besoin de mots « un signe de Salluste » et il obéit au doigt et à l’oeilo. Il marque sa soumission par un « votre Excellence » plein de déférence. Il s’inclie. Son attitude est marquée du sceau de la servitude (Hugo, la Préface)

La différence Gudiel / Ruy Blas

Marquée dans le costume :

Gudiel tout de joir vêtu et une épée au côté

Ruy Blas : en livrée.

Les rapports avec Salluste :

Gudiel est tutoyé et a la confiance du maitre. Il reçoit des ordres mais est associé au départ et au projet. Rôle de conseiller ou de confident de tragédie. Gudiel est déférent (« Monseigneur ») mais il pose des questions (indices de familiarité).

Ruy Blas est vouvoyé. Il est une chose entres les mains de Salluste (voir la suite de la pièce).

OBSERVATIONS :

La colère de Salluste ouvre la pièce de façon foudroyante. Elle ne tolère aucune interruption. Certaine phrases tournent à la période ample (v14/22)

Ce souffle s’accompagne d’anacoluthes ( V6/13) de la dislocation de la syntaxe. Marques de désordre dans les pensées, de sautes d’humeur, de violence.

Abondance de phrases nominales (pour une fille !)

Phrases elliptiques du verbe (renvoyé, disgracié, chassé)

Phrases construites en asyndètes (absence de connecteur logique)

Présences des exclamatives et des onomatopées.

Les rythmes ternaires (renvoyé, disgracié, chassé) = rimes intérieures.

« Charge, emploi, honneur », « obscure, profonde souterraine »

Rebondissements (« on m’exile » « 20ans », « demain », « je me vengerai »en fin et début de vers)

Le rythme classique de l’alexandrin est disloqué (V1/2/3) – V43 – V38

Les enjambements (2/4-9/10-21/22/ 32/33)

Les rejets (5/6) les contre-rejets (44/45)

Le lexique :

Adjectif et mots dévalorisants : cette créature fille de rien. Diminutifs : amourette- mots triviaux : donzelle. La Reine représentée par le « on » de « on m’exile ».

Le thème du secret et du complot :

La temporalité : à l’aube « le jour va naître- ils dorment tous encore »

L’espace : les portes. « Clore les volets laisser les clefs l’escalier étroit »

Les ordres « faites le guet-silence- sans parler » l’atmosphère est lourde.

Le champ lexical du secret « l’aventure est secrète- nul ne le sait encore- nul ne prononçait le nom disparaître »

Les métaphores significatives « la profondeur du puits que Gudiel « comme un bon architecte » « a creusé » en lui. « La sape profonde »

Toute la scène est sous le mot « ombre » v34.

LA FONCTION SYMBOLIQUE DECOR OBJET COSTUMES :

Le décor réunit toutes les caractéristiques du décor de complot, de secret. : les portes et les fenêtres qui dissimulent ou s’ouvrent sur des espaces secrets ou de passage. . On s’y faufile (Ruy Blas entrouvre), Salluste