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Triomphe De L'Amour

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, du Jeu de l’Amour et du Hasard (1730), des Fausses Confidences (1737). Par l'emploi éminemment théâtral des thèmes du déguisement et du jeu, son œuvre dramatique semble être dans le droit fil de la tradition italienne et espagnole du romanesque baroque. Le thème du masque et sa fonction de révélateur sont également au centre de sa création romanesque. Sans doute est-ce pour cette raison, aussi, que les œuvres de cet auteur si typique du XVIIIe siècle ont gardé une telle actualité.

1. L’œuvre « le triomphe de l’amour » :

Le Triomphe de l’amour est une comédie en trois actes et en prose de Marivaux, représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens le 12 mars 1732 au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne. Cette pièce fondée, comme beaucoup d’autres de Marivaux, sur le travesti et la séduction, n’eut pas de succès lors de sa représentation initiale. « On fut choqué de voir une princesse de Sparte se déguiser pour se mettre à la recherche d’un jeune homme dont elle ne sait point être aimée, et tromper un philosophe par une fourberie digne de Scapin. » Pour le public de l’époque, l’invraisemblance historique tournait principalement autour du fait qu’une princesse de cette importance, qu’il comparait à la fille d’un roi de France, coure les aventures de cette façon. Mal reçue le premier jour, une fois le public habitué à l’invraisemblance historique, sa comédie fut cependant applaudie les jours suivants, mais sans enthousiasme.

2. Les personnages :

Léonide, princesse de Sparte, sous le nom de Phocion.

Corine, suivante de Léonide , sous le nom d’Hermidas.

Hermocrate, philosophe. Léontine, sœur d’Hermocrate.

Agis, fils de Cléomène. Arlequin, valet d’Hermocrate.

Dimas, jardinier d’Hermocrate.

3. L’histoire :

Une jeune princesse, Léonide, imagine de s’introduire, sous un habit masculin et le nom de Phocion, dans la demeure où le vieux philosophe Hermocrate vit avec sa sœur et le jeune rejeton d’un trône usurpé, et de se faire aimer à la fois comme homme, par Léontine, la sœur du philosophe, une sage et discrète célibataire de longue longue et résignée à son sort ; et comme femme, par le vieux philosophe lui-même, ainsi que par le jeune Agis. Phocion dit à Léontine qu’il a été tellement charmé d’elle en la voyant se promener dans le bois, qu’il a fait son portrait. Lorsqu’il lui montre ce portrait, elle n’en croit rien d’abord. Ensuite elle est étonnée, flattée, puis finalement charmée au point d’en perdre la raison. La conquête du frère est plus difficile : la princesse lui confie qu’elle s’est déguisée en homme pour s’approcher de lui, parce qu’il ne l’aurait pas reçue sous les habits de son sexe, qu’elle l’a aimé sur sa réputation d’abord, et ensuite sur sa vue. Au moment où il se trouble, Arlequin apporte, comme pièce de conviction contre l’intrus, qu’il n’aime pas, un portrait du philosophe, qu’il a découvert chez Phocion. Le philosophe n’y tient plus et consent à poser pour quelques retouches à faire. Le « triomphe de l’amour » réside dans la réussite complète des plans de Léonide : Léontine et Hermocrate ont beau résister avec héroïsme jusqu’à la fin, tous deux finissent peu à peu par se laisser envahir par l’amour. Léontine consentira à se laisser enlever pour se marier à la ville voisine tandis qu’Hermocrate acceptera, pour le même motif, de quitter son ermitage. Décidés, chacun de leur côté, à se marier clandestinement, le frère et la sœur, se rencontrent pour prendre congé l’un de l’autre. Cette scène des adieux, qui est aussi celle des aveux, est la plus amusante de la comédie, et graduée avec un naturel et un art merveilleux.

4. Plan

I Les raisons

II La séduction de Léontine et d’Hermocrate

III Le triomphe de l’amour

Problématique :

Comment Léonide parvient elle à triompher d’un amour jusque lors inimaginable ?

I Les raisons de cette parade

Léonide veut séduire Hermocrate et sa sœur Léontine car ils ont accueillis au sein de leur démeure un jeune homme appelé Agis, ce dernier est le fils de Cléomène souverain de Léonidas (oncle de Léonide). Léonidas usurpa le trône de Cléomène qui était tombé amoureux de sa maîtresse et l’enleva. Léonidas alors touché dans son amour propre décider de leur ôter la liberté, ils meurent tout deux mais la Princesse accoucha en mourant d’Agis, cependant il disparut et personne n’en eu jamais connu l’existence.

PHOCION (p age 51 Edition folio théâtre)

Écoute-moi avec attention. Tu sais par quelle aventure je règne en ces lieux ; j'occupe une place qu'autrefois Léonidas, frère de mon père, usurpa sur Cléomène son souverain, parce que ce prince, dont il commandait alors les armées, devint, pendant son absence, amoureux de sa maîtresse, et l'enleva. Léonidas, outré de douleur, et chéri des soldats, vint comme un furieux attaquer Cléomène, le prit avec la Princesse son épouse, et les enferma tous deux. Au bout de quelques années, Cléomène mourut, aussi bien que la Princesse son épouse, qui ne lui survécut que six mois et qui, en mourant, mit au monde un prince qui disparut, et qu'on eut l'adresse de soustraire à Léonidas, qui n'en découvrit jamais la moindre trace, et qui mourut enfin sans enfants, regretté du peuple qu'il avait bien gouverné, et qui vit tranquillement succéder son frère, à qui je dois la naissance, et au rang de qui j'ai succédé moi-même.

PHOCION

Laisse-moi achever. Ce Prince est depuis dix ans chez le sage Hermocrate, qui l'a élevé, et à qui Euphrosine, parente de Cléomène, le confia, sept ou huit ans après qu'il fut sorti de prison ; et tout ce que je te dis là, je le sais d'un domestique qui était, il n'y a pas longtemps, au service d'Hermocrate, et qui est venu m'en informer en secret, dans l'espoir d'une récompense.

PHOCION

Ce n'est pourtant pas là le parti que j'ai pris ; un sentiment d'équité, et je ne sais quelle inspiration m'en ont fait prendre un autre. J'ai d'abord voulu voir Agis (c'est le nom du Prince). J'appris qu'Hermocrate et lui se promenaient tous les jours dans la forêt qui est à côté de mon château. Sur cette instruction, j'ai quitté, comme tu sais, la ville ; je suis venue ici, j'ai vu Agis dans cette forêt, à l'entrée de laquelle j'avais laissé ma suite. Le domestique qui m'y attendait me montra ce Prince lisant dans un endroit du bois assez épais. Jusque-là j'avais bien entendu parler de l'amour ; mais je n'en connaissais que le nom. Figure-toi, Corine, un assemblage de tout ce que les Grâces ont de noble et d'aimable ; à peine t'imagineras-tu les charmes et de la figure et de la physionomie d'Agis.

HERMIDAS

Mais, Madame, il faudra que vous les trompiez tous deux ; car j'entends ce que vous voulez dire ; cet artifice-là ne vous choque-t-il pas ?

PHOCION

Il me répugnerait, sans doute, malgré l'action louable qu'il a pour motif ; mais il me vengera d'Hermocrate et de sa sœur qui méritent que je les punisse ; qui, depuis qu'Agis est avec eux, n'ont travaillé qu'à lui inspirer de l'aversion pour moi, qu'à me peindre sous les traits les plus odieux, et le tout sans me connaître, sans savoir le fond de mon âme, ni tout ce que le ciel a pu y verser de vertueux. C'est eux qui ont soulevé tous les ennemis qu'il m'a fallu combattre, qui m'en soulèvent encore de nouveaux. Voilà ce que le domestique m'a rapporté d'après l'entretien qu'il surprit. Eh d'où vient tout le mal qu'ils me font ? Est-ce parce que j'occupe un trône usurpé ? Mais ce n'est pas moi qui en suis l'usurpatrice. D'ailleurs, à qui l'aurais-je rendu ? Je n'en connaissais pas l'héritier légitime ; il n'a jamais paru, on le croit mort. Quel tort n'ont-ils donc pas ? Non, Corine, je n'ai point de scrupule à me faire. Surtout conserve bien la copie des deux portraits que tu as faits qui sont d'Hermocrate et de sa sœur. À ton égard, conforme-toi à tout ce qui m'arrivera ; et j'aurai soin de t'instruire à mesure de tout ce qu'il faudra que tu saches.

II La séduction de Léontine et d’Hermocrate :

A. Le déguisement

Léonide décide de s’introduire dans la demeure du célèbre philosophe Hermocrate en se faisant passer pour un homme. Elle dissimule son sexe sous des habits masculin et se fait appeler Phocion.

PHOCION

Le parti que j'ai pris l'est encore davantage ; je n'ai feint d'être indisposée et de ne voir personne,

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