Aide l'homme est-il un être à part dans la nature ?
Rapports de Stage : Aide l'homme est-il un être à part dans la nature ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresience) et pouvoir (technique)
Intérêt anthropologique (question qu’est-ce que l’homme ?)
Les moyens et les fins (place de l’homme, morale, liberté)
La spécificité de l’homme : la culture
La condition fondamentale : « l’homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant » Pascal
La notion de groupe permet une vie sociale « l’homme est un animal politique » Aristote, cela veut dire qu’il vit dans une communauté (polis = cité) et l’organise la hiérarchise de manière rationnelle.
D’autres caractéristiques peuvent définir l’homme en le distinguant des animaux : le langage, le rire, le travail, l’histoire, la technique (cf. les sciences humaines)
L’homme n’est humain que par les modifications qu’il opère sur la nature
La nature humaine est « à part » dans la mesure où elle échappe à l’unité d’une définition : elle est négatrice du donné naturel aussi bien pour l’existentialisme que pour l’ethnologue affirmant la diversité des cultures. Ex. de l’enfant sauvage qui est indétermination ; n’ayant pas reçu de culture d’un groupe humain, il n’en est pas pour autant animal.
L’homme est déterminé par la nature en ce qui concerne l’hérédité biologique, les besoins, les lois physiques. Mais il élabore et transforme la nature, par exemple le besoin de manger en distinctions (le cru, le cuit, le mangeable et ce qui ne l’est pas, la façon de préparer, de consommer, etc). Son corps n’est jamais accepté de façon initiale (vêtements, bijoux, coiffures, cosmétiques, tatouages et même chirurgie). Les contraintes sont détournées par les techniques (ex. l’aviation défi aux lois de la gravité). L’animal s’adapte à son milieu, l’homme adapte son milieu.
Par ses instincts, l’animal est dès sa naissance tout ce qu’il peut être. L’homme est indéterminé, il est capable par sa raison, son imagination, ses désirs… de se définir pour le meilleur comme pour le pire. C’est ce que Rousseau appelle la perfectibilité. En transformant la nature qui n’est alors qu’un moyen, l’homme accède à la liberté en réalisant ses propres fins.
Une place « à part » sans privilège
L’homme dépend en un sens de l’environnement et des autres animaux (pour sa survie, pour sa compagnie). Il n’échappe pas aux lois du vivant, (en particulier l’évolution des espèces)
Quand on parle de nature il ne s’agit pas de regretter la mère nourricière, paradis caricaturé par Voltaire à propos de l’état de nature de Rousseau et d’arrêter les progrès techniques. L’humanisation universelle est à prendre en compte pour comprendre la place « à part » des hommes sans idéaliser les sociétés dites « primitives ». L’ethnologie montre en effet que ces sociétés ont bien conscience, par les pratiques magiques ou religieuses par exemple, d’occuper une place à part. Le choix des sociétés industrielles n’est qu’un choix parmi d’autres de moyens négateurs du donné naturel. D’autres nous semblent peut être plus conciliant avec le milieu.
La place « à part » signifie la coupure entre deux ordres distincts : la nature et les cultures des hommes. Le développement des sciences et des techniques est un choix culturel qui semble aujourd’hui entrainer une exploitation de la nature par l’homme. Mais il prend conscience du fait que sa place non seulement rompt l’équilibre naturel et son rapport à la nature mais mais aussi en danger sa propre survie. Place peu enviable : Les hommes sont les seuls capables de se supprimer.
La conscience fait de l’homme une personne, un être singulier capable de dire « je », et un être de dignité, seul sujet de respect : c’est ce que Kant nomme être une fin en soi. A l’inverse, les animaux, dénués de conscience ont le statut de chose, et c’est pourquoi ils sont utilisés comme des moyens, si nous leur devons des égards, nous pouvons aussi les utiliser, les consommer, les échanger ou les vendre. Enfin tout comme les choses, produites par l’action de la nature ou fabriquées par l’homme, les animaux sont déterminés quand l’homme aspire à la liberté.
Conclusion :
On ne peut pas affirmer le caractère exceptionnel de l’être humain par des critères qui le distinguent des autres êtres vivants. L’homme appartient à la nature. Mais il doit être considéré d’une autre manière que ces autres êtres dans la mesure où il connait et maitrise la nature et est le seul à posséder cette faculté réflexive sur ses savoirs et ses pouvoirs : la conscience. Cette faculté particulière permet à l’homme de savoir qu’il connait la nature, de savoir qu’il la maitrise. C’est la caractéristique d’un être conscient qui le met « à part » dans la nature, capable avons nous dit du meilleur comme du pire. A lui de « savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir » comme l’affirmait A. Comte. L’homme peut en effet prendre conscience de la fragilité de la nature, comme de sa propre fragilité au sein de la nature.
Textes à l’appui :
« Je pose en principe un fait peu contestable: que l’homme est l’animal qui n’accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie. Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un monde nouveau, le monde humain. L’homme parallèlement se nie lui-même, il s’éduque, il refuse par exemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l’animal n’apporte pas de réserve. Il est nécessaire encore d’accorder que les deux négations que, d’une part, l’homme fait du monde donné et, d’autre part, de sa propre animalité, sont liées. Il ne nous appartient pas de donner une priorité à l’une ou à l’autre, de chercher si l’éducation (qui apparaît sous la forme des interdits religieux) est la conséquence du travail, ou le travail la conséquence d’une mutation morale. Mais en tant qu’il y a homme, il y a d’une part travail et de l’autre négation par interdits de l’animalité de l’homme. » Georges Bataille, L’érotisme, 10/18
« On pose la question de savoir si l’homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n’est ni l’un ni l’autre, car l’homme par nature n’est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s’élève jusqu’aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu’il contient en lui-même à l’origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d’un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé. Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c’est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu’il puisse être innocent s’il est sans passion.
La plupart des vices naissent de ce que l’état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu’homme est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux. » Kant
«
« Mais, quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l’homme et de l’animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation, c’est la faculté de se perfectionner; faculté qui, à l’aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l’espèce que dans l’individu, au lieu qu’un animal est, au bout de quelques mois, ce qu’il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans, ce qu’elle était la première année de ces mille ans. Pourquoi l’homme seul est-il sujet à devenir imbécile? N’est-ce point qu’il retourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la bête, qui n’a rien acquis et qui n’a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l’homme, reperdant par la vieillesse ou d’autres accidents, tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même? Il serait triste pour nous d’être forcés de convenir que cette faculté distinctive, et presque illimitée, est la source de tous les malheurs de l’homme; que c’est elle qui le tire, à force de temps, de cette condition originaire, dans laquelle il coulerait des jours tranquilles et innocents; que c’est elle, qui faisant éclore avec les siècles
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