Art Applique

, 1923 ; Urbanisme, 1924). Il met en oeuvre ses théories dans plusieurs chantiers, alliant toujours l'esthétique à la fonctionnalité. Dès 1928, Le Corbusier prend part aux Congrès internationaux d'architecture moderne. Dans la Charte d'Athènes, il présente ses conceptions de l'architecture liée à la vie sociale et quotidienne urbaine. Au lendemain de la guerre, il propose ses "Unités d'habitation" et réalise la Cité radieuse de Marseille. Grand théoricien, il poursuit ses publications avec le Modulor (1950), présentation de l'architecture moderne. L'année suivante, il se rend en Indes pour réaliser de nombreux établissement de Chandigarh (le Capitole, le palais de justice, le Secrétariat et le Palais des Assemblées). Grand architecte urbaniste moderne, le Corbusier marque profondément le XXe siècle.

3

L'architecture d’après guerre :

L'un des programmes de construction les plus importants de l'histoire s'est déployé au cours des quatre dernières décennies. Le monde a été littéralement remodelé, suite au ravages de la Deuxième Guerre mondiale. D'un point de vue architectural, une seule solution paraissait satisfaisante : reprendre les grandes lignes du mouvement moderne international d'avant guerre. Le modernisme avait proposé de nouveaux procédés de construction « scientifique ». Son intérêt principal résidait dans la production en masse et en série, les procédés industriels et la préfabrication. De nouveaux projets de logements à grande échelle, des écoles, des hôpitaux, des bureaux apparues partout. Des villes nouvelles surgirent. On assista au développement d'un marché privé pour le réaménagement du centre ville dans les pays occidentaux. Cependant, les projets s'avérant complexes, l'architecture devint une activité d'équipe. Ses espoirs reposaient toujours sur ceux qu'on appellera les pionniers de l'architecture moderne : Gropius, Mendelsonh, Mies van der rohe et le Corbusier.

4

Au milieu des années 50, un conflit idéologique de générations se produisit au sein de CIAM, organisation de coordination du mouvement moderne. Un groupe d'architectes plus jeunes reprochait aux anciens moderniste d'êtres trop doctrinaires et de concevoir l'architecture de façon trop impersonnelle et rigide. C'est ainsi que les CIAM furent supplantés par la Team 10 qui comprenait Aldo van Eyck, Georges Candilis, Ralph Erskine, Reima Pietila et Alison et Peter Smithson . Ces derniers se préoccupaient vivement de l'aspect social de l'architecture, des questions d'identité dans la construction et de ce qu'on appelait le nouveau brutalisme. Ce terme semble être issu de deux sources principales : d'une part, de l'usage par le Corbusier du « béton brut » à l'aspect rude, et d'autres part de la mise en évidence des gaines techniques et des matériaux caractérisant, par exemple, les nouveaux bâtiments scolaires de Hunstanton à Norfolk, monument-clé réalisé en 1957 par les Smithson . Le terme s'applique aussi souvent au béton brut sans ornement de certains édifices comme le complexe de la Banque du Sud à Londres. Une autre caractéristique de la nouvelle époque était la « forme libre » adoptée par le Corbusier pour la chapelle de Romchamp, dont l'originalité surprit même les jeunes révolutionnaires. Il s'ensuivit une foule de compositions architecturales libres, depuis le terminal de tWA à l'aéroport de New-York, par Saarinen et l'Opéra d'Utzon à Sydney, jusqu'aux bâtiments de la HMB à Amsterdam créés par Ton Albert.

5

Le centre Pompidou à Paris, de Piano et Rogers, était une percée dans une autre direction. En tant que musée, il fallait le considérer comme une « machine » culturelle. Ce fut l'un des principaux essais du nouveau style High-tech qui prenait ses racines dans les idées, nourries de science-fiction, du groupe d'architectes britanniques Archigram. Génie civil ou High-tech, cette architecture perpétue la tradition moderniste du simple abri fonctionnel tout en y ajoutant des gaine extérieures et des équipements techniques apparents, dans le style du Lloyds Building à Londres, réalisé aussi par Richard Rogers.

6

7

Analyse d'une œuvre majeure :

De 1945 à 1952, Le Corbusier construit la Cité radieuse de Marseille, un immeuble d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis (en forme de piétements évasés à l'aspect rugueux), qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité en créant un village vertical, composé de 360 appartements en duplex distribués par des rues intérieures.

Édifiée entre 1945 et 1952, située sur le boulevard Michelet de Marseille, près du Stade Vélodrome, cet immeuble est l'une des cinq unités d'habitation construites par Le Corbusier au cours