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Bonheur

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3. Il ne faut pas chercher le bonheur mais s’en rendre digne (Kant) 22

4. Il faut être juste (Platon) 23

5. Un exemple célèbre : Antigone 24

B. Bonheur et politique 25

1. Le bonheur doit être le but de la politique 25

2. Le bonheur ne doit pas être le seul but de la politique 25

C. La question de fait 26

1. De fait, le bonheur est le but de la vie 26

2. Qui veut être un imbécile heureux, un porc satisfait ? 27

3. Le bonheur n’est jamais le but de la vie 27

V. Bonheur et technique 28

A. La technique peut mener au bonheur (Descartes) 28

B. La technique nous éloigne du bonheur (Rousseau) 29

Conclusion (Freud) 30

Annexe 32

Quelques idées supplémentaires 32

Sois prêt à te suicider 32

Le monde n’est pas un panorama 32

Illustrations et références 32

La pilule du bonheur 33

Citations 33

Quelques lectures… 33

Questions et sujets 33

Questions d’auto-évaluation 33

Sujets de dissertation 33

Introduction

La difficulté à définir le bonheur (Kant)

Selon Kant, le bonheur ne peut pas être défini : nous ne pouvons dire avec certitude ce qui nous rendra heureux car pour cela il nous faudrait une connaissance absolue de nous-mêmes et du monde. Le bonheur n’est pas un idéal de la raison mais un idéal de l’imagination :

[L]e concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. (…) [I]l est impossible qu’un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu’on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d’envie, que de pièces ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d’une manière d’autant plus terrible les maux qui jusqu’à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables, ou bien que charger de plus de besoins encore ses désirs qu’il a déjà bien assez de peine à satisfaire. Veut-il une longue vie ? Qui lui répond que ce ne serait pas une longue souffrance ? Veut-il du moins la santé ? Que de fois l’indisposition du corps a détourné d’excès où aurait fait tomber une santé parfaite, etc. ! Bref, il est incapable de déterminer avec une entière certitude d’après quelque principe ce qui le rendrait véritablement heureux : pour cela il lui faudrait l’omniscience. On ne peut donc pas agir, pour être heureux, d’après des principes déterminés, mais seulement d’après des conseils empiriques, qui recommandent, par exemple, un régime sévère, l’économie, la politesse, la réserve, etc., toutes choses qui, selon les enseignements de l’expérience, contribuent en thèse générale pour la plus grande part au bien-être. Il suit de là que les impératifs de la prudence, à parler exactement, ne peuvent commander en rien, c’est-à-dire représenter des actions d’une manière objective comme pratiquement nécessaires, qu’il faut les tenir plutôt pour des conseils (consilia) que pour des commandements (proecepta) de la raison ; le problème qui consiste à déterminer d’une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d’un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble ; il n’y a donc pas à cet égard d’impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination.

Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. Victor Delbos, 2e section, p. 90-91

Le bonheur est-il concret ou abstrait ?

Le bonheur peut être conçu de deux manières différentes : ou bien comme un sentiment concret, ou bien comme une idée abstraite. Dans le premier cas, le bonheur serait donc un vécu, un ressenti, une sorte de plaisir : il s’éprouverait. Dans le second cas, le bonheur ne s’éprouverait pas dans l’instant, il consisterait plutôt en un jugement porté après coup, a posteriori, sur sa vie.

Si le bonheur est un jugement, on peut encore le concevoir de plusieurs façons : (1) d’abord, comme un jugement visant à estimer si nous avons été bien ou mal « lotis », si nous pouvons ou non nous « estimer heureux », c’est-à-dire si nous avons eu ou non de la chance. Cela rappelle d’ailleurs l’étymologie du mot « bonheur » (bon heur, bonne chance : « heur » veut dire « chance » en vieux français, et encore aujourd’hui dans l’expression avoir l’heur de : « je n’ai pas l’heur de lui plaire ») et certaines expressions (au petit bonheur, par bonheur). C’est en ce sens qu’on se jugera heureux, par exemple, si on est sorti vivant d’un accident d’avion, même si on est handicapé à vie, même si on souffre physiquement (et qu’on ne saurait donc être heureux au sens d’un vécu, d’un sentiment).

(2) On peut aussi penser que le bonheur est un jugement parce que toute sensation est douloureuse : seuls la douleur et le malheur s’éprouveraient, le bonheur, au contraire, ne serait rien de positif, il ne désignerait que l’absence de malheur ou de douleur. C’est par exemple la conception de Schopenhauer.

(3) Enfin, le bonheur sera encore un jugement si on le conçoit non comme un plaisir mais comme le contentement ou la satisfaction d’avoir bien agi : là encore il s’agit d’un jugement sur notre passé. Ainsi, selon les Stoïciens, le bonheur se réduit à la vertu : l’homme vertueux, qui agit bien, est heureux. Il ne s’agit pas ici d’une sensation (la conception stoïcienne du bonheur vise précisément à montrer qu’on peut être heureux dans la souffrance) mais au contraire d’un jugement sur notre action passée, sur son caractère vertueux, sur la capacité que nous avons eue à maîtriser nos penchants et nos désirs et à faire le bien.

On voit que la distinction entre vécu et jugement coïncide avec la distinction entre abstrait et concret, et aussi avec la distinction entre relatif et absolu : plus précisément, si le bonheur est vécu, c’est quelque chose de donné, d’absolu au sens où ça ne dépend de rien d’autre ; en revanche, si notre bonheur est un jugement qui compare notre sort à celui des autres ou à un sort moyen (ce qu’il était raisonnablement permis d’espérer), alors le bonheur provient d’une comparaison : c’est un « être de comparaison », il est relatif.

Résumons tout cela dans un tableau :

|Bonheur |

|vécu |jugement |

|concret |abstrait |

|absolu |relatif |

| |juger que nous avons eu de la |juger que nous ne souffrons plus |juger que nous avons bien agi |

| |chance | | |

|bonheur = |bonheur = |bonheur = |bonheur = contentement, vertu |

|bien-être, plaisir |chance |absence de malheur | |

|Est heureux en ce sens celui qui |Est heureux en ce sens celui qui |Est heureux en ce sens celui qui |Est heureux en ce sens celui qui,|

|savoure un état de bien-être. |est rescapé d’un accident, même |a cessé de souffrir : par exemple|malgré les maux, a bonne |

|Ex : Adam et Eve au jardin |s’il souffre. |le convalescent qui sort d’une |conscience car il est sûr d’avoir|

|d’Eden,

...

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