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Comment evolue le design ?

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nièle VERGONNIER Présidente du C.A.U.E de l’Aveyron

DESIDERATA DESIGN

des objets designés

Notre vie est design mais nous ne le savons pas. Du fauteuil à l’automobile, en passant par la tasse à café le DESIGN est partout. Chaque époque, chaque courant, chaque culture réinvente sa définition du design. Ainsi les artistes, les architectes, les designers apportent-ils leur sens de l’innovation au développement industriel et commercial de notre société. En s’associant à la boutique CACTUS et au C.A.U.E., la Mission départementale de la culture a voulu proposer une relecture des rapports entre arts appliqués et arts plastiques, poser la question de l’art utilitaire et de la notion d’art. Voilà pourquoi, aujourd’hui, la galerie Sainte-Catherine, lieu de connaissance et espace de confrontation change d’atmosphère et présente une exposition « DESIDERATA DESIGN » mettant ainsi en relation l’art, l’architecture, la culture et le mode de vie. De grands designers y sont à l’honneur à travers des pièces de collections particulières et de maisons prestigieuses. Toute personne sensible au lien qui existe entre mode de vie, esthétique, matière, ligne, confort et bien-être retrouvera dans cette exposition le design qui modèle sa vie.

René QUATREFAGES

Président de la Mission départementale de la culture

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prologue

« L’obscur acharnement des hommes pour recréer le monde n’est pas vain parce que rien ne redevient présence au-delà de la mort, à l’exception des formes recréées. »

André Malraux, La création artistique

Il n’existe probablement pas une histoire du design, mais plutôt des histoires de design. A travers cet ouvrage, nous voulons donner à lire notre petite histoire du design non exhaustive mais que nous souhaitons pédagogique, qui insufflerait quelques pistes quant à l’émergence du design et ce, notamment à travers le travail de l’architecte.

définition du Robert culturel 2005 design : ◊ nom masculin et adjectif. 1959, emprunté à l’anglais design, d’abord « plan d’un ouvrage d’art » (XVIIèmesiècle), puis aux Etats-Unis « conception décorative étendue aux objets utilitaires ». L’anglais « design » vient du français dessein, à la fois « dessin » et « but, projet » (jusqu’au XVIIème siècle). Le mot s’est répandu en France vers 1965. Les francisations dessin et désigne ont échoué. ◊ esthétique industrielle appliquée à la recherche de formes nouvelles et adaptées à leur fonction (pour les objets utilitaires, les meubles, l’artisanat en général), stylisme. Remplacé par souci de respect de la langue française par les termes d’esthétique industrielle ou stylisme, introduit dans la langue française dans les années soixante. L’Académie française accepte le mot seulement en 1971.

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les racines du design

1850 . 1920 ...

Design, dessin, dessein Très utilisé depuis plus de cinquante ans, « design » à vouloir tout dire, finit par ne plus rien vouloir dire. Fréquemment réduit au design-produit (mobilier, art de la table), alors qu’il concerne bien plus que ces deux champs d’application, le design, dans notre langage commun concerne en effet tous les champs de la création lorsque celle-ci est dédiée à l’industrie. La pratique du design impliquant avant tout une recherche entre le fond et la forme, elle a donc à voir avec l’architecture dont on peut dire qu’elle est une émanation. Car ce sont bien des architectes qui ont été à l’origine du « design ».

« La ménagère et son foyer » articles et dessins de Charlotte Perriand publiés dans la rubrique « La femme et la vie » du journal Vendredi, n° 26, 1er mai 1936

Avant d’être considéré comme un objet de mode, le design fut une réponse à une réflexion sur la manière d’habiter, en réaction à des conceptions historicistes. Il s’agissait de donner forme à des façons nouvelles d’être et d’habiter, d’explorer la piste d’une vision de l’art et de l’industrie qui conditionne le projet social d’un art accessible au plus grand nombre, grâce aux multiples objets quotidiens. Des matériaux tels que l’acier, le contreplaqué, le verre, le béton armé, seront utilisés pour une application aussi bien à l’architecture qu’au mobilier.

Au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, il y a une forte distinction entre le monde de la science et celui des arts. L’artisanat, simple expression d’un savoir-faire de rang inférieur, ne peut rivaliser avec la noblesse accordée à l’art. C’est à cette époque que naît l’idée d’associer aux fonctions, une esthétique de l’objet. Ainsi, en Angleterre, on décompose la création en deux phases : to plan = phase de conception, et design ou dressing = phase finale décorative. Le design est appliqué au processus de production alors qu’au XIXème siècle, il en découle. C’est à cette période que l’on a réalisé que la scission entre le monde de la science et celui des arts n’avait plus de sens. La compétitivité gagnée grâce à la production industrielle a engendré une nouvelle définition ainsi qu’une nouvelle esthétique des objets. Ainsi, tout au long du XXème siècle, le design nous a accompagné s’accordant aux différentes étapes de l’industrialisation, porteur de différentes conceptions, tentant de concilier forme, fonction et signification, pour aujourd’hui se déployer grâce aux possibilités infinies offertes par les nouveaux matériaux. Si le XIXème siècle est souvent considéré comme une époque de confusion et de déclin, il porte en germe les prémisses d’un renouveau. L’utilisation arbitraire de formes empruntées aux styles du passé ne satisfait plus. La mécanisation du travail produit alors des objets manufacturés sans grande qualité, imitant l’artisanat. Les éléments décoratifs standardisés viennent remplacer un véritable travail de création, tant en architecture qu’au niveau des objets. La conception de l’objet ou du bâtiment, est séparée de sa forme. D’un côté l’on conçoit techniquement, de l’autre l’on rajoute un style décoratif. C’est le triomphe du pastiche et de l’éclectisme. « Le besoin de quelque chose de neuf, d’honnête, de moral se fait sentir »

La naissance du design est venu d’un besoin éthique de ne pas séparer la fonction technique de la forme, de chercher dans la technique, les matériaux et l’usage, l’essence de la forme.

Opéra Charles Garnier Paris, 1871-74 Le Grand escalier Voir et être vu, une architecture de représentation, pour une société mondaine : un « pot-pourri » de styles historiques.

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Les précurseurs 1851 L’édification du Crystal Palace par Joseph Paxton à Londres, à l’occasion de la première Exposition mondiale, représente une étape décisive dans ce processus de renouveau. C’est le premier bâtiment entièrement préfabriqué, de fer et de verre, dessiné pour une production à l’échelle industrielle, où toute référence aux styles du passé est abandonnée. Il concrétise une conception nouvelle d’un espace ouvert. Cette Exposition est une manifestation représentative de la production internationale. On y trouve exposés des produits domestiques de styles divers. Bien que la révolution industrielle soit déjà en marche, demeure une forte réticence vis-à-vis des produits de la machine.

Crystal Palace, 1851 dessin de Joseph Paxton le bâtiment est réalisé sur le principe des serres de jardin. 560 m de long 137 m de large

Le mouvement Arts and Crafts

En 1861, William Morris (1834-1896) fonde avec quelques amis, un architecte Philip Webb et des peintres, Edward Burne-Jones et Dante Gabriel Rossetti, une firme « la William Morris and Co ». Artisan, il taille et décore le bois et recommande d’étudier les œuvres anciennes pour apprendre à les comprendre. Il aime la nature, source principale d’inspiration, et la période du Moyen-Âge, déteste l’urbanisation et défend ardemment l’artisanat.

Créer une culture du peuple et pour le peuple

Considérant que l’art doit être fait par le peuple et pour le peuple, il s’oppose vigoureusement aux principes développés lors des grandes expositions. Selon lui, l’industrie produit des objets inutiles et laids et de surcroît onéreux. Avec ses amis artistes, il s’affaire à créer du mobilier, des vitraux, des papiers peints, des tapis, et du chintz où la simplicité s’oppose à la complexité, ou au caractère surchargé des objets fabriqués à cette époque. Morris a une vision un peu nostalgique de la création, défendant l’idée d’une unité d’action et de pensée entre le dessinateur et l’artisanfabricant. Néanmoins, ses idées réformatrices auront un impact décisif sur le mouvement moderne : priorité à l’utilité, à la simplicité et rejet du luxe, obligation morale de produire des objets de qualité, conviction que le design peut et doit être utilisé comme instrument de transformation sociale et d’amélioration du cadre de vie.

Motif de papier peint, William

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