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Commentaire composé La Bohéme d'Arthure Rimbaud

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'étais ton féal » ( ton fidèle serviteur). Avec ce vers, on commence à comprendre le sens de son voyage : il est guidé par l'inspiration, la suit aveuglément. Son évocation « d'amours splendides » au vers 4, peut être interprété de diverses manières : tout d'abord, cela peut être une métaphore qui symbolise la relation du poète avec son inspiration, qu'il rêve de trouver (« j'ai rêvées ») et avec laquelle il souhaite être en harmonie. Mais cela peut aussi symboliser son besoin d'amour car il est seul et n'a que la nature avec lui.

Dans la strophe suivante, Rimbaud accentue encore son image de vagabond en insistant sur la pauvreté de son habillement « mon unique culotte avait un large trou ». Une culotte est déjà un vêtement léger, auquel s'ajoute l'adjectif unique, puis la précision qu'elle comporte une béance considérable; il est pratiquement nu. Le poète se compare au Petit-Poucet qu'il qualifie de « rêveur ». Cette métaphore illustre bien l'image qui se dépeint de lui, car le petit poucet était pauvre, mais rêveur comme un poète. Ce personnage de contes semait des graines pour retrouver son chemin. L'auteur, lui, sème « des rimes », groupe de mots qu'il met en valeur par un rejet. Ceci est bien sur une autre métaphore, le poète s'aidant de ses écrits comme du petit poucet de ses cailloux, pour retrouver sa trace. Il parle aussi de « course », qui nous renvoie encore à un voyage, ou du moins un trajet effectué. « j'égrenais dans ma course / Des rimes » représente un mouvement, qui va vers l'inspiration et le poème achevé. Cela rejoint l'idée de la Muse dont il est le féal : il marche en suivant son inspiration. Ce rêveur solitaire dort à la belle étoile comme le montre la métaphore « Mon auberge était à la Grande Ourse ». Il est parfaitement libre. De plus, Rimbaud semble s'approprier la nature : il emploie à deux reprises des adjectifs possessifs « Mon auberge », « Mes étoiles ». Son rapport avec la nature ressemble à une relation affective; il la qualifie de « doux », puis plus tard évoque des « bons » soirs, au vers 10. Elle est bienveillante et protectrice envers cet orphelin; la Grande Ourse est comparée à une « auberge »(vers 7), la rosée à un « vin de vigueur » (vers 11). « Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou » est une métaphore qui montre l'image du poète qui a accès à ce que les autres ne voient pas, il est supérieur, car il peut entendre le bruissement des étoiles. Le bruit du frou-frou a une connotation légèrement féminine, ce qui renvoit à cette idée de relation avec la nature.

Par ailleurs, on constate un enjambement entre la deuxième et la troisième strophe, qui casse le rythme habituel du sonnet. Le poète est assis « au bord des routes ». Pour commencer, on peut noter que route est au pluriel, c'est-à-dire qu'il a déjà vu plusieurs routes. Son voyage ne vient pas de commencer, comme le montre aussi l'emploi de l'imparfait (qui est utilisé pour une action qui n'est pas définie dans le temps) « je les écoutais », « j'égrenais »... Les soirs de septembre dont il parle renvoient surement à sa fugue, lorsqu'il avait 15 ans, et qui fut un symbole de son rejet de la société, des règles imposées, et de son envie de liberté. Il compare les gouttes de rosées à un « vin de vigueur », ce qui va dans cette idée qu'il préfère la nature aux hommes, car c'est elle qui l'aide à se sentir vigoureux. Le fait qu'il ait des gouttes de rosée sur le front montre encore une fois qu'il dors dehors, les gouttes se déposant pendant la nuit sur sa tête que l'on imagine posée dans l'herbe.

Enfin, la dernière strophe commence elle aussi par un enjambement, la phrase se poursuivant sur 5 vers. Il associe « rimant » à « ces bons soirs de septembre », ce qui peut laisser envisager qu'il écrivait ses poèmes à cette époque, durant sa fugue. Son imagination est particulièrement soudoyée dans ces 3 vers, lorsqu'il parle d' « ombre fantastiques » et qu'il transforme des élastiques de ses chaussures en lyre. Il aime allier le concret et l'abstrait dans tout le poème : patelot et idéal, égrener des rimes, et enfin élastiques et lyre. C'est sa manière d'exprimer sa liberté : il peut jouer comme il le souhaite avec les mots et lier imaginaire et réalité. Il mélange également dans tout le poème un lexique très poétique et un lexique familier : « Muse », « Lyre », « étoiles

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