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Dissertation philosophie suis-je conscient de ce que j'ai conscience d'être ?

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nommera celui-ci « chose pensante » (« res cogitans »): c'est une définition abstraite, négative certes (le « moi » correspond à ce qui n'est pas l'objet de sa conscience), mais il permet de poser l'existence d'un être conscient définissable. Quand je vois un arbre dans la nature, je sais que je ne suis pas cet arbre, car celui-ci est l'objet de ma perception. À défaut pour l'instant d'avoir une connaissance positive de ce que je suis, je sais au moins ce que je ne suis pas, en ayant conscience de moi-même. Ce premier pas nous permet de prouver la possibilité de nous définir, donc d'avoir conscience de ce que nous sommes.

2) Je suis ce que je décide d'être consciemment

Il convient aussi de tenir compte de la liberté d'être ce que nous sommes. Si, comme le pense entre autres Sartre, je suis toujours libre de devenir ce que je veux, cette dite volonté libre ne passe-t-elle pas logiquement par la projection de ce que l'on veut être, donc par la conscience ? Ainsi, je peux avoir conscience de ce que je suis potentiellement. Le postulat de la liberté implique que je suis ce que je veux être, et que ce que je suis se définit par ce que je veux en ma conscience. La conscience que j'ai de moi-même passe alors a priori de l'être. Un individu qui veut entrer dans la Résistance a besoin de courage, mais c'est un courage qu'il acquiert, et qui devient effectivement sien par l'acte d'entrée en Résistance: l'homme en effet ne se demande pas préalablement s'il est assez courageux ou non avant d'accomplir un acte courageux. C'est une fois Résistant qu'il peut avoir conscience de soi-même comme être courageux. Aussi la connaissance de ce que nous sommes passe-t-elle en premier lieu par la volonté d'être tel ou tel chose, et permet la réalisation de cette volonté. Sartre le formulera comme suit: « l'existence précède l'essence »#. Ce qui nous intéresse ici est le fait que l'essence du « moi » dont nous cherchons à avoir connaissance se modélise après et d'après la conscience que nous en avons. Il ne s'agit plus en effet de chercher à connaître un « moi » existant antérieurement à la démarche de connaissance, mais de faire de ce moi ce que nous voulons, par l'intermédiaire de la conscience. En ce sens, il y a correspondance entre ce que j'ai conscience d'être et ce que je suis.

Par conséquent, sous certains aspects, nous sommes ce que nous avons conscience d'être. Ce nonobstant, nous allons maintenant voir que cette conscience de soi est limitée à divers niveaux.

II – QUAND MON ÊTRE ECHAPPE À MA CONSCIENCE

1) L'identité vis-à-vis de l'entourage

Il faut en particulier compter qu'une partie de notre identité consiste en ce que nous existons relativement aux autres. En effet, nous sommes aussi ce que les autres pensent de nous: nous ne nous voyons jamais totalement nous-mêmes de l'extérieur. Si je suis un génie dans un art ou un autre sans le savoir, et que ce génie n'est reconnu qu'après ma mort, je n'ai pas conscience de l'être. Le génie est un exemple de qualité individuelle qui nécessite la reconnaissance de l'autre avant d'être établi. Je ne choisis pas complètement d'être ce que je suis, et les regards que mes semblables portent sur moi (regards qui peuvent être variés, changeants, contradictoires) ne peuvent que faire partie de la façon dont je suis défini, à cause du fait même que mon identité n'est jamais totalement acquise et déterminée. En ce sens, je ne suis pas le seul à faire mon identité, et je ne me réduit jamais exactement à ce que mon propre regard tourné vers moi me dit sur moi-même.

2) La part inconciente de moi-même

Puis, outre la définition de mon identité relative au monde qui m'entoure, il convient de mentionner que des parts de nous-mêmes échappent à notre propre conscience. Il y a d'abord un inconscient physique: par exemple, les muscles à contraction automatiques tels que ceux du cœur sont régis par des impulsions nerveuses indépendantes de l'initiative consciente. Mon cœur est là qui fait partie de mon corps, et cependant je n'ai pas constamment conscience de lui et de son activité. Plus significatif pour le problème de l'identité, il y a encore un inconscient psychique. Pour Sigmund Freud, l'appareil psychique se divise en un « moi », un « sur-moi » et un « ça », ces deux dernières instances étant inconscientes. Certaines de nos impulsions, de nos désirs, de nos répulsions, et par voie de conséquence de ce qui motive nos actes et notre façon d'être et de penser, sont donc d'origine inconsciente et ne peuvent être exhaustivement répertoriée à la lumière du jour. Ainsi, une partie de nous-même échappe à notre conscience: encore une fois, nous ne sommes pas ce que nous avons conscience d'être.

3) Le décalage temporel entre la conscience et son objet

Enfin, nous pouvons approcher la question sous l'angle de vue ontologique. L'existentialiste Jean-Paul Sartre, auquel nous avons déjà fait référence, affirme que quand nous voulons prendre conscience de ce que nous sommes, l'objet de da conscience est toujours passé par rapport au sujet. Autrement formulé, lorsque je suis à moi-même l'objet

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