Histoire Des Arts, La Place De La Seigneurie
Mémoire : Histoire Des Arts, La Place De La Seigneurie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresce (Pérouse). Dans la plupart des cités toscanes, place civique et place épiscopale se confondaient aussi (Volterra, Arezzo, San Gimignano). Trois villes importantes aménagèrent toutefois une place civique indépendante: Bologne, Sienne et Florence.
Jusque-là, la piazza n'était qu'un espace modeste. Ici s'élevait le quartier des Uberti, qui furent à la tête des Gibelins locaux. Aussi la défaite du parti impérial auquel ils étaient liés tombait-elle à pic, puisque les représailles comprenaient la destruction des maisons des exilés.
Parmi les épisodes les plus dramatiques dont cette place fut le témoin figure l’épopée de Jérôme Savonarole (1452-1498). Il y a d’ailleurs une plaque commémorative au sol, sur la place. C’est une plaque ronde en marbre, située à quelques mètres devant la fontaine de Neptune. Elle nous rappelle l’histoire de Jérôme Savonarole, moine dominicain, pendu puis brulé en ce lieu en 1498. Il disait avoir reçu un appel de Dieu, et se devait de supprimé toute perversions sataniques (il perçait, par exemple, la langue des blasphémateurs, torturait les joueurs et chassa plusieurs Médicis), en effet, il tombe dans une démence qui le perdra. Le pape l’excommunie, le peuple se révolte et la sentence finit par tombée. (cf page 18)
1. La loggia dei Lanzi
Un monument symbole.
Sur un dessin d'Orcagna, Benci di Cione et Francesco Talenti édifièrent de 1374 et 1382 la loggia dite "dell'Orcagna". Appelée plus tard Loggia "dei Lanzi" (abréviation du mot Lanzichenecchi (les "lansquenets"), qui désignait les hallebardiers de la garde de Cosme Ier e Médicis), elle abritait les assemblées destinées à ironiser les gonfaloniers et les prieurs. De cette fonction lui est resté le nom de Loggia "dei Priori" qu'on lui attribua également avant le XVIe siècle. Ce fut longtemps le symbole de la démocratie florentine.
L'esprit de mécène des chefs de la commune, puis des Médicis, nous a laissé les statues qui ornent la place et celles de la Loggia des Lanzi. Une superbe galerie en plein air, faite d’arcades de style gothique qui abritent quelques unes des plus célèbres sculptures gréco-romaines au monde. Elle abrite six sculptures antiques très restaurées représentant des prêtresses romaines.
Deux œuvres majeures de l'art maniériste:
- à gauche au premier plan, il y a Persée de Cellini, le Bronze de 1547, chef d'œuvre incontesté de la place. Montrant Persée triomphant de la méduse. Très haute qualité maniériste.
-à droite, au premier plan, il y a l’Enlèvement des sabines, réalisé par Jean de Bologne en 1583.
La loggia de Lanzi
a) Giambologna : L'enlèvement des sabines
1581-1583 ; marbres, hauteur: 410 cm
L'Enlèvement des Sabines de Giambologna nous offre un exemple de l'idéal maniériste de la "figura serpentina", sculpture qui épouse un mouvement en spirale avec plusieurs lignes de torsions, que l'on peut admirer sans toutes ses faces.
Cet artiste flamand (il s'appelait en réalité Jean de Boulogne, 1529-1608) avait longuement étudié à Rome et à Florence les modèles de l'Antiquité et ceux de Michel-Ange. Par la suite, il évolua de plus en plus nettement vers des solutions personnelles qui dépassent de loin le cadre de la sculpture de la Renaissance et anticipent sur des modes d'expression baroque. Au service des Médicis, cet artiste cultiva un art élégant et sensuel (caractéristique de l’inspiration maniériste).
b) Benvenuto Cellini : Persée tenant la tête de Méduse
1545-1554 ; bronze, hauteur : 320 cm (avec le socle)
L'autobiographie qu'à laissée Benvenuto Cellini (1500-1571) suffit à témoigner de la nature excentrique du personnage.
Cosme 1er lui ayant passé commande, en 1545, de la statue de Persée, Cellini prit pour référence Judith de Donatello et le David de Michel-Ange et se fixa pour objectif de dépasser "triplement" ces deux modèles! Toutefois, le travail ne se déroula pas sans quelques revers et incidents dramatiques. De son propre aveu, l'effort fourni pendant les neuf ans de réalisation de cette œuvre mena Cellini au bord de la tombe. Le résultat fait néanmoins partie des chefs-d’œuvre de la sculpture.
Persée, doté d'une musculature d'athlète, est présenté en triomphateur. Il brandit la tête de Méduse, dont le regard changeait en pierre tous ceux qui le croisaient. En effet Persée, fils de Zeus et de Danaé, tua Méduse. La dépouille de la Gorgone gît à ses pieds. Les personnages et les reliefs du socle évoquent le soutien qu'ont apporté à ce héros Minerve et Mercure (original de Bargello).
Giambologna : L'enlèvement des sabines
Benvenuto Cellini : Persée
2. Ensemble de sculptures devant le palazzo Vecchio
a) La fontaine de Neptune
1560-1575 ; marbre et bronze, hauteur: 560 cm
Cette fontaine, la plus grande de la ville, fut construite pour le mariage de François de Médicis avec Jeanne d'Autriche. Un colossal Neptune, dieu de la mer, entouré de divinités marines et de faunes, jaillit des flots (allusion à la nouvelle domination que les Florentins venait de s'assurer sur les mers).
Ammannati (1511-1592) était un architecte de grand talent. Le choix d’un Neptune pour orner la fontaine est une allusion aux efforts de Cosme pour constituer une flotte de galères. Malgré ses efforts, Ammannati ne semble pas avoir assimilé la leçon de puissance que donnaient les personnages de Michel-Ange, à la chapelle Sixtine de Rome, que toute l’Italie admirait.
L'œuvre d'Ammannati, assez maladroite, ne connut pas un grand succès auprès des Florentins. Ils surnommaient ironiquement la sculpture massive du dieu "il Biancone (le Gros blanc), et Michel-Ange se serait écrié, en rimes : "Ammannato, Ammannato, che bel marmo hai rovinato!" (Quel beau marbre tu as gâché!) .
La fontaine de Neptune
b) Statue équestre
) : 1982
Cosme 1er de Médicis, homme d’état : lucide, déterminé, amoureux du pouvoir et dénué de scrupules. Installée en 1537 par l’empereur Charles 15 qui siège à Florence, il fait des Médicis une famille princière entourée alors qu’elle n’était jusqu’alors qu’une famille bourgeoise dirigeant une ville de marchants.
Les trois scènes sculptées sur le socle de la statue rappellent, à celui qui tenterait d’oublier, toute la gloire de ce monarque. Elle représente l’obtention des titres de duc en 1537 des mains de Charles XV puis de grand duc de Toscane en 1569 des mains du pape Pie 5 et enfin, la conquête de Sienne en 1555.
Cosme 1er va mettre toute sa grande énergie au service de sa cité, la révolutionnant littéralement. Il va créer un état monarchique centralisé annihilant ainsi la république ainsi que toutes tentatives de démocraties. A cet effet il fonde le premier corps de fonctionnaire, contenant la vieille aristocratie dans un rôle d’apparat. Il s’équipe d’une armée de 30000 hommes et d’une police secrète, en effet, Cosme 1er de Médicis installe une dictature. Mais qui donnera à Florence et à sa région une vraie prospérité économique. Exploitation intense des carrières, création d’une manufacture de tapisserie et surtout, une stabilité monétaire seront ses grands chantiers économiques. Si Cosme 1er est un monarque soumit à un empereur, il est quand même inspiré par une certaine idée de l’état. C’est l’une des raisons pour lesquelles Ferdinand de Médicis, fils Cadet de Cosme 1er, fait ériger cette statue équestre. Il s’agit de rendre hommage à l’œuvre du père et du même coups, d’asseoir le pouvoir de la famille Médicis sur Florence.
Il est figuré raide et indifférent à sa monture, c’est un style conventionnel , officiel, un style de cour éloigné du courant réaliste du XVe siècle. Jean de Bologne (ou Giambologna) est l’auteur de ce bronze, présenté au public en 1594 (vingt ans après la mort de Cosme 1er) .
Même si cette statue équestre n’est pas l’œuvre la plus caractéristique de l’artiste, elle est une œuvre exceptionnelle par sa technique car ce bronze est fait d’une seule pièce (homme et cheval)
Statue équestre de Cosme 1er
c) Hercule et Cacus
Ce groupe de marbre fut taillé par Baccio Bandinelli (1488-1560 de 1533 à 1534. Il était primitivement destiné à faire pendant au David (chef-d'œuvre de la sculpture de la Renaissance, réalisé par Michel-Ange entre 1501 et 1504, Il mesure 4,34 mètres de hauteur sans le socle et est conservé dans la Galleria dell'Accademia de Florence).
Symbole républicain : commandé par le duc Alexandre de Médicis, Hercule devait symboliser la reprise du pouvoir par les Médicis. Le sculpteur Benvenuto
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