Jacques Prevert
Compte Rendu : Jacques Prevert. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresar le surréalisme une façon singulière de détruire les clichés langagiers et les lieux communs. Il attire, par exemple, l’attention de ses lecteurs sur l’arbitraire du signe. Il use avec brio des contrepèteries, des calembours, des équivoques et des allégories. Il rend hommage en quelque sorte au langage populaire ».
Son anticléricalisme parfois violent, est souvent occulté par le public, au profit de ses thèmes sur l'enfance et la nature. Jacques Prévert naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine (act. Hauts-de-Seine) le 4 février 1900. Il y passe son enfance dans une famille de petits bourgeois dévots aux côtés de son père André Prévert, critique dramatique, qui l'amène souvent au théâtre, et de Suzanne Catusse, sa mère, qui l'initie à la lecture. Il s'ennuie à l'école, et dès 15 ans, après son certificat d'études, il quitte l'école et fait des petits boulots, il travaille notamment au grand magasin "Le Bon Marché". D'abord mobilisé en 1918, son service militaire se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre Yves Tanguy avant d' être envoyé à Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel.
En 1925, il participe au mouvement surréaliste, au sein du groupe de la rue du Château, en fait un logement "collectif" où habitent Marcel Duhamel, Raymond Queneau et Yves Tanguy. Ils y inventent le jeu du cadavre exquis dessiné. Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il est le scénariste et dialoguiste des plus grands films français des années 1935-1945 dont Drôle de drame, Le Quai des brumes, Hôtel du Nord, Le Jour se lève, Les Enfants du paradis de Marcel Carné. En 1932, il écrit des textes pour ce qui sera plus tard le groupe Octobre. Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1933 (Les Feuilles mortes). Il écrit des pièces de théâtre. La publication de son recueil Paroles en 1946 obtient un vif succès. Il entre alors au Collège de 'Pataphysique dont il devient Transcendant Satrape en 1953. (« Le Collège ne prenant pas en compte des transformations aussi peu importantes que le décès, il y demeure président mémorial de la Sous-Commission des Paraphrases. », Lucien Logette, in "La Quinzaine littéraire", n° 945 du 1er mai 2007, page 16).
Sa fille Michèle naît en 1946.
Il épouse Janine Tricotet en 1947.
Le 12 octobre 1948, il tombe d'une porte-fenêtre. Il reste plusieurs jours dans le coma.
A la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts d'Antibes et n'ayant pu trouver le soutien du maire de l'époque pour rester dans cet appartement qu'il aimait beaucoup il quitte Antibes contraint et forcé et sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui avait toujours la cigarette en bouche. Il avait 77 ans.
Il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.
Son style [modifier]
Prévert fait éclater le caractère conventionnel du discours par les jeux de mots. Sa poésie est constamment faite de jeux sur le langage (calembours, inventions burlesques, néologismes, lapsus volontaires…) dont le poète tire des effets comiques inattendus (un humour parfois noir !), des significations doubles ou encore des images insolites.
De même ses poèmes fourmillent de jeux de sons, de combinaisons pour l'oreille (allitérations, rimes et rythmes variés) qui paraissent faciles mais dont Prévert fait un usage savant. Enfin, il ne faut pas négliger les apports du surréalisme dont on retrouve les traces : inventaires, énumérations hétéroclites d'objets et d'individus, additions de substantifs ou d'adjectifs, etc. Il est friand des procédés de l'image, de la métaphore et de la personnification (animal, objet, humain).
Ses principaux jeux de mots
jeu de cortège : développement descriptif, énumération d'objets et/ou d'individus.
équivoque : jeux sur la double signification d'un mot, au sens propre et au sens figuré, sens courant ou sens argotique.
zeugma : procédé qui rattache grammaticalement des termes qui ne se rapportent pas logiquement l'un à l'autre.
calembours : fondé sur une similitude de sons ou de sens.
néologisme : création de nouveaux mots.
mots pris à la lettre : jeux sur le sens premier des mots.
logique de l'absurde : tout ce qui est contraire à la raison.
allitération : répétition de consonnes
rime et rythme : intérieur et extérieur.
aphorismes de fantaisie : maximes et proverbes de son imagination.
La syllepse est la figure de style qu'il utilise avec prédilection : elle consiste à opérer des glissements entre le sens propre et le sens figuré des mots. Par exemple, dans un texte de Paroles, intitulé « La Lessive », Prévert joue avec une expression populaire « laver son linge sale en famille », (qui désigne le fait de garder dans le cercle familial les éventuels « secrets honteux » qu'on peut avoir à cacher) et s'amuse à la prendre au pied de la lettre, en représentant la famille autour d'un baquet, en train de récurer la fille de la maison qui a commis une faute qui sème la zizanie dans le cercle familial.
Bibliographie [modifier]
1946 : Paroles
1946 : Le Cheval de Trois
1946 : Histoires
1947 : Contes pour enfants pas sages
1947 : Le Petit Lion
1950 : Des bêtes
1951 : Spectacle
1951 : Vignettes pour les vignerons
1951 : Grand Bal du printemps
1952 : Lettre des îles Baladar
1952 : Charmes de Londres
1952 : Bim, le petit âne
1952 : Guignol
1953 : Tour de chant
1953 : L’Opéra de lune
1955 : La Pluie et le beau temps
1955 : Lumières d’homme
1963 : Histoires
1966 : Fatras
1973 : Eaux-fortes
Filmographie [modifier]
1932 : Comme une carpe de Claude Heymann, scénario, adaptation et histoire
1932 : L'affaire est dans le sac de Pierre Prévert, scénario et dialogues
1933 : Ciboulette de Claude Autant-Lara, adaptation et dialogues
1933 : Si j'était le Patron de Richard Pottier, scénario
1934 : Le Taxi de minuit de Albert Valentin
1934 : L'Hôtel du libre échange de Marc Allégret
1935 : Un oiseau rare de Richard Pottier
1936 : Moutonnet de René Sti, adaptation et dialogues
1936 : Jenny de Marcel Carné
1936 : Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir, adaptation et dialogues
1937 : 27 rue de la Paix de Richard Pottier, adaptation
1937 : Drôle de drame de Marcel Carné, adaptation et dialogues
1937 : L'Affaire du courrier de Lyon de Claude Autant-Lara et Maurice Lehmann, dialogues
1938 : Ernest le rebelle de Christian-Jaque, dialogues
1938 : Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque, dialogues (non crédité)
1938 : Le Quai des brumes de Marcel Carné, scénario and dialogues
1939 : The Mysterious Mr. Davis de Claude Autant-Lara
1939 : Le jour se lève de Marcel Carné
1941 : Remorques de Jean Grémillon, adaptation et dialogues
1941 : Une femme dans la nuit de Edmond T. Gréville, adaptation et dialogues (non crédité)
1941 : Le Soleil a toujours raison de Pierre Billon, adaptation et dialogues
1942 : Les Visiteurs du soir de Marcel Carné
1943 : Lumière d'été de Jean Grémillon, scénario et dialogues
1943
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