L'Effet Papillon De Xavier De Bayser
Mémoires Gratuits : L'Effet Papillon De Xavier De Bayser. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresites causes produisent de grands effets. C’est le météorologue Edward Lorentz qui a mis en évidence cet effet, en découvrant qu’une infime variation d'’un élément peut progressivement amplifier et porter d'’énormes changements à plus ou moins long terme. Ce principe, appliqué aux sociétés humaines, signifie que des comportements sociaux différents permettraient au monde de retrouver un équilibre compromis par l'exploitation irresponsable des ressources communes, au profit de la course à la croissance à court terme.
Comment alors résoudre la malnutrition, la famine, protéger l’environnement avec des entreprises privées, des investissements socialement responsables ?
Alors que notre société dite « développée » court après sa croissance dans une spirale infernale, elle laisse 60% de la population mondiale au bas de la pyramide de Maslow, c'est à dire, sans pouvoir subvenir à ses besoins vitaux.
Recouvrer le bon sens, agir pour que ces gens puissent se nourrir, puissent regagner la santé et s’éduquer, c’est leur assurer un « devenir d'’homme », c’est leur permettre de devenir les acteurs de leur vie, des acteurs socio-économiques et culturels c'est à dire mettre en œuvre leur « capabilities » selon Amartya Sen, prix Nobel d'’économie 1998. C’est leur permettre « de rentrer la tête haute dans le circuit des échanges internationaux et de provoquer par la-même un formidable appel d'’air pour la croissance mondiale » p.19.
Il faut donc repartir de l’infiniment petit, du micro et non du macro.
En effet, force est de constater que malgré les grands colloques internationaux, malgré les sommes pharaoniques distribuées comme aide aux pays pauvres, les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions, et que le pansement sur la plaie ne soigne toujours pas le mal.
N’y a t-il pas des solutions plus économes et plus efficaces qui, misent en place, provoqueraient un effet papillon solidaire ?
C’est au travers de trois exemples « en sachet » que l’auteur va montrer qu’en accompagnant des entreprises innovantes tant en terme de technologies que de gestion et de projets, il est non seulement possible mais également rentable, d’aider des pays défavorisés.
Premier exemple :
Aucun produit financier n'offre un rendement de 1 à 100, certaines graines le peuvent !
Avec Pierre Moussa, l'ancien président de BNP Paribas, et Jean-Marie Cordier, un ingénieur de l'INRA, Xavier De Bayser lance, en 1994, JTS (Les Semences du Jardin Tropical), une entreprise qui produit des kits de semences de qualité pour les pays de la bande intertropicale ou vivent plus d'’un milliard de personnes sous alimentées.
Les semences sont donc fournies en kit avec outils, bâche pour contenir l’humidité et diminuer de 70 à 75% l’eau nécessaire, prolonger la photosynthèse de 4h ( le jour ne dure que de 12 heures sous ces latitudes et les graines à long radicelles poussent sous des contrées où le jour, en saison, dure 16 heures) et protéger des insectes, un goutte à goutte et surtout une formation et un accompagnement :
les agriculteurs deviennent ainsi de véritables acteurs de leur propre développement par une participation active aux activités de production, transformation et commercialisation plutôt que d'être isolés et dépendant de l'aide pour leur survie.
La première expérience, au Niger en pleine saison sèche donnera, en quelques semaines, « 148 kg de concombres soit un rendement de 100 tonnes à l’hectare alors qu’en culture traditionnelle il n’est que de 35t à l’ha et que d'’autre part ils ne sont pas cultivés à cette saison car ils brûlent ».p.60.
Les jeunes du village sont, alors, venus travailler au jardin, la production a été en partie consommée, l’autre offerte à la famille et le reste vendue au marché apportant des revenus mais également du lien social et de la valorisation de soi.
Les projets à court terme sont financés au moyen de microcrédits remboursés sur 2 à 3 ans, les investissements plus lourds auprès de fonds éthiques.
D'’un jardin, l’histoire est passée à un parc paysan, c'est à dire plusieurs jardins groupés, comme les jardins ouvriers chez nous autrefois et qui ressurgissent quelque peu. Il est donc tout à fait imaginable de voir s’aménager le territoire avec de nouveaux bourgs favorisant aussi la création d'’autres nouveaux métiers. C’est un effet papillon...
JTS est bien une entreprise commerciale à vocation sociale, économique et humanitaire et qui vient faire mentir Voltaire qui disait « qu’on avait trouver en politique le secret de faire mourir de faim ceux qui en cultivant la terre font vivre les autres ».
Le deuxième exemple :
Il s’agit du biochar ou charbon vert.
C’est en analysant les sols le long de l’amazone, la « terra preta » où la terre était très noire, que l’on a redécouvert que depuis très longtemps , les peuples indigènes amendaient les sols de manière simple et ce, pour des millénaires… Il suffit d'’apporter aux sols peu fertiles de la biomasse carbonisée. Ce charbon issu de la pyrolyse de déchets agricoles a pour particularité de séquestré le CO2 et ainsi lutter contre le réchauffement climatique, il stimule la biologie des sols, il augmente la capacité de rétention d'’eau… le biochar est particulièrement adapté aux sols pauvres et soumis à la sécheresse. Son utilisation améliore la production et donc, diminue les manques alimentaires contribuant de surcroit à l’amélioration de la santé des populations. C’est l’ONG, non gouvernementale, PRO NATURA, qui a vu le jour au Brésil en 1986 à l’issu du congrès sur la terre de RIO et dont le siège est aujourd’hui à Paris, qui pose ces installations.
Le PYRO-6F est une unité de production de biochar, pouvant traiter jusqu'à 3.500 tonnes de biomasse par an. C'est un four à pyrolyse qui transforme en continu n'importe quel type résidus agricoles non utilisés et non valorisables comme la paille de blé, de riz, les tiges de cotons, de maïs : chauffée à 500º elle produit du biochar, la vapeur dégagée est réutilisée comme énergie pour réalimenter le four ou est transformée en électricité.
Ce produit naturel a donc pour effet de fertiliser les sols, de réduire l’effet de serre (en enfermant le CO2 dans les sols) qui ce serait produit si les déchets étaient restés à l’abandon ou brûler à l’air libre. Le biochar permet d'’augmenter le rendements des cultures et donc de lutter contre la faim. De plus, il agit contre la déforestation de certaines régions africaines où le bois servant à la cuisine est coupé sans respect des cycles de reproduction entrainant ainsi la désertification. Les femmes doivent alors parcourir des kilomètres quotidiennement afin de trouver le bois nécessaire à la cuisson perdant un temps et une énergie considérable qui pourrait être consacrer à d'’autres activités plus rentables. Le remplacement de ce charbon de bois par du charbon vert, peut permettre d'’envisager la reforestation, qui elle-même retient l’eau, protégeant aussi les cultures. Ainsi le temps consacrer à la quête de bois est-il consacrer à la production des « super potagers » de l’exemple précédent. C’est ainsi que JTS et PRO NATURA travaillent aujourd'hui en collaboration, notamment à Haïti.
Le PYRO6F a été développé au sein de l’ONG PRO-NATURA INTERNATIONAL, qui en a installé plusieurs unités en Afrique. L’ONG n’ayant pas vocation à produire des machines, il fallait trouver le maillon manquant. Aucune banque ne voulant prendre le risque de financer, c’est un groupe de socio-entrepreneurs c'est à dire avec leur fonds propres qui depuis 2009, sous le nom de GREEN CHARCOAL INTERNATIONAL dont le siège est en France, produisent, poursuivent le développement et la commercialisation des 100 000 unités estimées...
Le 3ème exemple :
Il ne s’agit pas là de famine c'est à dire un déficit de nourriture mais de malnutrition, d’une mauvaise qualité de la nourriture et donc de carences en protéines , en vitamine A, en fer, en iode. Ces carences provoquent des affaiblissements immunitaires avec leurs conséquences, des cécités, affectant aussi les capacités intellectuelles. Ces besoins étant les plus importants les 6 premières années de l’enfant, s’ils ne sont pas pourvus, ils sont inaptes à quel qu’enseignement que ce soit les promettant à la pauvreté, et celle-ci à la malnutrition de leurs descendants.
Certaines actions sont déjà en place et les substituts distribués sont onéreux et à l’efficacité minime.
Parallèlement, dans nos contrées, les fourrages donnés à nos animaux sont plus riches que les substituts distribués et notamment dans la luzerne. C’est la plante fourragère la plus cultivée au monde et celle qui contient dans ses feuilles la plus grande quantité des 3 éléments nécessaires aux populations malnutries.
Après des essais d’extraction foliaire de ces protéines, des résultats encourageant par l’ONG anglaise Find Your Feet, plus connue sous le nom de son projet « leaf for life », des feuilles pour la vie, l’expérience artisanale fut interrompue en raison de son coût trop
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