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L'Implication De L4Enfant Dans La Mediation Familiale

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ace de l’enfant :

Nous verrons dans un premier temps comment l’enfant est considéré comme l’instrumentalisation de la discorde des parents à travers l’article d’Agnès van Kote.

Puis, dans un second temps, nous verrons avec un article de Pierre et Alice De Lara extrait de la revue Dialogue, que l’enfant peut avoir un rôle « d’objet transitionnel ».

Enfin, nous terminerons sur un article extrait d’une revue québécoise traitant de l’implication de l’enfant dans le processus de médiation de façon théorique et de façon pratique.

1) L’enfant : l’instrumentalisation du conflit parentale

La famille est le premier lieu de socialisation de l’enfant. À travers ses relations familiales, l’enfant construit son rapport à l’autre et son rapport au monde. Ainsi, la famille permet la construction du lien social. « Elle est aussi le lieu où se constitue l’intégrité physique et psychique de l’enfant, le creuset de son développement futur. C’est enfin un lieu de transmission intergénérationnelle. »

Les changements qu’engendrent la séparation de ses parents, la mise en place d’une nouvelle configuration familiale avec l’introduction de nouveaux acteurs (nouveau compagnon/compagne, beaux-parents, quasi-frère/sœur…) l’enfant peut se retrouver perdu. Il a besoin d’être bien informé de ces changements et de leurs conséquences sur son organisation quotidienne et son lieu de vie, d’être assuré de la sécurité affective de ses parents et d’être préservé dans une place et un rôle d’enfant bien identifié. Il a aussi besoin d’être rassuré durant cette période de crise.

Selon l’auteure, l’enfant se retrouve au cœur de tensions inter-parental. Il devient ce qu’elle appelle ‘l’instrument de leur conflit » c'est-à-dire l’objet de leurs tensions. Il est sensible à ce qui se passe entre ses parents et est très éprouvé émotionnellement et verbalement. Il devient vulnérable et fragile lorsque l’un d’eux s’attaque à l’autre. Il est parfois amené à prendre une place d’adulte pour apporter du réconfort à l’un de ses parents qui se sent fragilisé dans cette « guerre parentale”. Il perd par conséquent sa place d’enfant accumulant par la suite, “des difficultés ou une suradaptation scolaire, d’un isolement relationnel, des passages à l’acte, des ruptures de liens et une fragilité, demain, dans la construction de son couple et de sa propre famille.”

L’audition de l’enfant en médiation est souvent l’objet d’une décision judiciaire dans le but d’avoir son avis avant que le juge prenne sa décision. Il est alors pris en charge individuellement.

Sa présence en médiation familiale a longtemps été symbolique. Bien qu’il soit au centre des débats parentaux, le médiateur va faire passer les intérêts de l’enfant au premier plan pour ne plus qu’il soit instrumentalisé. Pour cela, l’auteure propose plusieurs pratiques comme informer l’enfant des décisions prises lors des séances de médiation et donner une place symbolique en médiation. Ainsi, il est maintenu à distance de la médiation mais reste informé des prises de décisions le concernant.

Agnès Von Kote montre à travers cet article comment l’enfant peut devenir l’objet de l’animosité de ses parents lors de leur séparation en utilisant la notion d’instrumentalisation. Mais il peut, selon Pierre et Alice de Lara, être « l’objet transitonnel » qui pourront permettre à ses parents d’ouvrir un espace de dialogue en médiation.

2) L’enfant comme objet transitionnel

Le psychanalyste anglais D.W. Winnicott a inventé en 1951 le concept d’ « objet transitionnel » qu’il définie comme un objet matériel qui a pour l’enfant, une valeur préférentielle, qui lui permet d’effectuer la transition entre la première relation orale à la mère et la véritable relation objectale.

« Un objet est transitionnel parce qu’il marque le passage chez l’enfant d’un état où il est uni au corps de la mère à un état où il peut reconnaître la mère comme différente de lui et s’en séparer : il y a là une transition « de la relation fusionnelle (non-moi) vers une symbolisation de la réalité objectale (moi) » ». La relation à l’objet transitionnel se situe donc à mi-chemin entre le subjectif et l’objectif. Il permet ainsi à l’enfant de se séparer de sa mère ;

Ce concept est repris par Alice De Lara pour qui l’enfant pourrait être au moment de la rupture « objet » qui permettra au couple de se séparer. Il serait celui par qui le surinvestissement de chacun des parents à son sujet permettrait à chacun des parents d’accepter de mieux vivre l’échec de leur couple et de transférer leur plaisir sur l’enfant. Il y aurait là un comportement régressif. La rupture, on ne s’y prépare pas, chacun ayant la sensation d’une perte existentielle, du fait de l’éloignement de l’autre. « Perte de sa moitié » dénégation de l’image de soi.

Pour combler ce manque, ce vide, l’enfant fruit de la relation conjugale, se voit surinvesti d’une fonction de transition. Il est « l’objet transitionnel »du processus de médiation, le lieu d’expression des conflits, facteur de liaison et de « déliaison du couple conjugal ». Ce parallèle entre l’objet transitionnel et la place de l’enfant permet d’établir le travail de séparation entre ex-conjoints et un travail de restructuration de la parentalité. Ceci se réalise à partir de l’enfant, tout comme l’enfant se sépare de la mère par l’intermédiaire de cet objet primordial. En effet, faute d’un travail de deuil de ce couple « défunt », les parents utilisent l’enfant pour continuer d’atteindre l’autre. Leur animosité passe par le chantage affectif et dénature la place de l’enfant qui devient l’objet de leur conflit.

La médiation familiale est un espace de parole qui s’appuie sur l’enfant et qui, maîtrisé par la présence active du médiateur, ouvre un «espace transitionnel » où le conflit fait place à la négociation dans lequel s’inscrit le passage du fantasme à la réalité. En effet, « si l’enfant est le lieu d’expression des conflits, du fait de l’importance affective qu’il a pour chacun de ses parents, de la trace qu’il perpétue de leur couple, il est aussi porteur de la nécessité dans laquelle ils sont de dépasser ces positions conflictuelles pour assumer, la psyché commune du couple conjugal étant restaurée, leur statut de père et de mère devant exercer en commun l’autorité parentale. »

Nous avons vu le rôle de l’enfant lors de la séparation des parents comme instrumentalisation, mais d’un autre coté, il peut avoir un rôle transitionnel lors de la médiation et permettre ainsi aux parents d’avoir un terrain d’entente. Mais qu’en est-il de son implication dans le processus de médiation ?

3) L’implication de l’enfant dans la médiation

La séparation parentale représente une période de transition et de réorganisation pour la famille. La médiation familiale est une option permettant à la famille de mieux résoudre cette crise en aidant les parents à trouver des solutions adaptées pour la prise en charge de l’enfant et la réorganisation de la vie familiale. Le but étant de favoriser une meilleure adaptation de l’enfant à la suite de la séparation de ses parents.

Bien que la médiation soit reconnue comme une des solutions favorables aux intérêts de la famille, la question de l’implication de l’enfant dans ce processus reste toutefois controversée. En effet, celle-ci soulève de nombreuses questions : « existe-t-il un lieu de parole pour l’enfant en médiation ? Si oui, comment et dans quelles circonstances doit-on impliquer l’enfant ? Quel poids décisionnel doit-on accorder à ses propos ? Existe-t-il des risques à le rencontrer ? Quels sont les pièges à éviter ? Quelles sont les opinions et réserves des médiateurs sur cette question ? Qu’en est-il de leur pratique ? »

Les auteurs de l’article vont tenter de répondre à ces questions en se basant dans un premier temps sur les écrits traitant le sujet depuis 1980. Puis dans un second temps, en s’intéressant à la pratique des médiateurs du Service de Médiation à la Famille situé à Montréal.

Leurs recherchent théoriques montrent que lors de la séparation des parents, il y a un manque de communication sur les motifs et les conséquences qu’entraine cette rupture. Cela s’explique par le manque de disponibilité des parents qui pensent souvent connaitre les sentiments et les besoins de leurs enfants. En effet, parfois trop centrés sur leur séparation, ils ont du mal à distinguer les réels besoins de l’enfant des leurs. De plus, dans certains cas, ils existent des conflits inter-parentaux où l’un des deux conjoints ressent du mépris pour l’autre, ce qui empêche bien souvent d’établir une collaboration parentale pour agir dans le bien être de l’enfant. La présence d’un médiateur aide donc les parents à se concentrer sur l’enfant et sur leurs nouveaux rôles parentaux. Des auteurs démontrent que leur d’un divorce, le médiateur représente une sorte de confident à qui il dévoile ses sentiments.

La question de l’implication de l’enfant pour connaître ses besoins en médiation est donc centrale. D’après les auteurs de l’article, des observations indiquent que cette implication dépend des pratiques du médiateur. En effet, selon Saposnek décrit

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