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L'Électeur Est-Il Rationnel ? Introduction Dans Le Contexte Des Transformations Des Systèmes De Valeurs (Individualisme, Post-Matérialisme, Sécularisation Religieuse) Expérimentées Un Peu Partout Dans Le Monde

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pporte que peu de choses (la satisfaction du devoir accompli). Le gain de la participation électorale est mesuré dans le modèle de Downs par la soustraction du bénéfice (B) qu'un individu en retire (multiplié par la probabilité de faire basculer en sa faveur l'élection, p) et du coût de cette participation (C) = pB-C. Or comme p est proche de 0, pB l'est aussi et le coût est toujours supérieur au bénéfice. Un individu rationnel devrait donc toujours s'abstenir !

• Or les électeurs votent ("paradoxe du votant") c'est donc que les bénéfices retirés de cet acte sont plus importants que les coûts : défendre ses idées, ses convictions, s'opposer à d'autres idées, participer à un acte identitaire fort, etc. On peut penser que B se décompose en une série d'avantages plus ou moins forts, matériels ou symboliques. De même pour expliquer l'orientation du vote (vers la gauche, vers la droite, les extrêmes ou le centre), la théorie de la rationalité offre des développements intéressants : le vote pour tel ou tel candidat serait le fruit d'une série de calculs sur tous les ingrédients de ce candidat (son image, son programme, son parti, son entourage, etc.). Ce qui permet de concevoir l'acte électoral comme un acte économique (Ecole du Public Choice), la rencontre entre une demande (les citoyens) et une offre politique (les politiciens) sur le marché des biens politiques (rôle important du marketing, des médias…).

B/ … qui rencontre les évolutions sociales

• la théorie suppose que les électeurs soient informés, intéressés et compétents. Or les premiers travaux de sociologie électorale soulignent un tout autre profil des électeurs (école de Columbia) : très peu intéressés, peu informés, se déclarant peu compétents sur les questions politiques. Le vote apparaissant alors comme le résultat d'une contrainte sociale forte, d'un déterminisme (on vote comme on pense, on pense comme on est socialement). Or dans la société industrielle, la force des valeurs matérialistes, religieuses et collectives est telle qu'elle suppose effectivement un tel déterminisme politique. L'appartenance sociale et culturelle façonne les identités politiques, en particulier l'identification partisane (Ecole de Michigan) ce qui conduit à une très faible sensibilité des électeurs aux enjeux, à la personnalité des candidats.

• A partir de la fin des années 60, les mutations sociales en cours dans les pays occidentaux qui vont passer les sociétés de l'âge industriel à l'âge post-industriel, et contribuent à modifier les valeurs dominantes, ont un impact sur le profil des électeurs. Plus instruits (mobilisation cognitive), plus capables de comprendre les enjeux, les programmes, les stratégies des politiciens, émergent des électeurs qui apparaissent moins déterminés socialement (voir Ph. Habert. Le nouvel électeur, 1988).

2/ Le nécessaire dépassement de l'approche consumériste :

A/ Des rationalités multiples

• Toutefois il apparaît que l'approche consumériste est insuffisante pour expliquer le comportement électoral dans sa globalité et sa complexité. Bon nombre d'électeurs semblent particulièrement irrationnels, c'est-à-dire n'effectuent pas leur choix en fonction d'un calcul d'ordre économique (d'une procédure sophistiquée). Plusieurs rationalités coexistent en fait : il n'est pas irrationnel de toujours voter pour le même camp politique (car il est très coûteux de se trahir soi-même ou son éducation, ses valeurs…) ; il n'est pas irrationnel de voter communiste puis extrême droite, etc.

• Les processus de choix se font en fait de manière peu sophistiquée, peu informée, sur la base de stéréotypes et de sentiments mais produisent toutefois une forme de rationalité, c'est-à-dire d'évaluation des candidats, des programmes, etc. et d'auto-évaluation (idées, doctrines, attentes…).

B/ L'électeur un être plus raisonnable plus que rationnel

• En fait, même placés dans une situation de relative faiblesse d'information sur la politique (indifférence, intérêt faible), les électeurs développent des capacités de raisonnement (S. Popkin, The Reasonning Voter, 1991).

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