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La Dépendance Albert Memmi

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pitalisé et expérimenta à ce moment là la dépendance. .

LA DEPENDANCE

Le mot dépendance date de 1339. il vient du mot dépendre, lui-même issu du latin dependere qui signifie « pendre de », d’où « se rattacher à » (dictionnaire Le Petit Robert)

Albert Memmi voit dans la dépendance ni faute ni maladie, simplement un trait constant de la condition humaine.

L’objet de ce livre est de « définir et de situer la dépendance au regard de quelques conduites humaines fondamentales» (p.102)

Le livre est divisé en plusieurs parties, tout d’abord il analyse la dépendance et la dominance, puis le dépendant et son pourvoyeur, ensuite le dépendant et la dépendance et enfin, du bon usage de la dépendance.

Dans la première partie, Albert Memmi nous décrit la dépendance non pas comme une faiblesse ou une pathologie mais comme une caractéristique fondamentale de la vie sociale : les sociétés humaines pourraient être étudiées comme de vastes réseaux de dépendance et de pourvoyance (page 26). La dominance n’est donc qu’un cas particulier de la dépendance, le maître a autant besoin de l’esclave que l’esclave a besoin du maître.

Dans la deuxième partie, Albert Memmi nous donne différentes définitions de la dépendance:

-La domination est l’ensemble des contraintes imposées par le dominant sur le dominé

-La sujétion est l’ensemble des réponses, actives ou passives, du dominé aux agressions du dominant.

-La pourvoyance est ce qui répond à l’attente du dépendant.

-La dépendance est une relation contraignante, plus ou moins acceptée, avec un être, un objet, un groupe ou une institution, réels ou idéels, et qui relève de la satisfaction d’un besoin (page 32).

Dans le premier chapitre intitulé le dépendant et son pourvoyeur, Albert Memmi nous montre l’étroite interdépendance du pourvoyeur et du dépendant ; montrer qu’à partir d’une relation mère enfant, la dépendance s’étend à d’autres objets,

Cet ouvrage est une étude, une réflexion basée sur ses recherches qui ont abouti à la certitude que l’homme est un être dépendant dès sa naissance et que toute sa vie est « une cascade de substituts. Pourtant Albert Memmi ne se donne jamais de réponse sécurisante et définitive, il doute et s’interroge sur la réalité ou le caractère illusoire de ce qu’il croit percevoir ou comprendre. Ce sociologue nous éclaire sur le fondement du lien inter humain à la lumière de la dépendance réciproque, base de la survie.

J’ai trouvé un grand intérêt à cet ouvrage qui traite du lien de dépendance inhérent à la vie, à la condition humaine et permet de faire des liens avec ce que j’ai saisi du fonctionnement de l’humain. Chacun trouve ses propres solutions pour maîtriser le prix de ses dépendances et peut accéder à une certaine autonomie tout en recherchant un objet de pourvoyance symbolique capable de le rassurer.

Une définition de la dépendance me semble d’abord nécessaire.

« la dépendance est une relation contraignante plus ou moins acceptée, avec un être, un objet, un groupe ou une institution, réels ou idéels, et qui relève de la satisfaction d'un besoin ». Albert Memmi.

« la dépendance est un de ces mots « qu'on emploie couramment et avec assurance, comme s'ils correspondaient à des choses bien connues et définies, alors qu'ils ne réveillent en nous que des notions confuses, mélanges indistincts d'impressions vagues, de préjugés et de passions ».Emile durkheim.

Pour Memmi, la dépendance est un modèle d’interprétation du réel, elle induit un sens de notre vie, elle a des conséquences sur nos conduites, elle est contrainte et nécessité. Prendre conscience de ce modèle de dépendance et de pourvoyance nous contraint à nous voir, nous regarder et à tenir compte de cette dépendance.

La question qui s’impose, qui se pose est la question de la liberté. Quelle liberté peut on espérer en acceptant notre dépendance naturelle. Il s’agit plutôt de distinguer liberté d’autonomie. L’autonomie est un fait, la liberté est une ambition, un symbole idéel.

L’Homme est toujours engagé dans des duos qui lui sont nécessaires (domination-sujétion ; dépendance-pourvoyance ) le lien, le sentiment amoureux, l’Amour sont le condensé de tous les drames humains.

La dépendance est la base du lien interhumain…pourquoi ?

Dès sa naissance le petit d’homme est dépendant de l’adulte pour sa survie physique et également psychique. Il a besoin de l’autre. Il a besoin d’autonomie.

La dépendance est une relation trinitaire.

Elle met en jeu le dépendant, le pourvoyeur et l’objet de pourvoyance. .chaque humain cherche et trouve cet objet et son pourvoyeur selon sa propre histoire. Il vient combler un manque, une absence.

La maîtrise de la dépendance c’est la maîtrise de son prix.

L’objet ou l’être de pourvoyance que l’on trouve pour apaiser ce manque peut être plus ou moins nocif et de ce fait plus ou moins économique.

Considérons que l’alcoolique boit pour se nourrir de bien être, l’oralité est rassurante, elle est liée à la relation à l’autre, au corps, elle renvoie au manque….mais cette relation excessive est contraignante et peu économique.

Le patient peut aussi être dépendant du médecin et de ses propres attentes. Ces attentes dont le médecin peut également être dépendant peuvent donc être contraignantes aussi…

La dépendance est liée à la relation, elle-même liée à l’autonomie et elle-même liée à la séparation. Tout être doit un jour se séparer et cela aura un impact sur sa relation à l’autre tout au long de sa vie.

Pour baisser le coût de sa dépendance il est possible de l’aménager à défaut de s’en débarrasser. Le substitut idéal se trouve dans l’imaginaire, c’est la force créatrice de l’homme, il peut créer, il peut sublimer il peut s’adapter et trouver tout au long de sa vie des substituts.

L’Homme est impliqué dans des duos jusqu’à la transformation, la difficulté réside dans le décalage entre l’attente, la demande de l’un et la réponse donnée.

Il y a le dépendant et le pourvoyeur. Ces duos nous constituent et nous donnent des émotions, le drame se trouve dans la différence d’implication, dans l’incapacité de répondre totalement à la demande. L’Homme est tout à la fois dépendant et pourvoyeur selon la période de sa vie et ses rencontres.

Ce sont ses premières dépendances qui détermineront son mode de relation. L’enfant est dépendant du parent, toutefois celle-ci est réciproque. L’angoisse du parent de voir s’éloigner son enfant est parfois si forte qu’il peut mettre en place une relation même inconsciente de domination- sujétion à laquelle l’enfant répond par la provocation, la recherche d’autonomie, de limites.

La culture est une des premières dépendances, elle fonde notre structure, elle est essentielle, elle nous donne les outils pour construire notre identité culturelle. Cette identité idéelle mais très efficace nous donne la possibilité d’appartenir à un groupe, de nous reconnaître et d’être reconnu. Elle exorcise les maux sans solution, elle donne des règles ancestrales qui permettent à l’homme de vivre malgré sa condition mortelle et l’incertitude de l’existence.

« La tradition c’est le choix des expériences les meilleures » Aristote.

L’angoisse de devoir rompre avec ses premières dépendances ralentit le processus d’intégration, c’est la difficulté soulevée par ces jeunes issus de l’immigration dans les cités.

La dépendance à un groupe a elle aussi son prix (fusion des idées, des personnes ; pression….) les Hommes sont encore apeurés et se réunissent en clan comme des loups.

La morale c'est-à-dire une universalisation de la justice et de la solidarité, une position depuis laquelle on appartient à l’ « humanité » est le garant de la paix, elle est encore illusion mais c’est un besoin pour l’Homme que de la concevoir.

La pourvoyance

L’Homme est dépendant, le manque le tenaille et toute sa vie il cherche des objets symboliques. La pourvoyance vient combler un manque et peut prendre diverses formes.

L’art est une réponse idéelle à des difficultés réelles ou pas, elle est pour l’artiste la réponse à un besoin, celui de créer et elle nécessite une relation à l’amateur d’art qui vient légitimer l’acte créatif.

Cette relation est un échange, l’artiste donne une pourvoyance aux attentes intemporelles de l’Homme et l’amateur d’art se laisse abuser par besoin de pourvoyance absolue. L’angoisse se résout plus facilement en émotion qu’en idées. Ce duo est facilité par le plaisir qui se donne, l’art divertit les angoisses, ce substitut tente une maîtrise du temps, de la vie.

La culture, la religion sont des pourvoyances, l’appartenance à un groupe c’est se reconnaître au travers de ce groupe, adhérer à des idées, un système de valeurs donné. Cette identité culturelle

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