La Veille Économique Effet De Mode Ou Nécessité Pour Les Entreprises ?

de comparer son savoir faire et de le développer en sachant quel est l’état de la concurrence dans son domaine d’activité ; ainsi que les niveaux d’innovation et de recherche des entités recherche et développement (R&D) concurrentes. Cette « étude » permettra d’évaluer la position au niveau de la recherche, pour savoir s’il faut réorienter ou continuer notre politique de R&D.

De plus elle aide dans le choix d’un projet. En effet il nous faut vendre, prendre des parts du marché, cibler et atteindre une plus grande clientèle ; en se demandant quel produit mettre sur le marché pour séduire le client. Ce produit peut ne pas être inscrit dans la politique de l’entreprise, dans ce cas là on parlera de diversification des activités de l’entreprise.

Ensuite elle améliore les capacités d'innovation de l'entreprise vis-à-vis des évolutions de son environnement et permet de développer dans l'entreprise des comportements novateurs, la créativité, d’où la mise en place d’un nouveau projet d’innovation par ex s’il existe déjà, sur le marché, un produit qui séduit le client. Il faudrait le reprendre pour le modifier, le développer, l’INNOVER. Le rendre plus performant, plus ergonomique, plus efficace et si possible moins cher.

A recentrer ou au contraire diversifier les activités de l’entreprise, en effet si le produit ciblé rentre dans la politique de l’entreprise, alors il faut centrer les activités sur lui pour mieux vendre. En revanche si le produit ne rentre pas dans la politique de l’entreprise mais peut quand même être exploité par l’entreprise, il faudra dans ce cas mettre en place d’autres activités dans le but toujours de vendre.

Enfin la veille technologique permet de savoir si l’on a intérêt à acheter ou à vendre des licences, l’entreprise ne pourrait supporter les frais de recherche et de développement sur le produit ciblé. De plus d’autres sociétés sont déjà bien avancées dans ce domaine et ont préalablement déposé un ou plusieurs brevets sur leurs innovations. Il vaudrait mieux acheter une licence et exploiter les résultats obtenus.

II. Les limites à la veille économique

A. Obstacles

MORIN souligne également que le cycle de vie des technologies est similaire à celui des produits (émergence, croissance, maturité, saturation). Lorsque l’on atteint la saturation, on arrive à la limite et il y a donc impossibilité d’accroître les rendements et l’avantage par cette technologie.

Des obstacles ont été cités :

- l'attitude personnelle face à la veille (par exemple des chercheurs qui admettent mal qu'un autre ait trouvé ce qu'ils cherchent);

- la valorisation de la contribution à la veille : comment le mérite de chacun est-il mis en lumière? il y a tentation de garder ses trouvailles pour soi afin que ce ne soit pas un autre qui s'en attribue le mérite;

- l'exigence d'une certaine dose de créativité ou d'imagination personnelle qui permet de faire des liens non évidents;

- une connaissance suffisante du travail de l'entreprise et du travail des autres;

- des barrières linguistiques (fréquence des articles rédigés en langue anglaise).

L'évaluation est une des difficultés principales, même pour les entreprises où la veille est bien organisée. Les critères restent à trouver pour l'évaluation des personnes, des coûts (autres que directs) et des résultats. En effet aucune comptabilité analytique ne permet de chiffrer les coûts de la veille. Cependant une évaluation approximative des coûts « directs » peut être établie (elle comptabilise les salaires du personnel affecté à la veille, les abonnements, les achats de documentation ou d'études, le recours à des prestataires extérieurs). Néanmoins une évaluation plus juste de ces coûts est possible quand la veille est confiée à une unité distincte, par l'analyse de son budget de fonctionnement.

Même dans la meilleure des hypothèses, il est impossible de comptabiliser le temps consacré par chacun des membres du, ni d'estimer la part des déplacements professionnels qui devrait être imputée à la veille.

Personne n'est évalué directement sur sa performance en « veille ». Certains posent comme hypothèse que les gens performants, innovants, qui obtiennent de bons résultats ont nécessairement une activité de veille continue et satisfaisante

La veille commerciale et concurrentielle (qui relève du marketing ou du service commercial) a tendance à être séparée de la veille technologique (scientifique