Le Handicap, Son Rapport À La Différence Et L'insertion Sportive Avec Les Valides

................................................... 20 Le sport à l’école .............................................................................................................. 20 La Fédération Française Handisport ................................................................................. 21 Le sport en milieu ordinaire ............................................................................................. 22 Des acteurs clés ................................................................................................................ 22

II. Méthodologie pour l'enquête de terrain ........................................................................... 24 III. Analyse critique d’une idée reçue ..................................................................................... 27

1) 2) 3) IV. 1) 2) 3)

Les bénéfices physiques2 .................................................................................................. 27 Les bénéfices psychologiques .......................................................................................... 28 Les bénéfices sociaux ....................................................................................................... 31 L’intégration dans un club valide ................................................................................. 37 Les motivations pour intégrer un club valide ................................................................... 37 Une intégration réussie ? .................................................................................................. 45 Le sport avec les valides pour les personnes handicapées qui ne peuvent accéder aux clubs

ordinaires ................................................................................................................................. 47

CONCLUSION ........................................................................................ 49

BIBLIOGRAPHIE................................................................................... 50

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Introduction

Le sport est un outil récurrent dans les processus d’intégration à destination des personnes en marge de la société : les immigrés, les personnes incarcérées, les personnes délinquantes et même les personnes handicapées. Le DUT Carrières Sociales m’a donné la possibilité d’effectuer ce mémoire sur le sujet de recherche en sciences sociales de mon choix et mon sujet s’est porté sur la prise en compte de la différence et sur l’intégration sportive. Celui-ci me permettra d’approfondir mes connaissances et d’appréhender les enjeux du sport vis-à-vis du handicap afin de m’aider dans l’accomplissement de ma future pratique. Cette recherche part d’un constat que j’ai pu faire lors de mon expérience de stage au sein de l’Institut d’Education Motrice AR MEN, établissement social interne du Centre de Kerpape. Le travail sportif des personnes handicapées m’a impressionné car leur handicap ne les empêche pas de se donner à fond pour réussir et se dépasser. J’ai également remarqué que le sport était très présent au sein de la structure et les professionnels encourageaient vivement les personnes en situation de handicap à pratiquer une activité sportive. Certaines d’entre elles pratiquaient du sport à l’intérieur de la structure (grâce à handisport ou autres) pour de la rééducation, mais aussi pour le loisir, alors que d’autres faisaient du sport en dehors de Kerpape dans des clubs valides. Je me suis alors interrogée sur ce phénomène. Pourquoi ces personnes désiraient pratiquer du sport à l’extérieur de l’institution et plus particulièrement avec les valides ? J’ai voulu comprendre comment la société fonctionne autour du handicap et les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes handicapées qui désirent pratiquer un sport avec des personnes « normales » que je préfère distinguer par « valides ». Grâce à mes recherches j’ai constaté que le sport est un moyen d’accéder au droit d’exercer les mêmes pratiques que les autres. Cependant la personne handicapée se heurte au regard des autres et aux perceptions négatives liées au handicap. Cela m’interrogeait, pour quelles raisons certaines personnes désirent s’insérer au milieu ordinaire grâce au sport, lieu ou la différence (le handicap physique) est mise en avant plus que nulle part ailleurs. J’ai décidé d’approfondir le sujet et de m’intéresser aux

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enjeux d’insertion par le sport et ainsi faire la part des choses entre idée dominante et constat réel.

Ainsi les personnes en situation de handicap se trouvent face à une différence qui peut poser des difficultés dans leur processus d’insertion comme l’ouverture sur le monde ordinaire, la perception de soi et celles des autres… Le sport est souvent présenté comme un moyen pour s’intégrer, s’épanouir et éviter l’exclusion, cependant est-ce une réalité ? Pourquoi, pour quelles raisons les personnes avec un handicap s’orientent vers le milieu ordinaire alors qu’il existe des dispositifs spécialisés ? L’objectif de ce mémoire est de saisir les motivations des personnes en situation de handicap qui se destinent à la pratique d’un sport avec les valides à en noter les enjeux ainsi qu’à déterminer le rapport entretenu entre leur différence et le stigmate qui s’impose de part la société. En vue de répondre à cette problématique, je commence ce travail de recherche en présentant de quelle manière le handicap est confronté au reste de la société. Cette première partie permet de mettre en lumière la façon dont est perçu le handicap dans notre société, la place que peut occuper une personne handicapée au sein de celle-ci ainsi que la propre image que peut avoir cette personne d’elle-même et son désir d’intégrer le monde des valides. Puis la seconde partie est dédiée à s’interroger sur l’outil « sport » comme moyen d’intégration, sur les motivations des individus porteurs d’un handicap à s’y orienter et enfin à tenter d’analyser les entretiens des personnes interrogées qui ont permis de répondre à ces interrogations.

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PREMIERE PARTIE

Le handicap face à la société

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I. Le handicap comme une différence

Cette première partie traite du handicap et de la façon dont il est perçu. Le regard que l’on porte sur cette différence est issue de l’histoire et des valeurs et normes que véhicule notre société. Jusqu’au XIXème siècle, période des travaux de Désiré Magloire Bourneville, les personnes qu’on nomme handicapées aujourd’hui étaient considérées comme idiots (handicapés moteurs, mentaux, aveugles, sourds et muets…) et incurables. Bourneville croyait que ces individus étaient curables et qu’on pouvait les sortir des asiles de l’époque. Bourneville a été un des fondateurs de l’éducation spécialisée et a été un des premiers à croire en l’insertion des « idiots » dans la société. Mais la société, fondée sur des normes, une culture et des valeurs, a pendant longtemps mis ce qui se différenciait de côté, changer les mentalités n’est donc pas immédiat.

1) Une différence dans une culture de l’identique La France, dans son projet de faire de la nation une unité depuis deux siècles, va obliger les français à communiquer par la langue française, ainsi les cultures et les langues régionales seront perçues comme une entrave à l’unification. La langue Française est donc la langue officielle (Article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958). Dans cette même idée et par l’intermédiaire de l’école républicaine, des valeurs, une langue et une tenue (la blouse, jusqu’en mai 1968) commune seront transmis. Ainsi, jusqu’à peu on a prôné la similitude pour adhérer à une intégration nationale. L’égalité pour chacun se confond avec le fait d’être tous identique. L’expression de la diversité et de la différence est mise à mal. On parle souvent « d’intégration à la française » (Anne Marcellini, 2005, p.24) où il faut adhérer à des valeurs politique et à une culture nationale (une culture homogène). Les sourds ont d’ailleurs longtemps subi cette imposition de l’identique. En effet en vertu d’une éducation oraliste, le congrès international de Milan en 1880 interdit l’usage de la langue des signes. Suite aux échecs de l’apprentissage de la parole, la langue des signes sera autorisée à nouveau seulement en 1991.

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Ainsi pour les personnes qui présentaient des déficiences physiques on a longtemps cherché à guérir ou diminuer le handicap ou la différence. Aussi les nouvelles technologies cherchent à inverser, réduire ou réparer le phénomène montré comme dégradant, ainsi on fait voir les aveugles, on fait entendre les sourds et on fait marcher les paraplégiques. Il est aussi maintenant possible d’éviter leur apparition grâce à la génétique et aux diagnostics prénataux. Cela montre bien que les êtres ne sont pas égaux s’ils sont différents. Pour être égaux il faut correspondre aux valeurs, aux normes sociales et cela passe aussi par les