Le Lac
Dissertations Gratuits : Le Lac. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresdes sons : des tétramètres à la césure marquée (ex : accent sur le « é » de « poussés » v1 ou sur le « ei » de « peine » v5) + nombreux enjambements (effet de rallongement) ex v4, v8, v22 + sonorités peu articulées (nombreuses liquides « l », « r », diphtongues, voyelles nasalisées ( « on », « im », « en…)
* Autre caractéristique du registre lyrique : utilisation d’anaphores(v33) et d’hyperboles (v 2.3, v9, v10,v24, v25…) qui renforcent ce chant mélancolique, cette mélopée.
c) Ce poème développe des thèmes propres au lyrisme :
* le souvenir : passage du présent au passé strophe 1 / strophe 2 + « t’en souvient-il ? » v13 + changement métrique à partir de la 6ème strophe (v21) pour reprendre, de manière nostalgique, les paroles prononcées par l’être aimé dans le passé.
* la condition humaine : l’homme jouet du temps => cf participes passés passifs « poussé » + pronom personnel complément – cod et non sujet de l’action du verbe - (« le temps m’échappe »)…
II – UN POEME ROMANTIQUE :
RAPPEL : romantisme = mouvement littéraire et culturel du XIXème siècle dont vous devez connaître les caractéristiques et les représentants pour la lecture analytique de ce texte (aucun prof ne vous interrogera sur ce texte sans vérifier vos connaissances dans ce domaine… !)
a) La nature = interlocutrice privilégiée de la douleur du poète (= constante de l’écriture romantique)
- Le poète et la femme aimée s’adressent successivement au lac, au temps, à la nuit, aux rochers, à la forêt, bref à la nature qui est à la fois gardienne et témoin de leur amour.
- personnification de la nature : cf termes affectifs désignant la nature : « flots chéris » v6, « flots harmonieux » v16 + cf « ô lac » = interlocuteur privilégié du poète qui le prend à témoin : « Regarde ! » v7 et le tutoie v8, 9,10,11,13,16….
* La nature sert à la fois de cadre au bonheur passé et à la douleur présente mais elle apparaît aussi comme la seule consolation du poète et comme le garant de la permanence de l’amour.
b) Le motif de la fuite du temps :
- expression obsessionnelle du temps : nombreuses indications temporelles (adverbes de temps « toujours »v1, « à peine »v5, « tout à coup »v17, « encore »v29 + noms évoquant le temps « nuit »v2, « jour »v4, 24, 27, « année » v5, « aurore » v31, « soir »v13, « heures »v21, 33….. + métaphore « océan des âges »v2
- personnification du temps : apostrophe au temps v21, (temps = divinité que le poète invoque) + verbes d’action « suspends »v21, « échappe », « fui » v30
- association de thématiques : le temps et l’eau => cf ch lex de l’eau (rivages, jeter l’ancre, écume, onde, flots, cours, port, rive…) : l’eau est associée au temps dans un mouvement irréversible et continu (l’un est le miroir de l’autre). Cf les métaphores assimilant le temps à l’eau v3, 22,26, 35, 36
=> le temps est implacable, l’homme est impuissant face au caractère inexorable de la fuite du temps ; il est aussi l’ennemi de ceux qui s’aiment : il passe trop vite quand on s’aime…d’où une invitation à l’amour qui rappelle le carpe diem horatien v33.34 (avec une assonance en « on » qui martèle le propos.
III – LA CELEBRATION DE LA FEMME AIMEE :
a) à travers son lien avec le paysage :
=> le poème célèbre une femme disparue en montrant son lien avec le paysage : il met en évidence la soumission des éléments naturels à celle-ci. Ainsi le vent, dont la violence est manifeste, l’épargne et l’écume semble se prosterner à « ses pieds adorés ».
b) à travers son caractère énigmatique :
=> rares sont les indications sur cette femme : elle ne possède aucun nom et sa première apparition, avec le pronom personnel « elle » (v6) est énigmatique. Elle n’est pas non plus décrite.
c) à travers le souvenir de ses paroles :
=> le poète se concentre sur sa voix v19 : les termes appréciatifs remplacent les qualificatifs. Les « accents inconnus à la terre » (v17) assimilent cette femme à un ange.
=> le poète transcrit au discours direct les paroles de la femme aimée v 21 à 36 et la métrique choisie les met en valeur. L’alternance des vers mime le mouvement de l’eau : les paroles sont en harmonie avec cette nature qui l’écoute. Le poète livre ainsi les dernières paroles de la disparue, en un hommage vibrant.
=> Lorsqu’elle se met à parler, c’est la nature toute entière qui s’attendrit : les rivages sont « charmés » v18, le flot « attentif » v19, comme le poète l’ était devant elle.
...