Le Liban
Documents Gratuits : Le Liban. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresRomains, les informations qui nous sont parvenues, furent en partie biaisées par les concurrents et parcellaires, véhiculant mystère et image sulfureuse. Il est important de savoir qu'entre éloges et critiques, il faut discerner les jalousies, convoitises et rivalités de l'époque.
Pour les Grecs (de Grèce vivant au Liban), qui utilisèrent les premiers le nom de Phénicie, le territoire s'étendait sur la zone côtière comprise entre le mont Casius au nord et Haïfa au sud. À l'intérieur de cette zone, les cités d'Ougarit (Ras-Shamra), d'Arwad, de Byblos (Jbeil), de Béryte (Beyrouth), de Sidon (Saïda), de Tyr (Sour) et d'Akka, constituaient les fameuses cités-états. La Phénicie occupait alors cette bande côtière, entre la montagne libanaise et la mer Méditerranée. Un espace varié entre sites portuaires, petites plaines ainsi qu'un arrière-pays de montagne, où poussent sapins et cèdres.
Tout au long de leur avancement, les Phéniciens s'installèrent également sur les îles, grandes places stratégiques sur leur chemin d'évolution : la première vraie escale fut basée à Chypre (l'île du cuivre). Les fouilles évoquent une présence phénicienne au moins dès le IXe siècle. Le centre principal fut Kition mais il y eut d'autres comptoirs à Paphos, Tamassos (en) ainsi que dans d'autres villes.
Après Chypre, les marins phéniciens s'aventurèrent dans l'archipel de la mer Égée. Homère mentionne des comptoirs commerciaux, des points d'appui fondés par des marchands. La Crète, l'Eubée et les îles du Dodécanèse semblent avoir conservé certaines des traces de cette présence à l'aube du premier millénaire. Lors de ces premiers échanges les Grecs apprirent à utiliser l'alphabet phénicien qu'ils adaptèrent par la suite à leur propre langue.
On retrouvait les Phéniciens à Malte, (Tas Silg), en Sicile (Motyé), en Sardaigne (Cagliari, Tharros, Nora), Tunisie (Carthage, Thapsus, Hadrumète) pour arriver en Espagne (Cadix, Ibiza) le pays des métaux et des richesses (l'or et l'argent). Les navires phéniciens franchirent aussi les colonnes d'Hercule et allèrent jusqu'en Bretagne et en Cornouaille à la recherche des mines d'étain.
[modifier] De la conquête d'Alexandre à la colonisation romaineDès le IIe et surtout au Ier millénaire av. J.‑C., le Liban phénicien fut menacé par l'expansion des grands empires continentaux qui se succédèrent dans l'Orient ancien : Égypte, Assyrie, Empire néo-babylonien puis Perse achéménide. Avec la conquête par Alexandre le Grand en 333 av. J.-C., le Liban s'ouvre aux influences hellénistiques. Le territoire fut d'abord dominé par l'Égypte des Ptolémées, puis par la dynastie des Séleucides ; la conquête romaine se produisit au Ier siècle av. J.-C.
[modifier] De la naissance du christianisme au Liban médiévalPériode du Ier au VIIe siècle jusqu'à l'arrivée de l'Islam[1]
Progressivement christianisé à partir du IIe siècle, sans que les communautés chrétiennes connussent alors un développement comparable à celles des provinces arabiques (Syrie, Jordanie, Arabie actuelles, voire Yémen)[2], le Liban chrétien, jusque là dépendant de l'empire byzantin, alla se constituer à partir de la conquête arabe musulmane au VIIe siècle , notamment par le retrait dans la montagne libanaise de communautés religieuses hétérodoxes : au Nord, ce furent les chrétiens monothélites chassés de Syrie, les maronites. (À savoir que la montagne a été christianisée au Ve siècle par le disciple de saint Maron Ibrahim l'ascète). La montagne libanaise servit également de refuge à partir du XIe siècle, au Sud, à la communauté musulmane dissidente druze. L'islam arriva au VIIIe siècle en provenance de la péninsule Arabique : il fut véhiculé par les bédouins qui entreprirent de multiples successions de missions religieuses et devint la religion prédominante de toute la péninsule depuis le désert d'Arabie. Le Liban devint dès lors un pays très diversifié sur le plan religieux — ce qui explique qu'il soit devenu un État multiconfessionnel aujourd'hui.
Période du VIIe jusqu'au XIXe siècle
L'islam gagna ainsi le Liban (à l'époque Jabal Loubnan) au VIIIe siècle. Ce furent alors surtout des chiites qui allèrent dominer après plusieurs guerres religieuses à cette époque, alors que les sunnites arrivèrent avec la conquête ottomane au XVIe siècle, s'installant dans certaines villes de la côte Libanaise et ramenant avec eux les habitudes Ottomanes comme la Shisha, les douceurs et le café turc. À noter qu'il n'y avait jamais eu de changement au sein de la religion chrétienne au Liban, les chrétiens gardant leurs prérogatives jusqu'à nos jours. Au VIIe siècle s'installent les Mardaïtes qui seront probablement les ancêtres des maronites libanais[réf. nécessaire]. Les Mardaïtes sont le fer de lance d'une reconquête chrétienne de la Terre Sainte[réf. nécessaire], que les empereurs byzantins feront avorter en signant la paix avec le califat. Les Mardaïtes se détachent alors de l'autorité de Byzance et fondent un état catholique autonome allant d'abord de la Galilée à la vallée de l'Oronte[réf. nécessaire] (soit un peu plus grand que le Liban actuel). Mais les terres reconquises sur les musulmans seront peu à peu abandonnées et le Liban maronite se réduira à la chaîne occidentale du Mont-Liban, entre le Akkar au Nord et Beyrouth au Sud. Les arabes rassemblent d'immenses troupes pour conquérir le nouvel état libanais (plus de 60 000 hommes d'après certains historiens)[réf. nécessaire] tandis qu'en face les Mardaïtes rassemblent 30 000 guerriers.[réf. nécessaire] C'est un choc titanesque pour l'époque : les forces en présence sont plus nombreuses qu'à la bataille de Poitiers. Mais très robustes et très habiles[réf. nécessaire], les Mardaïtes se fondent dans leur montagnes et remportent la victoire sur un ennemi deux fois plus nombreux, après plusieurs années de guerre[réf. nécessaire]. C'est bien probablement l'évènement principal qui a contribué à arrêter l'expansion de l'islam.[réf. nécessaire] Les arabes feront d'autres tentatives pour conquérir le Liban mardaïte mais toutes échoueront[réf. nécessaire]: le Liban ne tombera sous domination islamique qu'après les Croisades. Même les historiens arabes comme Al Baladhuri reconnaissent cette défaite de leurs troupes.
L'islam fut ainsi adopté par différents peuples tout autant en quête de philosophies existentielles que désireux de repousser la domination par l'Empire byzantin de cette région de la péninsule arabique. Toutefois, tant en Irak qu'en Syrie, certains villages chrétiens gardèrent la langue araméenne et leurs habitudes jusqu'à très récemment. Durant cette première période musulmane, l'islam n’était pas imposé. Respectueux des autres croyances religieuses, ainsi que du droit de chacun de disposer comme il l'entendait de sa liberté de religion et de son opinion, c’était l'islam tolérant de la période omeyyade. Cette période s'acheva par le bouleversement provoqué par les Croisades.
Au XIIe siècle, pendant la période des Croisades, le Liban était englobé dans les États latins du Levant : le nord appartenait au Comté de Tripoli et le Sud (avec Tyr, Beyrouth et Sidon) relevait du Royaume de Jérusalem jusqu'en 1291. À cette époque, les maronites apportèrent une aide active aux croisés. Aussi, lors du retour des musulmans à la fin du XIIe siècle, avec
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