Peut-on démontrer que l'homme est libre ?
Compte Rendu : Peut-on démontrer que l'homme est libre ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresi chantent plus qu'ils ne parlent; qui demandent plus qu'ils ne répondent; de ces mots qui font tous les métiers », c'est bien qu'il réside une réelle difficulté, pas seulement dans son existence même, mais aussi dans la possibilité de sa démonstration.
Certains penseurs ont cherché à prouver que l'homme est doté d'une liberté. Ils apportent donc une tentative de démonstration répondant à la question du libre arbitre humain. Au fil des siècles et des idées, des thèses ont été avancé, tentant de définir l'homme comme un être animé de raison qui lui procure une liberté.
Selon Descartes dans les Méditations Cartésiennes, la preuve de l'existence de la liberté réside dans la faculté de l'Homme à choisir, c'est-à-dire dans le fait que ses décisions sont guidées par la volonté et non par un déterminisme extérieur à l'âme. En d'autres termes, l'être humain, à la différence du reste du monde animal, est doté de raison et peut discerner le bien du mal pour faire des choix. D'après le philosophe, ce libre-arbitre est humainement humain et rationnelle (puisque liée à la raison). Par ailleurs, le simple fait que nous puissions choisir, de pouvoir se déterminer librement, agir et penser à travers notre volonté, elle-même attachée à notre esprit, est pour lui la preuve la plus clair et la plus évidente que tout Homme possède un libre-arbitre, c'est-à-dire que l'Homme est libre. C'est alors une évidence absolue, « la liberté de notre volonté se connaît sans preuve par la seule expérience que nous en avons », écrit-il dans ses Principes. Il n'y a donc pas besoin de démonstration. L'esprit n'étant pas mécanique, il n'est pas guidé par la Nature ou tout autre effet extérieur qui pourrait entraver son autonomie et affecter ses choix. En fait, Descartes tente de faire par là une démonstration d'effet à cause : il n'y a d'autres explications à cette possibilité de conscience, de choix, d'idées que la présence d'une liberté dans l'essence même de l'Homme. De la même façon que Descartes, Rousseau fonde sa certitude sur le sentiment intérieur qu'il a d'être libre. Il affirme ainsi dans Julie ou la nouvelle Héloïse qu'« un raisonneur a beau [lui] prouver qu'[il n'est] pas libre, le sentiment intérieur, plus fort que tous ces arguments, les déments sans cesse. » C'est donc cette certitude intérieure qui est, pour Rousseau et Descartes, la preuve la plus évidente de la liberté chez l'homme.
De plus, la liberté s'expérimente à chaque fois que nous faisons des choix. L'homme étant doté de raison, il peut choisir un possibilité ou une autre, après délibération. L'homme n'est donc pas guidé uniquement par les causes naturelle ou le Destin, il prend aussi des décision, c'est-à-dire qu'il peut délibérer. Comme le dit Aristote dans Organon, « l'expérience nous montre, que les choses futures ont leur principe dans la délibération et dans l'action, et que les choses qui n'existent pas toujours en acte renferment la puissance d'être ou de ne pas être indifféremment, ces choses là peuvent aussi bien être et ne pas être, et par suite, arriver ou ne pas arriver. » S'il y a place pour les décision et si l'homme n'est pas guidé par les lois de la Nature, il existe donc une liberté en lui. De la même manière, Saint Thomas d'Aquin défend l'idée selon laquelle l'homme est le seul être animé doté d'une raison, qui lui permet d'agir par le jugement, faculté qui se traduit par le pouvoir de connaître, l'estimation de ce que l'on doit ou ne doit pas faire et l'acte de synthèse. La liberté de l'homme se manifeste donc par la diversité de ses actions, née des choix dictés par la raison. L'auteur conclut d'ailleurs dans le chapitre I de Somme théologique que « par conséquent, il est nécessaire que l'homme soit doué de libre arbitre, du fait même qu'il est doué de raison. »
Puisque l'homme fait expérience de cette liberté, on trouve ici la démonstration la plus évidente pour Descartes ou Rousseau de la présence du libre arbitre en l'homme. Aristote et Saint Thomas d'Aquin en font même une certitude rationnelle, du fait que l'homme n'est pas déterminé comme tout autre animal, qu'il est doté d'une raison qui lui permet de faire des choix, donc d'être libre.
Mais cette certitude de la liberté se confronte également à des limites. En effet, leur démonstration, aussi logique et naturelle qu'elle soit, nous donne avec certitude la présence de la liberté chez l'homme, alors même que d'autres visions du concept pourrait remettre en cause leur justification, comme le fait que l'on puisse douter de son existence réelle qui nous ait uniquement offerte par notre perception, ou encore qu'il est imposer d'expérimenter sensiblement la liberté, ce qui est contraire à la vision empiriste de la connaissance.
En outre, la liberté est un concept qu'il est difficile de saisir, tant elle est imprégner en nous comme une chose naturelle et immuable. Se sentir-il libre implique-t-il qu'on le soit réellement ? Ce sentiment de liberté qui réside en chacun de nous est-il un critère absolu de vérité, ou au contraire n'est-ce qu'une illusion, une tromperie des perception ? On pourrait ainsi douter de son existence réelle. Ainsi, dans l'Éthique, Baruch Spinoza défend l'idée selon laquelle la liberté complète n'existe pas et n'est qu'une illusion, il se pose en détracteur du libre-arbitre. Dans l'ouvrage, il affirme « telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent. » De ce fait, il donne l'exemple d'« un ivrogne [qui] croit dire par un libre décret de son âme ce qu'en suite, revenu à la sobriété, il aurait voulu taire. De même un délirant, un bavard, et bien d'autres de même farine, croient agir par un libre décret de l'âme et non se laisser contraindre ». Il se faire alors de grave illusion sur son sort d'homme libre. Ainsi, et à partir du moment où il réside un doute impossible à écarter, il devient inconcevable d'apporter quelconque preuve sur la liberté humaine. Spinoza donne, pour étayer sa thèse, l'exemple de la pierre dans la Lettre à Schuller. Une pierre qui se met à rouler du fait d'une cause extérieure, et ayant conscience de son mouvement, croira qu'elle continue à rouler de son propre grès. De même, Friedrich Nietzsche rejoint la thèse spinoziste, dans Humain, trop humain, lorsqu'il affirme qu'« aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimons indépendants, sophisme qui montre combien l'homme est orgueilleux et despotique ». En d'autres termes, les deux philosophes s'accordent sur ce fait qu'il est impossible de prouver avec certitude la liberté chez l'homme, du simple fait qu'il est à tout moment possible de douter de son existence réelle.
Selon certains penseurs encore, il est impossible de prouver la liberté puisqu'il nous est impossible de l'expérimenter sensiblement. Cette théorie de l'expérimentation, l'empirisme, soutenue par John Locke et David Hume, définie toute connaissance valide par une expérimentation sensible préalable. Partant de la théorie empirique, il est donc impensable de démontrer la liberté alors même que ce concept métaphysique et l'expérimentation sont inconciliables. C'est pourquoi vouloir prouver la liberté par les faits ou le raisonnement est une absurdité. Le fait que nous ayons l'intime conscience de notre liberté ne garantie en aucunement son existence. Il n'y a pas de démonstration scientifique valable, les raccourcies, aussi logiques semblent-ils, ne primant pas sur l'expérimentation méthodique. Ainsi, cette preuve de la liberté qui se ramène à « l'épreuve d'un vif sentiment interne », en empruntant les mots de Leibniz, n'est donc pas valable. Ainsi, on ne peut faire confiance à un sentiment intérieur car ces sentiments portent la marque de la subjectivité humaine, ils diffèrent d'un sujet à l'autre et ne peuvent faire reposer un fondement inéluctable.
Ainsi, la question de la démonstration de la liberté a ses limites, tant du fait qu'il nous ait difficile de démontrer son existence réelle, que par le fait qu'il nous ait également impossible de l'expérimenter sensiblement, de façon empirique.
Mais au fond, chercher à démontrer que l'homme est libre relève d'une certaine absurdité dans la mesure où
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