Quelles sont les conséquences de l’utilisation de la nicotine sur l’organisme humain ?

Quelles sont les conséquences de l’utilisation de la nicotine sur l’organisme humain ? (note)

En 2021, plus de 14 millions de Français consommaient régulièrement du tabac. La nicotine, qui est une molécule active du tabac, représente l’une des substances exogènes les plus consommées en France. Pourtant, c’est l’une des molécules les plus addictives : 3,4 millions de français sont traités pour addiction en 2018. C’est pourquoi je me suis intéressée aux modes d’influence de la nicotine sur le fonctionnement de l’organisme. Je montrerais d’abord comment la nicotine peut perturber le système neuromusculaire, puis comment cette molécule et ses dérivés pourraient être utilisés à d’autres fins.

1. Les conséquences de la prise de nicotine sur l’organisme

• Environ 3% du poids sec du tabac. Présente dans des plantes comestibles en doses plus faibles (pomme de terre, tomates, …)
• Après inhalation :

Nicotine 🡪barrière pulmonaire 🡪véhiculé par le sang

Traverse aussi : barrière hématoencéphalique (en court-circuitant le système porte hépatique qui retraite habituellement les molécules ingérées)

• Se fixe à l’acétylcholine, situés sur la membrane de cellules (comme musculaires ou neurones) 🡪 joue le même rôle (fixé avec meilleure affinité)
• Permet le passage d’ions 🡪 améliorations de la cognition, performances musculaires ou mémorisation
• Autres récepteurs 🡪fixation facilite sécrétion de neurotransmetteurs (dopamine)
• Origine de l’euphorie : dopamine principal neurotransmetteur de récompense

Si ces effets justifient le classement de la nicotine comme poison, ils peuvent également être profitables dans d’autres situations.

1. Utiliser la nicotine dans d’autres contextes

• Nicotine et substituts : utiliser dans sevrage
• Substances à des doses contrôlé et réduites 🡪 augmente succès du sevrage

• Nicotine 🡪intéressant dans traitement de dépressions ou maladie neurodégénérative (études : effet protecteur sur maladie de Parkinson)
• Effets neurotoxiques, nicotine est utilisé comme insecticide fin du XVIIème siècle (interdite en 2019 dans l’UE)
• Dérivés de nicotine 🡪 néonicotinoïdes utilisés comme pesticides malgré leur toxicité

Ainsi, la nicotine perturbe durablement le système neuromusculaire, mais ses effets peuvent aussi être utilisés à des fins thérapeutiques. D’autres drogues présentent la même ambivalence : les opiacés (qui contient de l’opium), à l’origine des drogues dures telles que l’héroïne, sont ainsi des antalgiques puissants.

Définitions :

barrière hématoencéphalique : qui filtre le sang allant vers le cerveau pour empêcher les substances nocives de l’atteindre.

porte hépatique : situé dans le foie et qui filtre le sang

acétylcholine : L'acétylcholine est un neurotransmetteur qui joue un rôle important aussi bien dans le système nerveux central, où elle est impliquée dans la mémoire et l'apprentissage, que dans le système nerveux périphérique, notamment dans l'activité musculaire et les fonctions végétatives.

Quelles sont les conséquences de l’utilisation de la nicotine sur l’organisme humain ? (rédigé)

En 2021, plus de 14 millions de Français consommaient régulièrement du tabac. La nicotine, qui est une molécule active du tabac, représente l’une des substances exogènes les plus consommées en France. Pourtant, c’est l’une des molécules les plus addictives : 3,4 millions de français sont traités pour addiction en 2018. C’est pourquoi je me suis intéressée aux modes d’influence de la nicotine sur le fonctionnement de l’organisme. Je montrerais d’abord comment la nicotine peut perturber le système neuromusculaire, puis comment cette molécule et ses dérivés pourraient être utilisés à d’autres fins.

1. Les conséquences de la prise de nicotine sur l’organisme

• La nicotine représente entre 0,6 et 3% du poids sec du tabac. Elle est aussi présente à des doses beaucoup plus faibles dans d’autres plantes comestibles de la même famille (pommes de terre, tomates, aubergines).
• Après inhalation, la nicotine traverse la barrière pulmonaire et est véhiculé par le sang. Elle traverse aussi la barrière hématoencéphalique (qui filtre le sang allant vers le cerveau pour empêcher les substances nocives de l’atteindre) en moins de 20secondes, en court-circuitant le système porte hépatique (situé dans le foie et qui filtre le sang) qui retraite habituellement les molécules ingérées.
• La nicotine se fixe à de multiples récepteurs de l’acétylcholine (neurotransmetteur jouant un rôle important dans le système nerveux), situés sur la membrane de nombreuses cellules différentes, notamment les cellules musculaires et les neurones. Elle joue alors le même rôle que l’acétylcholine, se fixant sur le récepteur avec une meilleure affinité.
• Cette fixation permet le passage d’ions (à l’origine des messages nerveux ou de la concentration musculaire), d’où l’amélioration de la cognition, des performances musculaires ou de la mémorisation, observée dans de nombreuses études. Sur d’autres récepteurs, cette fixation facilite in fine la sécrétion de plusieurs neurotransmetteurs, notamment la dopamine.
• Ce dernier effet serait à l’origine de l’euphorie ressentie par le fumeur, la dopamine étant le principal neurotransmetteur du système de récompense. Le fumeur aura ainsi tendance à consommer de plus en plus pour retrouver cet état d’euphorie, ce qui est à l’origine de l’addiction.

Si ces effets justifient le classement de la nicotine comme poison, ils peuvent également être profitables dans d’autres situations.

1. Utiliser la nicotine dans d’autres contextes

• En médecine, la nicotine et ses substituts sont principalement utilisés dans le sevrage tabagique. Administrer la substance active à des doses contrôlées et décroissantes dans le temps, sans les autres molécules toxiques que peut contenir la cigarette, augmente le succès des protocoles de sevrage.
• La nicotine pourrait être intéressante dans le traitement des dépressions*, mais aussi de certaines maladies neurodégénératives. Des études montrent ainsi un effet protecteur du tabagisme vis-à-vis de la maladie parkinson.
• Enfin, du fait de ses effets neurotoxiques, la nicotine a été utilisée comme insecticide dès la fin du XVIIè siècle, avant d’être interdite en 2009 par l’UE. Actuellement, des dérivés de la nicotine, les néonicotinoïdes, sont toujours largement utilisés comme pesticides, malgré leur toxicité. Cet insecticide est dangereux pour les insectes polinisateurs, car il agis sur leur système nerveux.

Ainsi, la nicotine perturbe durablement le système neuromusculaire, mais ses effets peuvent aussi être utilisés à des fins thérapeutiques. D’autres drogues présentent la même ambivalence : les opiacés (qui contient de l’opium), à l’origine des drogues dures telles que l’héroïne, sont ainsi des antalgiques puissants.

*Selon une nouvelle étude, l’application de patchs nicotiniques pourrait diminuer les symptômes de dépression chez les patients âgés souffrant de dépression tardive.