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Russie Puissance

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susciter la puissance russe et à reprendre le contrôle des ex-républiques soviétiques.

La pression énergétique comme substitut à la puissance militaire

Ayant reconstruit son empire et repris le contrôle de ses ressources, la Russie ambitionne d’instaurer des relations avec l’Union européenne non comme un pays européen parmi d’autres, mais comme une puissance régionale capable de dicter sa loi à la fois aux différents Etats européens, et à l’ensemble de l’Union européenne qui va devenir de plus en plus dépendante de Moscou pour ses approvisionnements en hydrocarbures.

Selon certains chercheurs, la priorité actuelle du Kremlin n’est pas tant d’assurer la prospérité du pays que de créer une machine de projection de puissance qui puisse se substituer à la défunte Armée rouge. Cette machine, c’est le réseau des oléoducs et des gazoducs que le gouvernement russe n’entend pas laisser échapper à son contrôle, pas tant pour des raisons économiques que parce qu’il représente le socle sur lequel la Russie veut bâtir son hégémonie en Europe.

Le bilatéralisme pour peser dans l’Union européenne

Moscou privilégie les relations bilatérales avec les grands Etats européens, surtout l’Allemagne et la France. Les dirigeants européens ne tarissent pas d’éloges sur le président Poutine et ces bonnes faveurs permettent désormais à la Russie d’obtenir ce qu’elle veut : autocensure sur la question tchétchène, abandon des exigences en matière de démocratie et de liberté d’expression etc. En revanche, les bureaucrates européens considèrent la Russie comme un problème et n’ont pas peur d’entrer en conflit avec elle. Devant cette obstruction grandissante de l’Union européenne, la tactique russe est simple : faire appel aux Etats dès que Moscou veut faire aboutir une question qui lui tient à cœur.

Le but de la stratégie actuelle de Poutine est de créer une troïka Paris-Berlin-Moscou qui prendrait les décisions importantes et dispenserait la Russie de passer par le mécanisme 25+1 où elle n’a guère de chances d’imposer sa volonté. Cette tactique aurait pour effet d’extorquer des concessions supplémentaires aux Européens dans la perspective de l’élargissement aux pays d’Europe centrale et orientale, tout en plaçant une bombe à retardement sous l’édification ultérieure de l’Europe.

Le rapprochement avec les Etats Unis

Au lendemain du sommet de Nice en décembre 2000 où la Russie a échoué à imposer son influence dans les décisions européennes, Poutine a entrepris de rechercher une entente avec les Etats Unis. Renforcée par la lutte commune contre le terrorisme international après le 11 septembre 2001, l’alliance entre les Etats-Unis et la Russie a eu de vives répercussions en Europe. En pariant que la clé du rapprochement avec l’Union Européenne passait par le renforcement de ses relations avec Washington, Poutine a décuplé les effets de la diplomatie russe. Désormais Moscou ne se contente plus de mettre les Etats européens en concurrence mais inclut les Etats-Unis dans ce jeu de faveurs.

Des visions contraires de l’intégration : autoritarisme contre subsidiarité

Contrairement à l’intégration européenne qui est précédée par des accords économiques et une extension des normes juridiques européennes aux pays candidats, l’intégration à la russe résulte des décisions politiques imposées par Moscou à des régimes affaiblis et du renforcement des structures mafieuses corrompues qui cimentent l’espace ex-communiste. L’élargissement de l’Union Européenne et la tentative de reconquête par la Russie de sa périphérie ne peuvent manquer d’entrer en collision tôt ou tard. En politique intérieure et extérieure, il n’y a aucune convergence entre une Europe qui choisit la subsidiarité et la Russie de Poutine où le pouvoir d’un seul ne cesse de s’accroître, et n’est limité ni par la coutume, ni par les institutions. La seule limite à l’autocratie du Kremlin est la résistance de l’extérieur.

L’Union européenne semble aujourd’hui tout aussi réticente que les Etats-Unis à laisser la Russie reconstituer son empire. Quelques injonctions diplomatiques critiquant la dérive autoritaire du Kremlin n’ont cependant pas été suivies de mesures restrictives pour limiter les dynamiques parallèles engagées par Moscou sur le plan économique ou diplomatique pour renforcer la position de la Russie sur la scène internationale.

Collision

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