Sonetes A Helene
Dissertations Gratuits : Sonetes A Helene. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirescipe "assise" du vers 2. Ce qui confirme cette idée, c'est que le groupe de mots "au foyer" reprend l'expression "auprès du feu".
Ronsard est donc devenu plus cynique. De plus, la douceur du rythme initial bien cadencé « Quand vous serez bien vieille / au soir, à la chandelle » a disparu au vers 11, alexandrin d'une seule traite.
La solitude d'Hélène : En outre, la vieillesse d'Hélène ne se trouve nullement douce : Sa vie parait au contraire particulièrement monotone. D'abord parce que Ronsard a l'habileté de la présenter seule et non entourée d'enfants ou petits enfants. La seule présence que l'on perçoive autour d'elle est celle des domestiques.
La monotonie de sa vie : En outre, la vie d'Hélène semble bien monotone. Le rythme des vers 2-3 coupés à l'hémistiche donne l'impression d'une vie trop bien réglée qui ne manque pas de susciter le regret du passé.
Les formes du regret. Le participe "regrettant" au vers 12 a un double sens : Il signifie à la fois éprouvant de la nostalgie à l'égard de mon amour pour vous et regrettant de ne pas y avoir répondu. Ce regret, Ronsard se plait à le faire durer en employant les participes présents chantant et vous émerveillant. Transférés à la servante, les participes présents du second quatrain jouent le même rôle nostalgique : « Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant »
La projection dans le futur aux vers 13 et 14. Le poète lance à Hélène son appel : « Vivez si m'en croyez. » (v.13-14). Dans ces deux vers, il ne cherche pas à montrer que la beauté actuelle d'Hélène contredit à l'annonce de sa décrépitude : omettant de lui redire qu'elle est belle (adj. belle au passé) comme s'il voulait par là qu'Hélène prenne bien conscience du caractère fugitif de sa beauté. C'est parce que cette beauté est éphémère qu'elle a besoin de la poésie de Ronsard.
D'une part, Ronsard se consacre à peu près autant de vers qu'à Hélène.
D'autre part, il a soin de ne pas se mettre en scène au moment crucial de sa vieillesse.
De plus, alors qu'Hélène n'a pas droit à être nommé dans ce poème (elle n'acquerra ce droit que si elle cède à l'amour de Ronsard), le poète se cite deux fois.
Plus que sa vieillesse, c'est son fantôme qu'il met en scène et sa mort même semble légère. Là où Hélène était accroupie, Ronsard se repose parmi des arbres consacrés à Vénus. Certes le poète meurt, mais il continue à vivre dans les mémoires.
Chacun sur terre se souvient de lui, Hélène bien sûr : « Direz chantant mes vers » (v.3) mais encore l'ensemble de ses servantes se souviennent de Ronsard. L'expression « lors vous n'aurez servante » (v.5) a un caractère absolu. Elle signifie toutes les servantes. Ronsard est au cour du dialogue qu'il imagine entre Hélène et ses servantes, et c'est la force de son seul nom qui les tire de leur somnolence.
L'orgueil du poète ici ne manque pas de finesse puisqu'il envisage sa gloire pour la faire rejaillir sur Hélène : « bénissant votre nom de louange immortelle » (v.8). Ne pouvant plus célébrer Ronsard mort, la servante transfert son admiration à celle qui lui a inspiré des poèmes, ce qui permet à Ronsard, écrivain de ce texte, de célébrer Hélène.
Ainsi Ronsard a vaincu la mort. Au nom de la poésie Hélène devrait donc répondre de son amour : « Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain ».
De façon inattendue, Ronsard mêle deux thèmes communs : d'une part l'épicurisme et la poursuite du bonheur, d'autre part l'immortalité que prodigue la poésie. Ce poème est une forme de provocation puisque Ronsard projette par Hélène une vision réaliste de son avenir mais il est aussi un appel à vivre le présent pour vaincre la mort (Carpe diem).
Bibliographie :
http://www.etudes-litteraires.com
http://aidefrancais.fr
http://www.anagnosis.org
http://docremuneres.forumparfait.com
http://www.intellego.fr
Sonnets à Hélène
Ronsard publie en 1578 une première version de ses Sonnets pour Hélène, sans doute à la demande du roi Henri III ; il considère alors ces « chansons » comme indignes de son âge (Ronsard a alors cinquante-quatre ans), mais aussi du style élevé, qui a – dit-il – sa préférence... Il a déjà publié, par le passé, de nombreux sonnets d’inspiration amoureuse : les Amours en 1552 (édition enrichie en 1553 et en 1554), puis une Continuation des Amours en 1555, et en 1556 une Nouvelle Continuation des Amours ; mais il a publié des ouvrges d’inspiration plus sérieuse et plus grave, notamment deux livres d’Hymnes où se déploient magnifiquement une rhétorique et une poétique de l’éloge (publication du premier livre en 1555, et du second en 1556), les poèmes politiques du Discours des misères de ce temps (1562-1563), et la Franciade en 1572, une épopée dont le héros est Francion, personnage fondateur de la nation française.
Cela ne l’empêche pas de publier encore, pendant ce temps, des poèmes plus légers ; et les Odes, qu’il ne cesse de retoucher, mêlent les deux inspirations, grave et légère, c'est-à-dire l’ode pindarique et l’ode horatienne.
Les Sonnets pour Hélène s’adressent à Hélène de Surgères, fille d’honneur (1) de Catherine de Médicis ; par son prénom, elle rappelle bien sûr Hélène de Troie, qui par son rapt (plus ou moins consenti : la discussion fait rage depuis l’Antiquité !) provoqua une guerre de dix ans entre Troyens et Achéens. La guerre de Troie, ainsi que les personnes qui l'animent, appartient à la mythologie : Ronsard l’affirme dès sa première préface à la Franciade. Hélène sera donc – comme la Cassandre des Amours – une
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