Syndicats

a pluralité des horaires, la diversité des contributions. [...]

La pluralité des acteurs. L’entreprise moderne ne peut plus fonctionner selon le modèle hiérarchique et taylorien traditionnel. Chacun des individus y dispose d'une compétence spécifique qui lui donne un pouvoir et une autonomie interdisant que l'autorité puisse s'exercer comme avant. [...]

Face à un corps social atomisé, le syndicalisme ne peut plus compter sur l'existence d'une culture commune (celle de l'ancienne classe ouvrière) pour fédérer les acteurs et il ne peut guère se fonder davantage sur l'existence d'une communauté d'intérêts. Comment rassembler en effet des travailleurs physiquement dispersés et homogénéiser un collectif salarial qui revêt des modalités de plus en plus diverses ?

1. Contrat à durée déterminée.

Source : G. DONNADIEU, «Les nouvelles régulations dans une entreprise en mutation», Personnel, n° 395, décembre 1988.

Document 3

Est-ce l'individualisme du salariat qui explique le déclin syndical ou l'individualisme des syndicats ? [...]

Différents traits illustrent cette situation. En premier lieu, la figure du militant syndical, salarié parmi les autres, a pratiquement disparu, comme plus largement les équipes qui entretenaient un syndicalisme vivant à la base, dans les ateliers ou les bureaux. D'où une professionnalisation de l'activité et de la représentation syndicales, d'où une multiplication des postes de permanents1, d'où la perception d'aides, de subventions, d'indemnités nombreuses, rendant le recrutement de nouveaux adhérents moins important pour l'équilibre des recettes et des dépenses. Ainsi a pu se creuser une certaine distance, doublée de méfiance réciproque, entre les salariés et les syndicats. [...] Enfin, la « politisation» a aggravé la défiance à l'égard des syndicats. Il s'agit non plus tant de la subordination de l'action syndicale à des partis ni à des idéologies politiques - les centrales ont effectivement pris leurs distances -, mais de surenchères, de luttes fratricides, de compétitions pour le contrôle d'institutions.

1. Syndiqués détachés de leur entreprise d'origine afin de travailler à temps complet pour leur organisation syndicale.

Source : D. ANOOLFATTO, «Syndicalisme et individualisme », Projet, n° 271, septembre 2002.

Document 4

Les différentes catégories ouvrières dans la population active

| |1975 |2000 |

| |en milliers |En % |en milliers |En % |

|Ouvriers au chômage |337 |1,6 |896 |3,4 |

|Ouvriers qualifiés de type industriel |1524 |7,0 |1571 |6,0 |

|Ouvriers qualifiés de type artisanal |1301 |6,0 |1491 |5.7 |

|Chauffeurs |512 |2,4 |606 |2,3 |

|Ouvriers qualifiés de la manutention et |409 |1,9 |416 |1,6 |

|du transport | | | | |

|Ouvriers non qualifiés de type industriel |2573 |11,8 |1196 |4,6 |

|Ouvriers non qualifiés de type artisanal |1108 |5,0 |793 |3,0 |

|Ouvriers agricoles |356 |1,6 |255 |1,0 |

|Ensemble des ouvriers |8118 |37,3 |7224 |27,7 |

|Ensemble des actifs |21771 |100,0 |26017 |100,0 |

Source : D'après INSEE, recensements de la population pour 1975 et 1990, Enquête emploi pour 2000.

Document 5

Lutte contre le mal-logement, organisation des chômeurs ou des sans-papiers sont autant de terrains où les associations se sont imposées. En revanche, les syndicats se sont au cours des dernières décennies concentrés essentiellement sur le seul champ de l'entreprise, à l'exclusion des précaires. [...] Cette attitude a été lourde de conséquences : les organisations syndicales n'ont pas pris