Vietnam & Développement Durable

in. Dû à sa situation géographique, le Viêt-Nam présente un relief très contrasté, puisque des montagnes et des collines occupent presque les deux tiers du territoire. On distingue traditionnellement trois grandes régions: le Nam Bô, le Trung Bô et le Bac Bô. En quelques mots, l’histoire du Viêt-Nam s’explique en quelques points. Tout d’abord, il était sous domination chinoise, puis a obtenu son autonomie vers le 10ème siècle avant Jésus Christ et finalement son indépendance totale en 938 après Jésus Christ. Cependant, il a dû de nombreuses fois repousser des invasions mongoles et chinoises. Mais l’indépendance fut courte car les français ont colonisé le pays, en créant l’Indochine, qui regroupait le Tonkin, le Laos, le Cambodge, et finalement, l’État du Viêt-Nam. Les français furent vite expulsés par les japonais pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Puis Ho Chi Minh proclama à son tour la République Démocratique du Viêt-Nam, un an après la fin de la guerre. Mais les français n’en sont pas restés là, ils ont voulu récupérer le territoire perdu en déclenchant et perdant la Guerre d’Indochine (1954). Le Viêt-Nam a été divisé en deux, le Nord dirigé par Ho Chi Minh, et le Sud par Ngo Diem Diem. Après avoir subi de nombreuses dominations, le Viêt-Nam n’a pas été au bout de ses peines. La Guerre du Viêt-Nam débuta, entre le Nord, avec le support de la Chine et de l’URSS, et le Sud, appuyé par les américains. Cette guerre décima la population vietnamienne et laissa des traces physiques et morales dans les esprits. Terrain de la guerre froide, le pays a été isolé politiquement pendant de nombreuses années, mais il a souffert aussi de l’invasion du Cambodge et de la répression interne. A cause de tout cela, le Viêt-Nam s’est peu développé et est resté très en retard par rapport à ses voisins. Mais le parti communiste vietnamien a engagé une révolution économique en 1986, visant à ouvrir le pays au niveau interne (réformes) et au niveau externe (ouverture sur le monde). Depuis cette date, le Viêt-Nam jouit d’une croissance économique spectaculaire visant à combler ses années perdues.

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Cependant, le pays n’a pourtant pas de quoi rougir de son passé mouvementé. Au contraire, les multiples occupations qu’il a subies lui permettent aujourd’hui de présenter un patrimoine très riche. En effet, malgré qu’elles aient été imposées, ces influences lui confèrent une culture unique. En plus de cela, le Viêt-Nam possède des sites naturels majestueux, surtout le delta du Mékong et la baie d’Halong, ainsi que la région montagneuse du Nord du pays et les îles situées au large du delta du Mékong, qui s’apparente à un Viêt-Nam miniature. Au niveau social, il est certains que les droits de l’homme ne sont pas toujours respectés, notamment pour les femmes, qui sont peu présentes au niveau professionnel, et souvent victimes de discriminations ou de violences. Même s’il tente de s’ouvrir, le Viêt-Nam reste un pays fermé, notamment à cause de la religion et de la politique. Nous comprenons donc bien que le Viêt-Nam est un pays qui revient de loin. Pourtant tout y change très vite depuis quelques années, dans une espèce d’impatience à vouloir rattraper le temps perdu. Le Viêt-Nam est sans doute à l’aube d’un nouveau destin, ce qui nous amène à nous poser la réflexion suivante : ce pays, en plein développement, est-il prêt à faire face aux catastrophe naturelles et climatiques ?

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I.

Le Viêt-Nam face aux changements climatiques

1. Contexte

Le Viêt-Nam est un pays d’Asie du Sud-Est qui est entouré à l’Ouest par le Laos ainsi que le

Cambodge et au Nord par la Chine. Le pays est bordé par la mer de Chine, le Golfe du Tonkin et le Golfe de Thaïlande. Il occupe une surface de 331 690 km² (dont 3 260 km de littoral) et possède 4 200 km² d’eaux territoriales. Le Viêt-Nam est constitué de trois grandes régions appelées Bô : au Nord, le Tonkin (Bac Bô), avec comme villes principales Hanoi et Haiphong, au Sud, la Cochinchine (Nam Bô), avec comme ville principale Hô-Chí-Minh-Ville (anciennement Saigon) et au centre, l’Annam (Trung Bô), traversée par la cordillère Annamitique, avec comme villes principales Huê et Da Nang (anciennement Tourane).

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Le climat vietnamien est de type tropical au Sud et subtropical humide au Nord. Lors des moussons, l’humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Par contre, dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant l’hiver ou la saison sèche, c’est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du Nord-Est, le long de la côte chinoise et à travers le Golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d’humidité. Durant la saison des pluies, l’air chaud du désert de Gobi monte et l’humidité des océans est aspirée dans toute l’Asie. De lourdes pluies se déversent sur le Viêt-Nam. Les pluies sont importantes dans certaines régions et torrentielles dans d’autres, et s’échelonnent entre 120 et 300 centimètres. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h. Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n’importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire. Suite à la prise de conscience du développement durable, le Vietnam est face à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Le Viêt-Nam a déjà subi typhons, raz de marrées et autres catastrophes naturelles ayant de multiples répercutions affectant l'entière structure du pays (inondations meurtrières le 4 juillet 2009 par exemple).

2. Le delta du Mékong au centre des risques climatiques

Les changements climatiques placent le delta du Mékong au risque de l'épuisement des nappes

phréatiques. Le delta du Mékong est la région la plus touchée par les changements climatiques. Aujourd'hui, le niveau des nappes phréatiques des provinces du littoral du delta baisse de plus en plus et, compte tenu de leur exploitation anarchique, des centaines de milliers de foyers sont de plus en plus menacés par la grande pénurie d'eau. Presque tous les habitants des provinces du littoral du delta du Mékong, comme Bac Liêu, Cà Mau et Soc Trang utilisent les nappes phréatiques. Selon les enquêtes du Service provincial des ressources naturelles et de l'environnement de Cà Mau, la province compte plus de 180 000 puits, Bac Liêu, plus de 100.000, et Soc Trang, plus de 75 000, sans compter les plus de 40 usines de traitement de produits aquatiques recourant aux sources des eaux souterraines. En raison d'une exploitation excessive, le niveau de presque tous les puits sur le littoral a une nette tendance à diminuer. Selon le directeur adjoint du Service des ressources naturelles et de l'environnement de la province de Soc Trang, Trân Van

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Thanh, des résultats d'observations des ressources d'eau sous forme de nappes phréatiques dans plusieurs localités montrent qu'elles ont diminuées en moyenne de 12 à 14 mètres lors des 10 dernières années et en saison sèche, des centaines de puits sont à sec. La croissance démographique et l'augmentation des besoins en eau pour la production et la vie quotidienne, ainsi qu'une exploitation anarchique, sont les causes principales de cette situation. Se rajoute à cette grave situation plusieurs autres problèmes dont la pollution de ces eaux : à Bac Liêu, 1.700 puits ne sont plus utilisables, et de même à Cà Mau pour plus de 3.100 puits, et plus de 1.000 à Soc Trang. « Si les nappes phréatiques sont polluées, il faut des centaines d'années pour y remédier », a prévenu le directeur adjoint du Service des ressources naturelles et de l'environnement de la province de Soc Trang. La réalité montre que lors de la saison sèche de l'an dernier, plusieurs puits forés dans les communes du district de Thoi Binh, province de Cà Mau, ne livrent pas d'eau potable. Dans les temps à venir, les provinces de Soc Trang et Cà Mau projettent de planifier l'utilisation des nappes phréatiques après réalisation d'une enquête par des experts. La province de Bac Liêu, quant à elle, a déjà publié une directive portant sur des règles plus strictes de gestion de l'exploitation de ces nappes phréatiques.

3. Changements climatiques et répercussions touristiques

Lors

du dernier grand sommet international sur le climat, les experts et les scientifiques ont

avertis des impacts du changement climatique sur le tourisme au Viêt-Nam. En effet, Le pays possède un fort potentiel de développement du tourisme maritime grâce à ses eaux territoriales. Dans sa stratégie de développement à l'horizon 2010, le secteur du tourisme a déterminé 7 zones prioritaires dédiées au tourisme maritime dont 5 sur le littoral : Ha Long-Cat Bà-Dô Son (Nord), Lang Cô-Canh