Éduquer un individu est-ce porter atteinte à sa liberté?

Sujet : Eduquer un individu, est ce porter atteinte à sa liberté ?

"L’esclave, à l’instant où il rejette l’ordre humiliant de son supérieur, rejette en même temps l’état d’esclave lui-même."Albert Camus

La liberté du latin libertas, -atis , état de celui qui n'est pas esclave. Elle correspondrait à un état de non contrainte autrement dit à un pouvoir d’agir sans contraintes extérieures. Elle permettrait donc à un individu c’est-à-dire un être indivisible, d’agir comme bon lui semble ainsi la liberté et l’éducation seraient paradoxales. Mais d’un point de vue métaphysique, la liberté correspondrait aux pouvoirs que l’homme à d’être cause première de ses actes et de choisir entre le bien et mal. Ainsi, la liberté serait le fruit d’une éducation.

Ici on nous demande si éduquer autrement dit donner à un individu tous les soins nécessaires à sa formation et à l’épanouissement de sa personnalité peut mettre à mal sa liberté.

Le problème serait donc : Est-ce que notre éducation empêche notre liberté ?

A partir de là plusieurs questions se posent ; En quoi la liberté est-elle contrainte à l’éducation, est ce que la liberté est réellement contradictoire à cette dernière et quel est le but de l’éducation dans la liberté ?

A priori éducation et liberté paraissent paradoxales, en effet il semblerait que la liberté soit une absence de contrainte or l’éducation repose sur cette dernière car elle permettrait de canaliser l’Homme. En effet le but même de l’éducation reposerait sur l’intériorisation de normes et de valeurs qui sont inculquées généralement dès notre jeune enfance donc au moment où nous n’étions pas encore conscients. Ainsi ses valeurs seraient comme des diktats qui seraient à la base même de notre comportement, ces comportements qui sont devenus machinaux et que nous croyons naturels.

De plus, notre création n’a pas été faite librement, en effet nous sommes le fruit d’un brassage génétique. Sans oublier que nous n’avons pas choisi notre condition d’Homme.

Nous pouvons également rajouter que l’éducation permet d’inculquer des croyances. C’est-à-dire qu’elle nous inculquerait des normes et des valeurs religieuses or il s’avérerait que la religion a pour but d’asservir les dominés comme le surligne Marx alors que nous avons l’impression que nous agissons pour nos propres intérêts celui d’une vie meilleure dans l’au-delà, ainsi, il semblerait que nous nous fassions exploiter donc la liberté semblerait être ici une illusion.

L’éducation semblerait aussi être le miroir de la liberté de celui qui éduque. En effet, il semblerait que ce dernier exerce son autorité en inculquant à l’éduqué ses normes et ses valeurs car chacun à sa propre vérité ainsi l’éducation serait le fruit de la liberté de celui qui éduque et non celui qui est éduqué.

De plus, les valeurs qui nous sont inculquées soit par nos croyances soit par notre entourage sembleraient influencer notre libre arbitre. D’où la citation : « La conscience morale est une maladie de l’âme » Nietzche et elle nous empêcherait d’agir librement.

Dans ce cas une question se pose comment l’éducation peut-être le fruit de notre liberté ?

La liberté semblerait être la capacité à l’homme de vouloir ce qu’il fait, or celui qui sait ce qu’il fait est issu d’une éducation. En effet, l’éducation permet à l’homme de se construire autrement dit d’apprendre à forger ses goûts, tisser sa personnalité, ce qui va lui permettre d’avoir la possibilité de faire des choix or une personne qui a cette possibilité semblerait être libre.

L’éducation serait aussi le fruit de l’instruction, cette dernière permettrait d’acquérir des connaissances qui forgeraient un esprit critique, ainsi permettre à l’individu de penser librement par lui-même et de mieux comprendre le monde qui l’entoure.

De plus les codes inculqués par l’éducation, contrôleraient notre comportement naturel, autrement dit celui de l’animal, le plus irraisonné et celui qui nous aliènerait comme le montre la dialectique du maître et de l’esclave. Dans celle-ci le maître a première vue semblerait être le plus libre car il vivrait pleinement en adéquation avec ses désirs. L’esclave non, il serait soumis au maître. Il doit satisfaire les besoins de ce dernier et obéir à ses ordres en permanence. Donc, le plus libre semblerait être le maître. A posteriori, il semblerait que ce soit l’esclave le plus libre. En effet, il ferait preuve de volontarisme en exerçant un travail sur lui en permanence et en allant contre ce que ses désirs lui prescrivent. Ainsi, il utiliserait plus sa raison et montrerait sa capacité à tenir à ses résolutions.