Alain, explication de texte
Commentaire de texte : Alain, explication de texte. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Tom Debelleix • 24 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 1 446 Mots (6 Pages) • 1 417 Vues
Alain, dans un premier temps, utilise l’exemple de la première guerre mondiale, symbole pour tout le monde de violence inouïe, contrastant très fortement avec le domaine scientifique auquel on applique le déterminisme (le monde est basé sur des lois strictement déterminées) introduisant la notion et la valeur humaine, dans laquelle le déterminisme est malgré tout présent. Quand l’enchainement causal implique des vies, comment interpréter ces notions de manière réaliste, sans leur attribuer une toute autre signification ? Comme le relève ici Alain, quand notre vie est mise en jeu, il est très compliqué pour les hommes de simplement voir le déterminisme comme un principe d’explication mais ne peuvent, ce qu’ils font malgré tout, comme Alain l’a fait remarquer, associer la notion de destin, ce qui est problématique. Si les hommes « réfléchissent » (ligne 2) à l’enchaînement des causes, c’est parce-que ces causes les déplaisent. Ainsi, le penseur laisse supposer ici que cette confusion vers le fatalisme serait une illusion de notre raison et esprit critique : quand les causes impliquent notre existence, nous ne pouvons que les voir comme les signes du destin qui aurait pu être autrement. Pourquoi donc ce déterminisme change de sens dès qu’il implique notre vie ? « Un peu moins de poudre dans la charge, l’obus allait moins loin, j’étais mort » (lignes 3 et 4). En effet, quand la vie humaine est engagée, on déduit du principe de causalité que la moindre modification dans les causes aurait pu entraîner une meilleure conséquence. Ce « déterminisme populaire », comme le désigne Alain, est alors « raisonnable » (ligne 7) : en effet, on pourrait donc le penser juste car, comme déterminisme scientifique composant notre monde, il y aurait plusieurs chaines causales en fonction de nos choix. Seulement, personne ne choisirait de mourir : c’est alors qu’un principe de hasard rentre en jeu : et s’il y avait eu moins de poudre, il serait mort ; et s’il avait trébuché, il n’aurait pas été tué par l’ardoise. C’est dans ces exemples énumérés par Alain que vient l’idée de chance, et nous conduisent à affirmer un principe de contingence (ce qui aurait pu être autrement). Dans ce cas de déterminisme ce n’est plus simplement prédire ce qui aura lieu, mais imaginer que chaque évènement aurait pu être autrement. La définition stricte du déterminisme devient alors ici, bancale. Quand l’homme est en jeu, le déterminisme nous fait affronter la question de notre destin or si les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, de simples causes auxquelles on ne pense pas (un peu plus ou un peu moins de poudre) peuvent aussi produire d’importantes et impensées conséquences, des effets dramatiques.
C’est alors, comme nous le verrons dans un second temps, que nous ne pouvons plus interpréter avec indifférence le déterminisme, mais que fatalement, nous l’interprétons comme le signe d’un destin et d’une fatalité. Mais pourquoi les hommes associent un principe scientifique, basant les lois de la nature et de la vie : le déterminisme, fondé, en une illusion quasiment divine ?
Alain nous montre qu’en passant du domaine matériel basique du monde à celui de l’être humain, une confusion est faite entre « déterminisme populaire » et fatalisme issu du tragique l’existence humaine, de notre destin. C’est l’absence de rigueur dans la définition de ces termes, parce que les choses sont ce qu’elles sont, selon des causes nécessaires suivant des choix à la base (déterminisme), qui nous fait penser alors que les choses devaient fatalement se produire comme cela, car elles auraient pu être toutes autres si les causes avaient été modifiées : c’est la contingence (base du déterminisme) qui nous mène à un principe de fatalité : parce que, si, les choses ont eu lieu de cette façon, c’est parce qu’elles devaient se produire ainsi, fatalement. Cette fausse conclusion vient du fait que les « actions et les passions » se mêlent (ligne 8), et donc, compte tenu de ces tragiques conséquences, l’homme en vient « inévitablement » à transformer cette nécessité causale en un destin fatal. Ainsi, tout étant l’effet d’une cause (causalité), la mort d’un homme est le résultat d’une nécessité et « on en conclut que cet homme devait mourir là, et que c’était sa destinée » (ligne 9). La nécessité devient alors destin, dont nous sommes de simples « spectateurs » empris d’incompréhension, au vu de la petitesse de certaines causes. « C’était son destin » : montre bien l’incompréhension et l’impuissance humaine. Employer le mot « destin » serait donc se voiler le regard, maintenant que les événements sont déterminés, fatalement, sans explications. Ceci est alors incohérent : il faut une cause à tout événement nécessaire, or notre esprit renonce à l’identifier : c’est ainsi que cette « opinion de sauvage que les précautions ne servent pas contre le dieu, ni contre le mauvais sort » (lignes 16 et 17) est qualifiée. « Opinion de sauvage » signifie le renoncement à toute explication fondée réelle : cette vision dépeindrait la violence inhumaine des barbaries et violences auxquelles Alain fit face (la guerre par exemple). C’est la « confusion » (ligne 11) que relève Alain. Le fatalisme semble être un déterminisme radical : tout est nécessaire et inchangeable car tout relève d’une volonté inviolable, inconnue, divine. C’est aussi une façon de nier toute explication possible des événements. Le fatalisme revient alors à « expliquer » toutes choses par aveuglément, sans user de notre esprit critique. C’est alors ici, comme expliqué par Alain, une façon de nier la vérité.
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