Art, État et pouvoir
Documents Gratuits : Art, État et pouvoir. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresn• la propagande avec les manifestations de masse, le contrôle de la presse, de la radio, la censure donc. Le personnage de Garbitsch (« ordure », « pourriture » en anglais) en est l’illustration.
• Le culte de la personnalité, celle d’Hitler mais aussi de Mussolini que Chaplin choisit de ridiculiser. Pour ce faire, il s’est soigneusement documenté en regardant des discours d’Hitler ou le film de Leni Riefenstahl le Triomphe de la Volonté. L’un des meilleurs exemples est une reprise de la réponse d’Hitler à F.D. Roosevelt où le dictateur nazi liste les pays qu’il n’envahira pas. Chaplin a parfaitement compris qu’Hitler s’est forgé un personnage aussi il se moque fréquemment de sa rhétorique avec des phrases creuses hurlées (si violentes qu’elles font tordre le micro). Aussi interpréter deux rôles, celui du Dictateur Hynkel et du barbier juif est une idée géniale « toute ressemblance entre le
dictateur Hynkel et le barbier juif ne serait qu’une pure coïncidence ».
• L’état policier nazi : La double croix (signifie trahison en anglais), les SA (anachronisme puisqu’ils ont été éliminés dès 1934) sont des brutes épaisses pas très malignes et faciles à berner. Les camps de concentration sont évoqués mais comme de simples bagnes. La censure est donc obtenue par la violence policière.
• L’expansionnisme : le lebensraum est un des thèmes du film avec la volonté de s’emparer de l’Osterlitch, l’Autriche donc. Chaplin fait allusion à l’épisode du col du Brenner en juillet 1934 où Mussolini empêche un premier Anschluss. De même, le rêve de domination mondiale transparaît avec éclat dans la fameuse scène du globe. (cf bande annonce). En fait, Hitler était perçu comme quelqu’un de peu dangereux à l’époque ce qui explique cette
mise en scène de Chaplin.
• Le racisme et plus particulièrement l’antisémitisme avec le boycott des magasins juifs, la mise en place des ghettos, l’exclusion par les lois de Nuremberg, la théorie de la race
aryenne et une allusion à la Nuit de Cristal.
III Contextualisation
Avec le Dictateur, Charlie Chaplin, participe à l’effort de guerre, tout au moins au réveil de l’opinion publique américaine. On devine sans mal que la Tomainie n’est autre que l’Allemagne,
l’Austerlich, l’Autriche, et que sous les traits de Hynkel se cache Hitler, dont la mégalomanie et la cruauté sont tournées en dérision par Charlie Chaplin qui l’emporte in extremis sur Hitler
En 1937, un article du Hollywood Spectator demande à Chaplin de faire quelque chose contre le nazisme. Chaplin trouve la même supplique dans des lettres qui lui sont adressées par des républicains espagnols.
Son ami Korga lui suggère de jouer de la ressemblance de Charlot avec Hitler pour ridiculiser ce dernier. De plus, Chaplin et Hitler sont nés pratiquement le même jour (16 avril 1889 pour le premier et 20 avril pour le second). Dès lors, le Dictateur sera aussi pour le
cinéaste un moyen de régler ses comptes avec l'Allemagne nazie qui a interdit ses films dès 1937 s’offusquant de la ressemblance entre le führer et Charlot. Le tournant est la nuit de Cristal dont Charlie Chaplin a connaissance grâce à de nombreux intellectuels juifs allemands réfugiés à Hollywood. Choqué, il commence le scénario du film. Le 4 juin 1939, il annonce son projet mais doit faire face à une levée de bouclier des gouvernements américain et anglais. Il se trouve alors contraint de financer le film sur ses
propres
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