Au nom de quoi doit-on respecter autrui ?
Dissertation : Au nom de quoi doit-on respecter autrui ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar swarley • 24 Avril 2022 • Dissertation • 1 514 Mots (7 Pages) • 519 Vues
Spontanément, nous avons tendance à dire que l’on se doit d’être respectueux d’autrui car c’est une règle morale universelle. Le respect est une des règles de vie que l'on enseigne dès le plus jeune âge pour apprendre la politesse et le respect de l'autre. Il n’est pas inné, c'est une obligation qui s’impose et que l’on s’impose. Il semble alors que le respect d'autrui doit être justifié. L'homme se doit de respecter l'autre, de ne pas porter atteinte à sa liberté, de ne pas lui porter préjudice.
Cependant, le terme autrui désigne un autre homme que moi et à qui je ne dois donc rien. Il ne faut pas malgré ça, oublier un principal fondamental de l’humanité. Même different de moi, autrui est un égal et je me dois de le respecter car je veux qu’il me respecte.Nous respectons l'autre parce que nous reconnaissons qu'il est un autre nous-même. Nous le considérons comme un égal, en dépit du fait qu'il ne soit pas nous. Le respect, en ce sens désigne la considération qui est dû à l’autre.
Or, si je ne dois rien à l'autre qui n’est pas moi, par quoi est motivé mon respect?
Après avoir analysé que le respect d’autrui semble être au nom de mon intérêt personnel, nous verrons qu’il est un devoir moral au nom de l’humanité puis finalement qu’il se fonde sur un sentiment humain au nom d’un être particulier.
Pour commencer, nous allons voir que respecter autrui peut m’apporter des effets bénéfiques et qu’ainsi ce respect serait établie pour mon propre intérêt.
Le respect d'autrui ne va pas de soi dans la mesure où l'autre représente, bien souvent, pour moi un inconnu. Respecter cet inconnu auquel je ne dois rien serait, dans ce contexte, faire preuve de considération à son égard seulement si j'espère en tirer quelque chose. Si je respecte autrui, c'est au nom de mes intérêts. En effet, c'est d'abord la loi juridique qui me prescrit et m’oblige à respecter autrui. Ainsi, le respect à l'égard d'autrui est dû au nom de la loi. Or, la loi seule ne suffit pas. Si la loi est suivie, c'est d'abord parce qu'elle s'accompagne d'une sanction. Ainsi, si je respecte autrui, c'est parce que la loi m'y oblige, mais si je respecte la loi juridique, c'est parce que j'encoure le risque d'une sanction. Dès lors, c'est finalement en mon nom que je respecte autrui, au nom de mon intérêt personnel.
Il se dégage alors une société possible où je peux vivre pacifiquement avec les autres. En effet, la loi rend possible l'ordre et l'organisation de la vie en société. J’ai besoin de vivre en société, toute société est nécessaire pour l’homme. Kant explique dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique le principe d’insociable sociabilité, c’est à dire que les hommes s’isolent parce qu’ils voient les autres comme des menaces, mais savent qu’ils ont interêt parfois à s’associer à eux et ainsi doivent se respecter entre eux au sein d’une communauté. L'obéissance à la loi est donc indispensable à mon intérêt particulier, elle me permet de bénéficier de tout ce que la société a à m'apporter. Le respect d'autrui se fait donc en notre nom. Certes, la loi nous y oblige sous peine de sanction, mais l'obéissance que nous acceptons est le résultat de notre volonté de servir notre intérêt personnel.
Dans ce sens, le respect de l’autre est très réduit étant donné que l’intérêt n’est bénéfique qu’à moi-même. Autrui est finalement ramener à un objet pour lequel nous avons intérêt à le respecter car son utilisation pourrait être avantageuse. L’un des impératifs de Kant qu’il donne dans les Fondements de la Métaphysique des Moeurs défend l’idée que chaque homme a une véritable valeur et que l’on ne peut donc pas utiliser un homme comme on utilise un objet, il ne fait pas parti du monde matériel.
Respecter autrui peut donc être au nom de mon intérêt personnel mais dans ce cas là le respect porter devient immoral. Ne devrais-je pas plutôt fonder mon respect sur l'humanité de l'autre et non uniquement dans mon propre intérêt?
Autrui est comme moi un être humain, et c’est parce que l’autre homme me respecte que je le respecte en retour, en tant qu’homme.
L'humanité est ce qu'il y a chez l'autre de vraiment respectable. A ce moment, on sort d'un respect lié à mes intérêts pour avoir un respect universel et moral, qui est dû à tout homme, en tant qu'être humain. C'est donc en tant qu'être humain que l'autre mérite mon respect. En effet, autrui étant comme moi, je dois lui reconnaitre les mêmes droits que ceux que je m'attribue à moi-même, je dois lui témoigner le même respect que je voudrais que l'on me porte. Le respect est donc universel, il est dû universellement à tout homme au nom de son humanité.
De plus, ce respect peut également tendre vers une sorte de crainte, l'autre peut représenter une certaine autorité qui m'oblige à le respecter. Hegel dans la « Dialectique du maître et de l’esclave » provenant de la Phénoménologie de l’esprit, expose un combat entre de deux individus qui deviennent à la fin l’un maître et l’autre l’esclave. Le rapport avec autrui se fait donc ici sous une forme de confrontation. La crainte est donc en quelque sorte le moteur du respect de l'autre. Le respect d'autrui est donc fondé sur son humanité. Nous devons respecter l'autre au nom de l'humanité qu'il porte.
Enfin, respecter autrui pour son humanité signifierait respecter n’importe
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