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Dois-Je Respecter Autrui ?

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as seulement de sanctionner les infractions, mais ayant pour but de prévenir toute atteinte à ses normes juridiques. Le droit, de fait, n'a-t-il donc pas pour dessein essentiel de veiller à ce que l'Homme respecte autrui ? Le droit est, par définition, une collection de lois permettant grâce à la contrainte et aux sanctions d'organiser une société. Aussi, organiser une société, c'est encourager le règne d'une harmonie entre les gens, c'est faire en sorte que l'Homme, lorsqu'il entre en relation avec autrui, le respecte et entretienne avec lui une relation ne portant en rien atteinte à sa personne, aussi bien physiquement, que moralement. Car l'Homme est corps et esprit, et le manque de respect peut donc avoir une double conséquence, physique et psychique. L'Homme sensé ne devrait donc pas porter atteinte au respect qui est dû à autrui, car il s'expose de jure à des sanctions. En l'espèce, Spinoza soulignait qu'une cité démocratique permet le plein accès à la justice, c'est-à-dire une disposition où chacun se voit attribuer ce qui lui revient et ce qui lui est dû. Et, de facto, autrui doit pouvoir se voir attribuer par chaque être humain le respect qui lui est dû, et la cité démocratique le garantit.

Seulement, le droit n'est pas mis en application partout de façon efficace, il existe encore sur terre des zones dites de non-droit, où le droit est bafoué, et ces zones permettent le règne de la loi du plus fort faisant alors du respect pour autrui une préoccupation secondaire.

II] Le respect d'autrui, un principe bafoué au sein des zones de non-droit

Le droit n'étant pas efficace et sanctionné dans tous les Etats et dans certaines zones au sein même des Etats de droit, cela se traduit par l'existence de zones de non-droit, laissant semble-t-il la porte ouverte à toute possibilité d'atteinte au respect d'autrui.

L'Homme peut voir en autrui un être différent, portant en lui des idées qu'il ne tolère pas, ou qu'il n'accepte pas. En l'espèce, si aucune contrainte ne pèse sur cet Homme, n'y a-t-il pas un risque de voir s'installer la loi du plus fort ? Et si loi du plus fort il y a, le non-respect d'autrui ne devient-il pas la norme suprême ? En effet, la loi du plus fort a pour conséquence l'anéantissement des plus faibles, elle permet au plus fort de régner en maitre. Ce faisant, puisqu'aucun droit ne contraint l'Homme à respecter autrui, l'Homme est à même de dominer son alter ego et de le soumettre à sa personne. L'Homme, dans ces conditions, dispose d'une liberté naturelle lui permettant d'agir selon ses envies, en faisant abstraction de toute morale. Rousseau lui-même assurait dans son Contrat social que « ce que l'Homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ». L'Homme hors de la société, ou qui ne respecte pas les normes juridiques nationales, peut être inévitablement amené à ne pas respecter ceux qui l'entourent, et ce en n'écoutant que « ce qui le tente ».

Ainsi, lorsque le droit n'est plus, l'Homme s'expose, par l'absence de toute contrainte, à l'atteinte du respect dû à autrui. Mais le fait de ne pas respecter autrui, c'est porter atteinte à un être qui a une dignité, qui est sensible aux paroles blessantes à son égard, c'est porter atteinte à un « autre moi ».

III] Le respect d'autrui, une nécessité morale et un devoir chrétien

Pourquoi l'Homme devrait-il ne pas respecter autrui ? En l'espèce, l'irrespect d'autrui, c'est le manque de respect à l'égard d'un être humain qui est à notre image, n'est-ce pas contraire à l'acte moral ?

L'acte moral, ce serait celui qui pourrait se voir appliqué à tous, sans que cet acte ne blesse qui que ce soit. Ce serait donc un acte ayant pour but le bien commun. Cela pourrait rappeler, à titre de comparaison, ce que lesjusnaturalistes appelaient le jus commune, le droit commun, applicable à tous, de façon universelle et ayant pour but la protection des droits naturels et sacrés de l'Homme. Relativement aux actes humains, Kant parle d'un impératif de moralité. Dans ses Fondements de la métaphysique des mœurs, il déclare : « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature. » De fait, dans chacun de nos actes, il semble nécessaire de ne pas occulter la nécessité d'agir en recherchant le bien des autres. Respecter les autres constitue le fondement même de cet impératif de moralité, car toute loi universelle de la nature a pour essence ce respect dû à autrui.

N'est-ce pas là se rattacher aussi à la doctrine chrétienne

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