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Campbell's Soup Cans

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Par la suite, Warhol produit une large variété de travaux artistiques représentant des boîtes de soupe Campbell tout au long des trois phases distinctes de sa carrière et il crée d’autres œuvres en utilisant diverses images du monde du commerce ou des médias. Aujourd’hui, le thème des boîtes de soupe Campbell fait généralement référence autant à la série originale de peintures qu’à d’autres dessins et peintures de Warhol dépeignant la célèbre marque. Suite à la popularité qui a suivi toutes les séries de travaux basés sur le même thème, la réputation de Warhol augmente au point qu’il devient non seulement l’artiste de pop’art le plus renommé5 mais également l’artiste américain le plus coté de son vivant.

Warhol arrive à New York en 1949, débarquant directement de l’école des beaux-arts du Carnegie Institute of Technology7. Il rencontre rapidement le succès comme dessinateur publicitaire et ses premiers dessins sont publiés dans le numéro de l’été 1949 du magazine Glamour8. En 1952, il expose pour la première fois dans une galerie d’art, la Bodley Gallery, avec des œuvres inspirées de Truman Capote9. En 1955, il décalque des photos empruntées à la collection de la New York Public Library (bibliothèque publique de New York) avec l’aide rémunérée de Nathan Gluck, et les reproduit grâce à un processus qu’il a développé lui-même au collège, à Carnegie Tech. Son processus, qui préfigurera son futur travail, consiste à presser des illustrations encore humides d’encre sur du papier10. Durant les années 50, il expose régulièrement ses dessins. Il expose même au MOMA, le musée d'art moderne de New York (Recent Drawings, 1956)7.

Pop'art

En 1960, Warhol produit ses premières toiles basées sur des sujets de bandes dessinées11. Fin 1961, Floriano Vecchi, qui dirige Tiber Press depuis 1953, lui apprend la sérigraphie12. Le processus commence en général par un dessin sur un stencil, mais souvent on démarre avec une photographie décomposée avec de la colle sur de la soie. Dans les deux cas, il faut produire une version encollée d’une image positive en deux dimensions (positive signifie que des espaces libres sont présents là où la peinture devra apparaître). Habituellement, l’encre est raclée sur le médium de manière à ce qu’elle passe à travers la soie mais pas à travers la colle13. Campbell’s soup cans fait partie des premières productions sérigraphiques de Warhol - les premières étaient des billets de dollar américains. Les pièces sont fabriquées à partir de stencils, un pour chaque couleur. Warhol ne commencera à convertir des photos en sérigraphies qu’après avoir produits la série originale Campbell’s soup cans14.

Bien que Warhol ait produit des sérigraphies de bandes dessinées et d’autres sujets de pop art, il se serait lui-même cantonné aux boîtes de soupe pour éviter de se mettre en compétition avec le style plus achevé de Roy Lichtenstein15. Il dit même : « Je dois faire quelque chose qui aura beaucoup d’impact, qui sera suffisamment différent de Lichtenstein et de James Rosenquist, qui sera très personnel, qui n’aura pas l’air d’être exactement ce qu’ils font12. » En février 1962, l’exposition à guichet fermé d’images de bande dessinée de Roy Lichtenstein à la galerie Leo Castelli met fin à la possibilité de Warhol d’exposer ses propres bandes dessinées16. En effet, Castelli avait visité la galerie de Warhol en 1961 et trouvé que le travail qu’il y avait vu était trop similaire à celui de Lichtenstein17,18, même si les sujets et techniques des travaux de Warhol et Lichtenstein diffèrent sensiblement. (Par exemple, les personnages de bande dessinée d’Andy Warhol sont des caricatures humoristiques de la culture pop, comme Popeye, alors que ceux de Lichtenstein sont généralement des héros et héroïnes stéréotypés, inspirés par des bandes dessinées romantiques ou d’aventure18.) Castelli choisit de ne pas représenter les deux artistes en même temps, mais il exposera Andy Warhol en 1964, avec des œuvres comme les reproductions Campbell's Tomato Juice Box et Brillo Soap Boxes19, et à nouveau en 196620.

L’exposition de Roy Lichtenstein de 1962 est rapidement suivie par celle de Wayne Thiebaud, le 17 avril de la même année, à la galerie Allan Stone, mettant en vedette des aliments typiquement américains. Andy Warhol en est irrité car il pense que ceci met en péril son travail sur les boîtes de soupe, travail lui-même lié à l’alimentation21. Warhol envisage de retourner à la galerie Bodley, mais le directeur n’aime pas son travail pop art12. En 1961, Allan Stone propose à Andy Warhol, James Rosenquist et Robert Indiana une exposition commune à la 18 East 82nd Street Gallery, mais tous trois se sentent insultés par cette proposition22.

Irving Blum est le premier marchand d’art à exposer les boîtes de soupe d’Andy Warhol2. Il rend visite à Warhol en mai 1962 alors que ce dernier était en vedette, avec Lichtenstein, Rosenquist et Wayne Thiebaud, dans un article du Time Magazine « The slice-of-Cake School » - incluant une partie de la sérigraphie de Warhol 200 One Dollar Bills –23. Warhol est le seul dont la photographie apparaisse dans l’article, ce qui en dit long sur son talent de manipulation des mass-médias24. Ce jour là, Blum voit des douzaines de variation de boîtes de soupe Campbell, y compris une grille de One-Hundred Soup Cans. Choqué que Warhol n’ait pas d’arrangement avec une galerie, il lui offre une exposition en juillet à la galerie Ferus à Los Angeles. Il promet même que le magazine Artforum, dont les locaux sont au-dessus de la galerie, couvriront l’évènement. Ce sera la première exposition exclusive de pop art de Warhol2,3 mais également de la côte est des États-Unis4. La première exposition solo d’Andy Warhol à New York est accueillie par la galerie Stable d’Eleanor Ward entre le 6 et le 24 novembre 1962. Elle inclut les œuvres Marylin Diptych, 100 Soup Cans, 100 Coke Bottles et 100 Dollar Bills.

Première

Warhol envoie à Blum 32 toiles de boîtes de soupe Campbell de 51x41 cm, représentant chacune une variété particulière de soupe disponible à l’époque. Les 32 toiles sont très similaires : chacune est une représentation réaliste de l’emblématique, majoritairement rouge et blanche, boîte de soupe Campbell, sérigraphiée sur un fond blanc. Elles comportent des variations mineures dans le lettrage du nom de la variété. La plupart des lettrages sont constitués de lettres peintes en rouge.

Quatre variétés ont des lettrages noirs et présentent, sous le nom de la variété de soupe, des commentaires entre parenthèses : Clam Chowder présente les mots « (Manhattan Style) » (ce qui signifie que la soupe est à base de tomate et de bouillon et non à base de crème comme la soupe de style « New England ») ; Beef les mots « (With Vegetables and Barley) » ; Scotch Broth les mots « (A Hearty Soup) » ; Minestrone les mots « (Italian-Style Vegetable Soup) ». Deux variétés ont des lettrages noirs entre parenthèses : Beef Broth (Bouillon) et Consommé (Beef).

La taille de la police de caractère diffère légèrement entre les noms de variétés. Il y a également quelques distinctions notables dans le style de la police. Old-fashioned Tomato Rice est la seule variété dont le nom est écrit en minuscules. Ces lettres semblent appartenir à une police quelque peu différente de celles des autres noms de variété. On remarque également que le mot Soup est peint plus bas sur la boîte, à la place qu’occupe, sur les 31 autres variétés, un symbole ornemental ressemblant à une étoile. Cheddar Cheese présente des ajouts de deux banderoles. Au milieu, à gauche, une petite banderole dorée avec « New ! » et au milieu au centre une banderole dorée avec « Great as a sauce too !».

L’exposition ouvre le 9 juillet 1962, en l’absence d’Andy Warhol. Les trente deux toiles, représentant chacune une seule boîte de soupe, sont placées sur une ligne, un peu comme des produits sur une étagère, chacune exposée sur une planchette individuelle19. L’impact à l’époque est quasi nul, mais cette exposition est considérée aujourd’hui comme un tournant historique. Le public de la galerie est dubitatif, ignorant que faire de cette exposition. Un article de John Coplans dans Artform encourage à prendre position pour Andy Warhol25,26. Il sera raillé par une galerie proche qui montrera des douzaines de boîtes de soupe accompagnées d’une publicité en proposant trois pour 60 cents. Peu de gens virent les peintures lors de l’exposition à Los Angeles ou au studio de Warhol, mais la nouvelle se repend sous la forme d’une controverse, d’un scandale, en raison de l’apparente tentative des œuvres de recopier des objets manufacturés27. Des débats fleuves, sur les mérites et l’éthique de focaliser ses efforts sur un modèle commercial inanimé aussi quelconque, permirent à Warhol de demeurer dans les conversations du monde de l’art. Les pontifes ne peuvent croire qu’un artiste veuille réduire l’art à l’équivalent d’une visite à l’épicerie du coin. Cependant les paroles ne se traduisent pas par

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