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Comment se construit la culture des individus ?

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r Emile Durkheim, les rites sont « des règles de conduite qui prescrivent comment l’homme doit se comporter avec les choses sacrées. Pratiques qui renvoient à des conceptions du sacré, donc à des valeurs qui sont collectives et ont un caractère symbolique. Le rite est souvent vu dans une acception religieuse (baptême, communion, bar mitzvah, mariage) mais le sacré ne se limite pas au seul religieux. Il existe des rites profanes (bizutage, cérémonie olympique). Erving Goffman utilise une notion extensive avec les « rites d’interaction » : il s’agit de l’ensemble des gestes quotidiens et codifiés qui permettent de signifier l’entrée en interaction ou la sortie (poignée de main, formules de politesse…). |

B- La culture entre cohésion et hétérogénéité

1. La culture est un construit de civilisation

* La culture détermine une identité collective, « une personnalité de base » dont serait porteurs tous les membres d’une même société. (M. Mead, Mœurs et sexualité en Océanie)

* Prolongement : L’influence des cultures nationales sur le fonctionnement des organisations. L’identité au travail des français, des américains, des hollandais dépend de leur culture nationale : logique de l’honneur en France, logique contractuelle aux USA, logique du consensus aux Pays-Bas (texte de Philippe d’Iribarne, La logique de l’honneur)

2. Culture, sous-culture et contre- culture

La culture se décline en variantes liées à des groupes particuliers. On parle alors de sous-culture. Lorsqu’elles s’opposent explicitement à la culture dominante, elles sont qualifiées de contre-cultures.

Sous-culture : ensemble des modes de pensée et d’agir (normes et valeurs sociales) caractéristiques d’un groupe d’individus qui, tout en partageant la culture globale de la société à laquelle ils appartiennent, construit une identité collective propre. Culture ouvrière, « culture jeune ». Contre-culture : manifestation de la sous-culture qui entend s’opposer à la culture globale de référence. Mise en avant de normes et de valeurs remettant explicitement en cause celles de la société globale. Exemple du mouvement hippie des années 60 et 70. |

II) LES RENCONTRES INTERCULTURELLES

A- Les phénomènes d’acculturation

Acculturation : « ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de culture différente et qui entraine des changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes ». R. Linton, R. Redfields, M. Herkovits, Mémorandum pour l’étude de l’acculturation, 1936. |

L’acculturation est un phénomène dynamique ; des traits culturels de chacune des cultures vont être échangés. L’acculturation ne se produit jamais à sens unique. Il y a interprétation et entrecroisement des cultures. L’acculturation se distingue de l’ethnocide (Inuits ou indiens d’Amérique), quoi ne correspond pas à la destruction physique des hommes (génocide), mais à la destruction de leur culture.

1. L’assimilation

Dans le cas d’un individu plongé dans un autre univers culturel (exemple de l’immigration), on parle d’assimilation si l’individu perd tous, ou l’essentiel de ses éléments culturels. L’intégration en revanche désigne le fait que les individus participent activement à la vie de la société tout en conservant leurs spécificités, notamment culturelles.

Processus d’assimilation : il renvoie à la disparition graduelle d’une culture sous l’influence montante d’une autre. Les individus abandonnent progressivement leur culture et se fondent dans la culture dominante ou majoritaire. Le cas des populations migrantes dans les pays occidentaux durant le XX e siècle montre de manière plutôt convaincante qu’après les difficultés de la première génération, et éventuellement de la seconde, de nombreux traits culturels font néanmoins l’objet d’une adoption. A la troisième génération, plus aucune différence culturelle ne subsiste si ce n’est le souvenir des origines. Les populations italiennes été espagnoles qui s’installèrent durant l’entre deux-guerres illustrent ce processus d’assimilation. |

2. Le rejet ou contre acculturation

Il peut y avoir rejet pur et simple de la culture extérieure ou repli sur la culture originelle.

Claude Lévi-Strauss (1908-2009) nous fournit un exemple de rejet quand en 1951, des chrétiens dijonnais brûlèrent une effigie du Père Noël en place publique.

3. Le syncrétisme

Mélange, combinaison de différents traits culturels. EX : Brésil, Antilles

L’exemple de la religion au Brésil (mélange de cultes indiens, de croyances chrétiennes, animistes et vaudous) montre à quel point des éléments de différentes origine peuvent donner naissance à de l’original.

B- Diversité culturelle et intégration

Comment concilier dans un même ensemble l’unité de la société et la pluralité des cultures ?

La cohésion sociale d’une société ne peut-elle être acquise que par l’homogénéisation culturelle et la mise en conformité de ses membres ?

1. Le modèle d’intégration à la française ou modèle universaliste…

Dans le modèle d’intégration à la française, on intègre un individu et non pas un membre de telle ou telle communauté. Il doit donc laisser ses particularismes de côté pour être intégré et devenir à part entière un citoyen français. Le principe de laïcité est déterminant dans le modèle d’intégration à la française. Il faut qu’il y ait une coupure entre le public et le privé. Dans le public, on doit adopter la culture française et laisser ses particularismes de côté. En France, l’idée d’Etat-Nation a été si forte que le multiculturalisme n’est pas une attitude répandue (on craint que la reconnaissance des minorités culturelles ne nuise à l’unité nationale : les individus se voient offrir les mêmes droits en tant que citoyen de la nation, pas en tant que membre de telle ou telle communauté. Derrière cette volonté d’uniformisation se dessine l’image d’un « individu abstrait » et sana attache communautaire à l’image du discours du duc de Clermont-Tonnerre en 1791 : « il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus ».

EX : les jeunes filles n’ont pas le droit de porter le foulard islamique à l’école

Cependant cette conception de l’individu abstrait va se heurter à un certain nombre de réalités :

* L’existence d’inégalités réelles liées à une appartenance spécifique (chômage, précarité, logement)

* La volonté de revendication identitaire qui se développe

Qui connait des limites…

Mais des sifflets ponctuant « la Marseillaise » aux affaires du foulard islamique, se pose la question comment concilier reconnaissance des spécificités avec le traitement égalitaire des individus ? Comment marier diversité et tolérance, pluriculturalisme et universalisme dans un contexte de crispations identitaires (limites du modèle universaliste à la française).

2. Multiculturalisme et intégration : comment concilier reconnaissance des spécificités avec le traitement égalitaire des individus ?

La notion de multiculturalisme suppose la coexistence de cultures différentes. La référence dans le domaine du multiculturalisme est le multiculturalisme constitutionnel au Canada : la citoyenneté canadienne en place depuis 1946, s’est peu à peu étendue aux noirs, asiatiques (1948), Inuits (1950) et amérindiens (1960). Mais c’est en 1982 que le Canada gagne son caractère multiculturel en intégrant la notion de multiculturalisme à la Charte canadienne des droits et libertés : « Toute interprétation de la présente charte doit concorder avec l’objectif de promouvoir le maintien

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