Commentaire L'Horloge Charles Baudelaire
Recherche de Documents : Commentaire L'Horloge Charles Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirestemps. Le poème commence par une apostrophe, marquée par une exclamation : « Horloge !». Puis le temps s’accélère Baudelaire fait allusion aux différentes unités de temps : « l'instant » (v.7), « la Seconde » (v.9), « les minutes » (v.15), « l'heure » (v.21). Ces termes sont dans l’ordre croissant de leur durée et ils renvoient au décompte du temps. Certains termes font référence au ‘’temps naturel’’ : le poète oppose « le jour » et « la nuit » au vers 19. Il évoque aussi une « saison » (v.8). L'accélération du temps provoque un effet de dramatisation. Le décompte du temps de plus en plus rapide est marquée par la représentation de plus en plus rapprochée de « Souviens-toi », qui semble sonner comme un glas, et semble susciter l'attention et l'inquiétude du poète. Il faut se dépêcher de vivre avant qu’il ne soit trop tard. Le poète traduit sa peur du temps qui passe grâce à une série d'adverbes de temps. « Se planteront bientôt comme dans une cible » (v.4), « Tantôt sonnera l'heure » (V.21), ils expriment l’approche du moment fatal. Mais certains adverbes marquent la fin de la vie comme « Il est trop tard » (v.24). Et d’autre opposent le passé et le présent : « Maintenant dit : Je suis Autrefois » (v.11). Mais aussi en représentant le temps comme un montre, un vampire « j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde » (v.12) L’image « le doigt » désigne les aiguilles de l'horloge : le point commun entre le doigt et l'aiguille est que les deux ont la même forme et tous deux représentent une menace. Les aiguilles sont ensuite assimilées à des flèches qui « Se planteront bientôt comme dans une cible » (v.4) ce qui fait l’effet d’une blessure provoquée par le temps. L'image du « gouffre » (v.20) montre la peur d’être englouti. L’existence est en fait condamnée à la fuite des plaisirs (v.5), et à souffrir.
Charles Baudelaire fait fonctionner le poème comme le système d'une horloge mais donne également une certaine philosophie de la vie au poème. Il met en place un combat entre l’homme et le temps, qui est puissant comme un dieu : « dieu sinistre » (V.1). Les expressions « le doigt qui menace » (v.2) et « la loi » (v. 8) donne une impression de puissance. Le temps provoque la peur de l'homme : l'Horloge est un « dieu effrayant » (v.1) et le cœur de l'homme est « plein d'effroi » (v.3). L’écoulement du temps est marqué par la fatalité : l'adjectif « sinistre » (V.1) annonce un futur mauvais, et la fin est fixée : « Tantôt sonnera l'heure » (v.21). L’achèvement arrive au dernier vers : « Meurs, vieux lâche, il est trop tard ! ». La progression du temps est intacte : elle obéit à une loi fixe : « Trois mille six cents fois par heure, la Seconde chuchote » (v.9-10). Le temps est toujours vainqueur : il « gagne à tout coup » (v.18). Le temps est aussi universel comme le montre la succession de termes appartenant à différentes langues comme l'anglais « Remember » ou l'espagnol « Esto memor » (v. 13). Baudelaire fait du temps une menace universelle. Dans ce poème philosophique Baudelaire cherche à nous parler de sa propre expérience du temps en le représentant concrètement mais également en donnant une leçon de vie à tous les hommes. On trouve un vocabulaire abstrait, physique et moral, le poète oppose « Douleurs » (V3) et « Plaisir » (v.5) ; « Vertu » (V.22) et « Repentir » (v.23). Mais toutes ces notions sont personnifiées grâce à la présence de la majuscule, ce qui leurs fait perdre leur coté abstraits, elles deviennent des divinité inquiétantes. Enfin, on trouve un vocabulaire propre à la tragédie : « dieu sinistre » (v.1), « divin Hasard » (v.21), « auguste Vertu » (v.22). Ce vocabulaire donne au poème la puissance et le drame d'une tragédie. Le vocabulaire concret marque un changement de ton, « mon gosier de métal »(v.14), « insecte »(v.11). Il est imagé et très familier, il contraste avec le lexique abstrait. L’homme est le jouet du temps, il est prisonnier de sa condition de simple mortel. Il est impuissant, le poète le place le plus souvent en position d’objet. D’ailleurs, l’horloge le domine également par la paroles à laquelle il n’a pas accès
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