Devrait on rechercher le bonheur ?
Discours : Devrait on rechercher le bonheur ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar mikaelvanasse • 9 Mai 2022 • Discours • 968 Mots (4 Pages) • 385 Vues
DEVRAIT-ON RECHERCHER LE BONHEUR ?
Épicure : Ne fait-il pas frisquet en Allemagne ces temps-ci ?
Schopenhauer : Point du tout, Épicure. Il fait grand soleil.
Épicure : C’est vrai, mais peu avant ma mort, je me suis fait cryogéniser afin de pouvoir étudier les théories du bonheur des générations futures. J’ai été décongelé après une période de 2000 ans dans le froid glacial. Puis, en me promenant dans Berlin, j’ai remarqué que les Allemands n’avaient pas de sourire aux lèvres et semblaient tous malheureux.
Schopenhauer : Surprenant, pourtant ils vivent peu de souffrances !
Épicure : Je me suis donc demandé si on devait encore rechercher le bonheur, comme dans mon École du Jardin. J’ai alors cherché le plus grand philosophe de l’époque sur les théories du bonheur afin d’étudier la question. Cela m’a mené à vous, Schopenhauer.
Schopenhauer : Merci, mais contrairement à vous, je ne crois pas qu’on devrait rechercher le bonheur. Expliquez-moi votre point de vue !
Épicure : D’accord, mais d’abord, qu’entendez-vous par bonheur ? Pour moi, « par bonheur, il faut entendre le plaisir et l’absence de souffrance, et par malheur il faut entendre la souffrance et l’absence de plaisir. »[1] N’êtes-vous pas de cet avis, Schopenhauer ?
Schopenhauer : Tout-à-fait.
Épicure : Donc, je crois qu’on devrait rechercher le bonheur, parce qu’il se trouve dans le plaisir et que le plaisir est le bien premier. En effet, nos plaisirs guident toutes nos décisions, soit ce qu’on doit choisir ou éviter. On ne fait pas quelque chose qui nous créé de la souffrance, on fait plutôt quelque chose qui satisfait un plaisir et qui nous tranquillise l’âme. Par exemple, si on a faim, on ne va pas s’abstenir de manger. La faim va plutôt nous pousser à manger et ainsi, à combler ce plaisir et à nous tranquilliser. Ainsi, on devrait rechercher le bonheur, car on recherche du plaisir dans nos choix.
Schopenhauer : Toutefois, j’espère que vous ne recherchez pas tous les plaisirs, car certains plaisirs satisfaits procurent qu’un contentement éphémère, qui créé de la souffrance. D’ailleurs, j’avais entendu que dans votre École du Jardin, vous combliez tous vos plaisirs, mêmes les plaisirs physiques et sexuelles.
Épicure : Point du tout, on recherche uniquement les plaisirs naturels et nécessaires. Il faut les distinguer des plaisirs naturels et non-nécessaires, comme la jouissance physique, ainsi que des plaisirs non-naturels et non-nécessaires, soit les plaisirs créés par la société, comme l’argent.
Schopenhauer : Mes excuses ! Ce ne sont pas les rumeurs que j’avais entendu sur votre école.
Épicure : D’ailleurs, toutes nos décisions nous mènent au plaisir et on satisfait nos décisions en fonction de leur utilité. En effet, la meilleure décision, soit celle qui nous rend le plus heureux, est celle qui nous rapporte le plus de plaisirs et le moins de souffrances. Cela se rapproche de la théorie de l’utilitarisme[2]. Ce sont alors les plaisirs naturels et nécessaires qui guident les meilleures décisions, puisqu’ils ne procurent que du plaisir et aucune ou peu douleur. Par exemple, boire de l’eau nous permet d’atténuer notre soif et de survivre, ce qui nous amène deux plaisirs et aucune douleur. Satisfaire nos plaisirs naturels et nécessaires nous permet alors de ne pas troubler notre âme. Donc, on devrait rechercher le bonheur, car on cherche à satisfaire nos plaisirs naturels et nécessaires à travers nos décisions, ce qui tranquillise notre esprit.
Schopenhauer : Cependant, je ne partage pas votre avis. Je crois plutôt qu’on ne devrait pas rechercher le bonheur, car le plaisir est de nature négative, alors que la douleur est de nature positive. Effectivement, on ne ressent pas le plaisir, donc il est négatif. On ressent plutôt la douleur et la souffrance, ce qui nous ramène à la réalité et témoigne de notre bonheur, ce qui est positif. D’ailleurs, lorsqu’on satisfait un plaisir, il ne procure qu’un contentement éphémère qui nous procure un manque et ainsi, de la souffrance, ce qui est également négatif. N’est-ce pas, Épicure ?
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